Fiche du document numéro 1978

Num
1978
Date
Vendredi 1er juin 2012
Amj
Taille
96277
Titre
Attentat contre Habyarimana : des missiles français dans l'arsenal rwandais
Mot-clé
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Quinze missiles Mistral, alors interdits à la vente, figuraient au sein
de l'arsenal de l'armée rwandaise, à la veille du génocide, indique un
document de l'ONU, versé jeudi 31 mai au dossier d'instruction sur
l'attentat contre le président Habyarimana, affirme le quotidien
français Libération.

La liste révélant la présence de ces missiles sol-air de fabrication
française - découverte par une journaliste britannique dans les
archives de l'ONU - a été remise jeudi aux juges Marc Trévidic et
Nathalie Poux par les avocats des personnalités rwandaises mises en
examen dans cette affaire par le juge antiterroriste Jean-Louis
Bruguière en 2006, précise le quotidien vendredi.

Jeudi marquait l'expiration du délai offert à toutes les parties
civiles pour commenter ou contester une expertise balistique rendue
publique le 10 janvier. Celle-ci avait orienté l'enquête vers des tirs
de missile depuis le camp de Kanombe, alors aux mains de l'armée, sans
désigner les auteurs possibles de cette attaque.
Selon les récentes conclusions d'un rapport balistique, le missile qui
aurait touché l'avion du président.Habyarimana en avril 1994 n'a pas
été tiré à partir du lieu-dit de la Ferme Masaka.

L'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Habyarimana est
considéré comme le déclencheur du génocide rwandais, qui en cent jours
a coûté la vie à 800 000 personnes selon l'ONU. Le gouvernement
rwandais soutient depuis 2009 que les tirs sont partis du camp
militaire de Kanombé, importante base des Forces armées rwandaises
(FAR, loyalistes), jouxtant l'aéroport et la résidence présidentielle
au sud-est.

L'enquête française conduite initialement par le juge Bruguière avait
abouti à l'inverse au lancement en 2006 de mandats d'arrêts contre des
proches du président Kagame qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsie
du Front patriotique rwandais (FPR). Depuis 1994, les anciens officiers
rwandais inculpés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda
n'ont cessé d'affirmer qu'aucun des leurs ne pouvait être mêlé à cet
attentat car ils ne possédaient pas de missile, rappelle Libération.

Selon le quotidien, la présence de ces armes dans les stocks de l'armée
rwandaise à la veille du génocide ne confirme ni ne contredit l'enquête
en cours du juge Trévidic. Elle n'est qu'un élément qui incite à se
poser des questions « sur l'enfumage constant de ce dossier », comme le
souligne Bernard Maingain, l'avocat des officiels rwandais mis en
examen, cité par le quotidien.

Avec AFP

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