Fiche du document numéro 20193

Num
20193
Date
Lundi 4 novembre 1991
Amj
Taille
127561
Sur titre
Communiqué de presse
Titre
Commando de la mort et massacre de civils au Rwanda
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
Source
FPR
Fonds d'archives
Extrait de
FPR, Le Rwanda : le chemin vers la paix, pp. 71
Type
Communiqué
Langue
FR
Citation
FRONT PATRIOTIQUE RWANDAIS
RWANDESE PATRIOTIC FRONT

COMMUNIQUE DE PRESSE

COMMANDO DE LA MORT ET MASSACRES DE CIVILS AU RWANDA

Contraint au multipartisme pan l'émergence d‘une opposition armée, aujourd'hui
le Président rwandais Juvénal Habyarimana s’emploie à fausser le jeu
démocratique. Le 12 octobre 1991, Juvénal Habyarimana a créé un poste de
Premier Ministre et appelé les partis d'opposition à entrer dans un
gouvernement d'union nationale. Avec cet appel, le Président du Rwanda visait
un double objectif: éviter la conférence nationale réclamée par toute
l'opposition, et se forger une image de démocrate à la veille du sommet
franco-africain, qui s'ouvre à Paris le 19 novembre 1991. Des partis d'opposition
ont rejetté cet appel comme une manoeuvre anti—constitutionnelle, manoeuvre qui
par ailleurs ne règle pas la crise politique majeure à laquelle le pays est
confronté : la guerre entre l'armée gouvernementale et les forces de l‘opposition
armée, le Front Patriotique Rwandais (FPR).

La risposte du régime ne s'est pas fait attendre : assassinats, arrestations et
intimidations des membre de l'opposition se multiplient.

- Le 25 octobre 1991, David Gatera, membre du bureau exécutif du Parti Libéral
a été assassiné à son domicile.

- Huit membres de l'opposition sont portés disparus après leur arrestation, onze
autres sont encore incarcérés à Nyamata au Sud—Est de la Capitale.

- Dix opposants relâchés récemment ont été gravement torturés en prison et en
portent encore des séquelles.

— Le théâtre de ces événements est la commune Kanzenze, sous la haute
supervision de Messieurs Rwambuka Fidèle, bourgmestre de cette commune et
Sekagina, sous-préfet de Kanazi.

— Les journalistes ne sont pas épargnés. La lettre de menace de mort (copie
jointe) adressée à Mr Kameya, rédacteur en chef d'un journal indépendant
"Rwanda Ruskya” émane du Ministère de la Défense dont le ministre titulaire
n'est autre que le Président J. Habyarimana !

— D'autre part, les populations civiles accusées de sympathiser avec l'opposition
armée sont arrêtées et exécutées sans autre forme de procès.
L'été dernier, les médias occidentaux, notamment le Journal “Le Monde" et "Radio
France lnternationale“ s'étaient fait l'écho de massacre des derniers nomades
du Rwanda [les Bagogwe).

— Le commando militaire chargé de l'arrestation et de l'élimination des opposants
serait dirigé par le Capitaine Pascal Simbikangwa et supervisé par deux
proches parents du Président Habyarimana, le Colonel Sagatwa et Monsieur
Zigiranyirazo.

— Lors du 16è sommet franco-africain de la Baule, Le Président du Rwanda avait
été le Seul Chef d'Etat à rejeter publiquement l'appel de François Mittérand
pour une ouverture démocratique en Afrique. Son attitude ne semble pas
avoir avolué depuis. Il ne reconnaît l'opposition que dans la mesure où elle
n'exerce pas ses droits !

Paris, le 4 novembre 1991

Dr. Jacques Bihozagara
Chargé de la Diplomatie

Tél: 19/322 / 3745892

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