Fiche du document numéro 22499

Num
22499
Date
Dimanche 7 octobre 1990
Amj
Hms
13:00:00
Taille
56029727
Surtitre
Journal de 13 heures [2:54]
Titre
Les violents affrontements de vendredi [5 octobre] à Kigali ont fait craindre aux résidents étrangers que les combats ne dégénèrent en une sanglante guerre tribale
Soustitre
Les rebelles se seraient fondus dans la population et tireraient à l'occasion sur les forces gouvernementales.
Lieu cité
Mot-clé
Résumé
- The confrontation between the two ethnic groups that populate Rwanda seems inevitable. A bullet hole, the only visible sign of clashes. Here the fighting is over, Kigali airport, a strategic point, is now under the control of French, Belgian and Zairian soldiers: 1,300 in total came to protect their nationals.

- Since the arrival of these soldiers and the imposition of the curfew, the situation seems calm in the capital despite some sporadic shooting. The rebels, in fact, would blend into the population and occasionally fire on government forces.

- But it is in the north of Rwanda, near the Ugandan border by which they arrived, that the assailants harass the troops of President Juvénal Habyarimana who himself, moreover, had seized power in 1973 following a coup.

- In the embassies, under high protection, we organize ourselves without panic but not without a certain tension: the violent clashes on Friday [October 5] in Kigali made foreign residents fear that the fighting could degenerate into a bloody tribal war. Also most Western countries have advised their nationals to leave Rwanda.

- 250 French people have already been repatriated. The Ministry of Foreign Affairs asked them to return. That night 150 of them arrived at Roissy. Tired but relieved, the French nationals left Rwanda yesterday [October 6]. This morning, in Roissy, they were 150 to find families and friends.

- The French confirmed the return to calm on Saturday [October 6] in Kigali, the Rwandan capital. But they also bring their testimonies to the clashes of recent days and to the arrival of French paratroopers. Returnee: "When they arrived, apparently they were shot at. They themselves claim that it was really an extremely violent atmosphere. It was indeed five hours of hell for everyone. And I think for them too . I understand that there is an injured paratrooper".

- 400 French still live in Rwanda. In Kigali, some residents fear new clashes. Since Friday [October 5], however, the shots have been sporadic.
Source
Fonds d'archives
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Hervé Claude :] […] une nouvelle violence. Mais c'est vrai, l'affrontement entre les deux ethnies qui peuplent ce petit pays d'Afrique semble inévitable. Dominique Derda, premières images.

[Dominique Derda :] Un impact de balle, seul signe visible d'affrontements [gros plan sur un impact de balle dans une vitre de l'aéroport de Kanombe]. Ici les combats sont terminés, l'aéroport de Kigali [une incrustation "Aéroport de Kigali, Rwanda" s'affiche à l'écran] -- point stratégique -- est désormais sous le contrôle des militaires français, belges et zaïrois : 1 300 au total venus protéger leurs ressortissants [on voit des soldats français au béret rouge dans l'enceinte de l'aéroport de Kanombe].

Depuis l'arrivée de ces soldats et l'imposition du couvre-feu, la situation semble calme dans la capitale malgré quelques tirs sporadiques [on voit les soldats français sortir de l'aéroport]. Les rebelles, en effet, se seraient fondus dans la population et tireraient à l'occasion sur les forces gouvernementales.

Mais c'est au nord du Rwanda, près de la frontière ougandaise par laquelle ils sont arrivés [gros plan sur un soldat belge et son fusil-mitrailleur], que les assaillants harcèlent les troupes du Président Juvénal Habyarimana qui lui-même, d'ailleurs, avait pris le pouvoir en 1973 à la suite d'un coup d'État [diffusion d'une carte de la région des Grands lacs montrant le Rwanda et ses pays limitrophes].

Dans les ambassades, sous haute protection, on s'organise [une incrustation "Ambassade de Belgique, Kigali" s'affiche à l'écran] sans panique mais non sans une certaine tension [on voit des militaires belges devant leur ambassade] : les violents affrontements de vendredi [5 octobre] à Kigali ont fait craindre aux résidents étrangers que les combats ne dégénèrent en une sanglante guerre tribale. Aussi la plupart des pays occidentaux ont-ils conseillé à leurs ressortissants de quitter le Rwanda [on voit des Blancs monter dans un bus de l'ONATRACOM].

[Hervé Claude :] Oui, je vous le disais : 250 Français ont déjà été rapatriés [une incrustation "RETOUR" s'affiche en bas de l'écran]. Le ministère des Affaires étrangères leur a demandé de rentrer. Cette nuit 150 d'entre eux arrivaient à Roissy. Dorothée Olliéric.

[Dorothée Olliéric :] Fatigués mais soulagés [une incrustation "Roissy, 4 h ce matin" s'affiche à l'écran], les ressortissants français ont quitté le Rwanda hier [6 octobre]. Ce matin, à Roissy, ils étaient 150 à retrouver familles et amis.

Les Français ont confirmé le retour au calme samedi [6 octobre] à Kigali, la capitale rwandaise. Mais ils apportent aussi leurs témoignages aux affrontements de ces derniers jours et sur l'arrivée des parachutistes français [on voit des gens attendre dans le hall d'arrivée de l'aéroport].

[Un rapatrié : "Quand ils sont arrivés, euh…, apparemment ils ont essuyé, euh…, des…, des tirs. Euh…, eux-mêmes prétendent que c'était vraiment un climat extrêmement violent. Hein, alors je pense que dans leur bouche ça a une certaine signification [sourire]. [Plan de coupe] Enfin je pense que… ça a été cinq heures effectivement d'enfer, euh, pour tout le monde, hein. Et je pense pour eux aussi. Je crois savoir que y'a…, y'a des blessés…, y'a un blessé, euh, parmi les parachutistes".

Une autre rapatriée : "On habite pas loin de…, de l'habitation du Président, alors donc, euh, on était un quartier chaud. Puis on a passé la nuit, euh, à trois heures du matin sous les lits, euh, avec matelas, etc., quoi".

Une femme noire : "Malheureusement mon mari n'a pas pu venir parce que les…, les Nations unies n'ont pas autorisé, euh, les experts à sortir. Mais ils lui ont dit que les femmes pouvaient partir avec les enfants".]

400 Français demeurent encore au Rwanda. À Kigali, certains habitants craignent de nouveaux affrontements. Depuis vendredi [5 octobre], les coups de feu sont pourtant sporadiques.

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