Fiche du document numéro 19439

Num
19439
Date
Jeudi 12 octobre 2000
Amj
Auteur
Taille
26257
Titre
Frégates de Taiwan: mort soudaine de Thierry Imbot
Sous titre
L'ex-agent retrouvé défenestré dans la nuit de mardi à mercredi.
Nom cité
Lieu cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Un homme clé de l'affaire des frégates de Taiwan a trouvé la mort dans la nuit de mardi à mercredi, à Paris. Une mort violente, encore mystérieuse. Thierry Imbot, 48 ans, ex-conseiller commercial à la représentation française à Taiwan au début des années 90, est tombé par la fenêtre de l'appartement dans lequel il venait d'emménager, rue Jean-Goujon, près des Champs-Elysées. Du quatrième étage. Son corps a été découvert par un voisin dans la cour de l'immeuble, vers minuit.

Après l'intervention des policiers du quartier, le parquet de Paris a décidé de saisir la brigade criminelle « en raison de la personnalité de la victime et surtout de son père ». Thierry Imbot était en effet le fils du général René Imbot, devenu patron des Services spéciaux après l'affaire Greenpeace, de 1985 à 1987. Le général l'avait introduit à la DGSE, où il avait occupé plusieurs postes de « résident » à l'étranger. Après avoir été en poste à l'ambassade de France à Pékin, puis à Taiwan, il avait rejoint Washington, où il avait créé une société de consulting opérant en Afrique dans le domaine de l'armement. Selon le Quai d'Orsay, Thierry Imbot disposait encore d'un statut de fonctionnaire aux Nations Unies.

Fermée de l'intérieur



Pour l'instant, la police judiciaire privilégie l'hypothèse « d'une chute par imprudence ». Etrange pour un « homme d'action ». « La porte d'entrée était fermée de l'intérieur, et aucune trace d'effraction n'a été relevée », selon un enquêteur, et « une fenêtre était ouverte à côté de la salle de bains ». Son appartement était encore encombré de cartons. Les enquêteurs ont remarqué qu'un volet était « à moitié ouvert, à moitié fermé ». Ils pensent que « l'homme, corpulent, a pu monter sur le rebord de la fenêtre, à 30 ou 40 cm du sol, pour fermer ce volet difficile d'accès » : « Il suffit d'un rien pour passer par-dessus la rambarde ». Le premier examen médico-légal du corps n'a détecté « aucun signe d'empoignade sur les bras et aucune trace de défense sur ses mains », mais une autopsie devrait être pratiquée aujourd'hui. Un mégot de cigare a été saisi dans le but d'une expertise ADN, « au cas où », mais les policiers indiquent avoir « trouvé le même type de cigare dans la voitur »» de Imbot.

Militaire assassiné



Thierry Imbot rejoignait sa compagne, ex-journaliste à CNN, passée à l'antenne parisienne du Herald Tribune. Le nom de l'ancien agent français est apparu de manière récurrente dans plusieurs dossiers de vente d'armes, au premier rang desquels les frégates de Taiwan. Thierry Imbot était l'un des opérateurs du contrat. Et il avait d'ailleurs quitté l'île, à la suite de la mise en cause de plusieurs officiers supérieurs de la marine taïwanaise. En décembre 1993, un militaire récalcitrant à la corruption avait été assassiné à Taipeh.

Parti aux Etats-Unis, Imbot était resté proche de Thomson, et de plusieurs cadres du groupe, dont Christian Jallabert, ancien de la direction internationale, représentant aujourd'hui la firme en Asie. Le nom d'Imbot avait été cité au détour de l'affaire des frégates vendues à l'Arabie Saoudite. Autre dossier sensible, qui avait valu à plusieurs militaires de l'entourage de François Léotard d'être placés sur écoutes en juillet 1995.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024