Fiche du document numéro 14762

Num
14762
Date
Lundi 12 janvier 1998
Amj
Taille
17707
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Titre
Afrique des Grands Lacs : silence, on tue
Tres
 
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Type
Article de journal
Langue
FR
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C'est reparti. Depuis le génocide du printemps 1994 au cours duquel des centaines de milliers de Tutsis et de Hutus ont trouvé la mort au Rwanda, l'Afrique des Grands Lacs est en proie à la guerre. On se bat à la kalachnikov ou à la machette. Tandis que milices rebelles et armées gouvernementales s'affrontent, les civils sont livrés au cycle infernal des massacres et des représailles. Le tout sans la moindre perspective politique, comme le constate Gérard Prunier, spécialiste de la région : « La seule ambition des membres d'un camp est de tuer tout le monde de l'autre côté. » Et, partout, les modérés, taxés de traîtres à leur communauté, sont marginalisés.

La violence ravage le Rwanda, le Burundi, le Kivu, cette région orientale de l'ex-Zaïre, d'où Laurent-Désiré Kabila avait déclenché son offensive. Elle pourrait contaminer l'ouest de l'Ouganda. Au Rwanda, le gouvernement dominé par les Tutsis aurait pu mener une véritable réconciliation : au lieu de quoi il a attisé la soif de vengeance des vaincus de l'été 1994. Or une grande partie des ex-Forces armées rwandaises et des milices hutues qui ont échappé à l'offensive de Kabila multiplient les raids contre les Tutsis, au Rwanda comme au Zaïre. De leur côté, les autorités de Kigali commanditent des massacres de civils hutus. « Il ne s'agit pas d'une tentative d'élimination démographique, car on n'écope pas l'océan avec une petite cuillère, remarque Gérard Prunier, mais d'actions ponctuelles destinées à terroriser la population. » Au Burundi, le major Buyoya ne parvient pas, contrairement à ses déclarations, à faire reculer l'insurrection hutue, et l'armée tue régulièrement des civils.

Cette région maudite, à laquelle ne s'intéressent plus que quelques diplomates onusiens, semble être tombée dans l'oubli. Seulement, cette violence n'est pas le fruit de noirs desseins poursuivis par la France ou les Etats-Unis, qui ont visiblement décidé de s'en laver les mains.

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