Fiche du document numéro 24008

Num
24008
Date
Vendredi 7 juillet 2017
Amj
Fichier
Taille
195131
Titre
Base de données France Génocide Tutsi - Lettre d'information n° 1
Source
FGT
Type
Lettre
Langue
FR
Citation
Base de données France Génocide Tutsi
Lettre d’information no 1
7 juillet 2017
Objectif
FgtDb comme France Genocide Tutsi Database est une base
de données relative au rôle de la
France dans le génocide des Tutsi
au Rwanda en 1994. Un extrait en
est publié sur le site web http:
//francegenocidetutsi.org. Ces
documents ont été réunis depuis 2001
pour la rédaction du livre La France
au cœur du génocide des Tutsi, publié
en 2010. Sa version en format pdf permet d’accéder aux documents par des
pointeurs hypertextes actifs quand
l’ordinateur est connecté à Internet.
Elle est déchargeable à l’adresse :
http://francegenocidetutsi.org/
FranceCoeurGenocideTutsi-IP.
pdf. Auparavant, ces documents
étaient présentés sur le site http:
//www.francerwandagenocide.org/
documents/ qui est aujourd’hui abandonné. Depuis, de nouveaux documents ont été réunis qui débordent de
beaucoup la portée de ce livre.
Une fiche descriptive est associée à
chaque document.
La publication systématique de
fonds d’archives (MIP, ONU, Sénat
belge, Mitterrand-Françoise Carle,
TPIR, justice belge, Le Monde, Libération, AFP, Reuters, US DOS, Monique Mas, etc.) est entreprise.
Un des principaux objectifs de
cette collecte de documents est de tester l’hypothèse que, si le génocide a
été exécuté par des Rwandais, l’idée
d’éliminer les Tutsi a été portée principalement par des Européens. L’exécution du génocide, commencée en

1959, aurait été « couvée », tolérée ou
même assistée par des Européens. Tester l’hypothèse implique que des données qui la contredisent soient aussi
admises. Le critère est qu’elles apportent de l’information factuelle.
L’essentiel des documents sont des
fichiers au format pdf qui sont des
fac-similés ou des transcriptions textuelles de documents. Des documents
vidéos existent dans la base (principalement des émissions de télévision
archivées par l’INA) mais ne sont pas
publiés sur le web pour des raisons de
volume et de droits d’auteur. Des témoignages figurent également mais en
petit nombre.
Un autre objectif est de faire mémoire de cet événement insupportable
survenu en 1994.

Un moteur
cherche

de

re-

Un moteur de recherche à l’adresse
http://78.217.242.2
sélectionne
des documents publiés sur le site web
suivant l’auteur, la date, les personnes
et lieux cités, des mots-clés. Il permet de combiner plusieurs critères et
donne accès aux fiches des documents
indiquant notamment leur origine. Il
s’adapte à la langue (français ou anglais) choisie dans le navigateur web.

Statistiques

À la date du 7 juillet 2017, le site
web comporte 2 889 documents ainsi
répartis :
- 93 avant 1990
- 345 de 1990 à 1993
Un site web
- 1 248 de 1994
Il est constitué de documents et - 1 103 après 1994
de pages html. Les documents sont
des textes au format pdf en général
Les sources principales sont :
et des images (photos ou cartes géo- - 223 TPIR
graphiques) au format jpg ou png.
- 172 Archives Mitterrand-Carle
Les pages html présentent les do- - 129 ONU
cuments par date, auteur, fonds d’ar- - 90 MIP
chives ou source, thème, etc. Les - 82 Le Monde
thèmes sont du type « Les Français - 78 Libération
et l’entraînement des milices », « at- - 76 Ambassade de France, Kigali
tentat du 6 avril 1994 »... Sous la ru- - 74 Quai d’Orsay
brique « Analyses », des documents - 45 AFP
sont commentés. L’un d’eux est « La - 43 African Rights
France a permis le génocide ».
- 42 CORBIS SYGMA
Un menu déroulant permet de - 41 US DOS
passer facilement d’une rubrique à - 40 Sénat belge
l’autre. Une présentation en anglais - 40 Reuters
est commencée.

À noter
L’aveu de Védrine
Un extrait de l’audition d’Hubert
Védrine à la commission de la Défense
nationale et des Forces armées (Assemblée nationale, 16 avril 2014) est
présenté sur la page d’accueil du site
web sous le titre « L’Aveu ». L’ancien secrétaire général de l’Élysée y
admet que les fournitures d’armes à
l’armée gouvernementale rwandaise se
sont poursuivies pendant le génocide.
On trouvera à cette date la transcription exacte de ses propos et le compterendu officiel qui gomme cet aveu.

Des livraisons d’armes en
1994
Le rapport du 22 janvier 1994 du
lieutenant Nees de la MINUAR et un
télégramme de Willy Claes, ministre
des Affaires étrangères belge, du 11
mars 1994 montrent que la France
poursuit des livraisons d’armes alors
qu’elles sont proscrites par les Accords
d’Arusha que les dirigeants français se
flattent de soutenir.

Achat d’armes
chelles

aux

Sey-

Cet achat d’armes en juin 1994
par le colonel Bagosora flanqué du
sud-africain Ehlers a été éventé par
un parti d’opposition seychellois et
le journal « Regar ». L’ambassade
des États-Unis en avertit Washington (Malott, 24 juin 1994). La Lettre
de l’Océan Indien révèle l’information
(no 630, 2 juillet 1994). Elle est reprise en mai 1995 dans le rapport de
Human Rights Watch, Rwanda/Zaire,
Rearming with Impunity. Par suite, le

Conseil de sécurité forme une commission d’enquête sur les violations
de l’embargo sur les armes à destination du Rwanda qu’il a décidé le
17 mai 1994. L’essentiel des informations est publié dans le rapport du 14
mars 1996. Le rôle de la Banque nationale de Paris (BNP) n’apparaît que
dans un additif du 22 janvier 1998.
Cette banque n’aurait pas été informée de la destination de ce transfert ?
Elle laisse fonctionner le compte de
l’attaché militaire du Rwanda à Paris, Sébastien Ntahobari. Le ministre
de la Défense, Augustin Bizimana, lui
verse des fonds (17 juin 1994). Ntahobari règle le 5 juillet 1994 une société Robert Martin qui fournit des
services de mercenaires (Augustin Bizimana, 13 septembre 1994 ; Augustin
Bizimungu, 29 septembre 1994.)

Préparation du génocide
Le major Charles Ntambazi, commandant la compagnie transport au
camp de Kanombe, révèle le 9 août
1994 à Dar Es-Salaam que deux compagnies (environ 300 hommes) du bataillon paras-commando ont été transférées début avril 1994 au camp de
la garde présidentielle à Kimihurura,
en face du CND où se trouvait stationné le bataillon FPR. Confirmant
d’autres témoignages au procès au
TPIR d’Aloys Ntabakuze, commandant des paras-commando (Jugement
Bagosora et al., 18 décembre 2008,
version française, section 746, p. 266),
cette manœuvre – qui n’a pas pu
échapper au commandant De SaintQuentin, conseiller de Ntabakuze –
a été probablement ordonnée en vue
d’une attaque contre le FPR, puisque
celui-ci est ciblé par des tirs dès la
nuit du 6 au 7 avril 1994. Philippe

Gaillard, délégué du CICR, qui se
trouvait ce soir-là au CND, le racontera dans un récit hallucinant (30 septembre 2004).

Assassinat d’Agathe Uwilingiyimana
La lettre d’Yvon Le Moal du 20
avril 1994 décrit la mise à mort de
la Première ministre d’après deux témoins Volontaires des Nations Unies.

Histoire du Rwanda
On trouvera sur ce site l’histoire
du Rwanda écrite par des ecclésiastiques français, Albert Pagès (1933)
et Louis De Lacger (6 juin 1961). En
contrepoint, on trouvera d’Alexis Kagame « Un abrégé de l’ethno-histoire
du Rwanda » (1972) et « Un Abrégé
de l’Histoire du Rwanda de 1853 à
1972 » (1975).
Poursuivant son travail d’analyse
des archives cachées des Pères blancs,
Stefaan Minnaert montre dans « Musinga et les Pères Blancs : Rapport politique confidentiel du 24 Mars 1918 »
que loin d’une prétendue oppression
séculaire des Hutu par les Tutsi, c’est
l’affrontement entre les puissances coloniales, ici les Belges et les Allemands, qui est le déterminant majeur
de l’histoire du Rwanda au début du
XXe siècle. Dans « Les Pères Blancs et
la Société Rwandaise durant l’Époque
Coloniale Allemande (1900 - 1916) »
(18 septembre 2008), il montre que le
futur évêque Léon Classe réprimait à
coup de fusil à Rwaza en 1904 les indigènes qui refusaient de contribuer à la
construction de la mission et que les
témoignages sur l’assassinat du père
Loupias (1910) ont été embellis pour
écrire l’histoire sainte.

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