Fiche du document numéro 1517

Num
1517
Date
Mercredi 22 juin 1994
Amj
Taille
102413
Sur titre
Rwanda : Le projet d'intervention armée à but humanitaire
Titre
Les alarmes de Pharmaciens sans frontières
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Le président de Pharmaciens sans frontières, Jean-Louis Machuron, est
contre l'intervention française au Rwanda. Il rentre de Kigali. Et,
revenant de Kigali, il se permet de mettre en garde contre une opération
militaire sur un terrain où la neutralité est impossible : « Pas la
France
, dit-il. Elle est trop impliquée dans ce conflit. Cela ne peut
qu'envenimer les choses. Il fallait intervenir avant, quand les troupes
françaises étaient sur le terrain et voyaient que les milices qu'elles
avaient contribué à armer commençaient à tuer.
 »

A Kigali, M. Machuron a tenté de sauver les 170 orphelins du Français
Marc Vaiter, en compagnie de Bernard Kouchner, dont c'était la deuxième
tentative. Les négociations avec le FPR et les forces gouvernementales
ont échoué, notamment en raison de l'annonce de l'initiative française,
selon le président de PSF. « Le FPR essaie de progresser le plus
possible avant l'arrivée des Français. De leur côté, les milices ont
envahi hier l'orphelinat et tiré sous forme de sommation sur les murs.
Nous craignons le pire
 », a indiqué mardi 21 juin M. Machuron depuis
Kabale, en Ouganda, à 30 km de la frontière rwandaise.

Selon M. Machuron, les organisations humanitaires françaises, déjà
absentes de la zone gouvernementale, vont être contraintes d'évacuer la
partie du pays contrôlée par les rebelles. « Le FPR estime que la France
entre en guerre contre lui. Il nous a fait comprendre que nous n'avons
rien à faire là et qu'il ne maîtrise pas toutes ses troupes. C'est
délicat, c'est vraiment très délicat.
 »

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