Fiche du document numéro 14695

Num
14695
Date
Mercredi 31 août 1994
Amj
Taille
110575
Titre
Balladur joue la montée en flèche de la précarité
Nom cité
Cote
no 15566
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
EDOUARD BALLADUR a été interrogé durant une vingtaine de minutes hier matin sur Europe 1. Les raisons de sa cote de popularité, l'emploi, la privatisation de Renault (voir page 4), l'élection présidentielle ont été les principaux sujets évoqués par le premier ministre, qui répondait aux questions de Franz-Olivier Giesbert, lequel signait le même jour un long entretien avec Edouard Balladur dans « le Figaro », centré cette fois sur la politique extérieure de la France. Nous reproduisons ci-dessous les principales réponses du premier ministre en matière de politique économique et sociale, ainsi que sur les enjeux de l'élection présidentielle.

La préparation du budget



« Rien n'est encore arrêté dans le budget 1995 » en ce qui concerne la baisse des impôts, mais « l'objectif de la baisse du déficit budgétaire est un objectif prioritaire pour alimenter la croissance et l'emploi. Si l'on ne baisse pas le déficit, les taux d'intérêt augmentent » et « on risque de casser la reprise. Nous avons un montant de dépenses publiques considérable. Il est déjà prévu une baisse des cotisations familiales payées par les entreprises pour abaisser le coût du travail et développer l'emploi. D'autres idées sont également évoquées. Je suis en train de les étudier, d'y réfléchir ».

Le scrutin présidentiel



« L'enjeu majeur, le choix que les Français devront faire l'année prochaine, sera un choix de société. Quel changement veut-on apporter à la société française pour que le progrès y soit plus grand et la justice mieux assurée, ce qui veut dire notamment la diminution du chômage. Voilà l'enjeu majeur du grand débat national qui va s'ouvrir. (…) Les Français se détermineront l'année prochaine sur la question de savoir si on leur offre un espoir raisonnable, non pas une chimère ou un leurre, pour l'avenir, et notamment pour l'avenir de la jeunesse ». Quant à la traditionnelle question sur sa candidature, Edouard Balladur a redit qu'il n'évoquerait pas ce sujet avant le « début de 1995 ».

La situation de l'emploi



« On ne peut pas dire aujourd'hui que c'est gagné. La reprise est là, mais elle doit se confirmer et s'amplifier de telle sorte que la baisse du chômage puisse, elle aussi, se confirmer et s'amplifier. Je ne peux pas aujourd'hui vous dire que c'est chose faite ». S'agissant de la baisse des chiffres du chômage, Edouard Balladur a déclaré : « Je pense que ça va continuer, ce mois-ci, je l'espère. Je n'ai jamais fait de promesses depuis dix-huit mois et je me suis toujours bien gardé d'entretenir des illusions. (…) La cohésion sociale du pays est menacée par la croissance du chômage et c'est pourquoi tout passe par la décrue du chômage qui sera due à deux causes : la croissance économique, des formes de travail plus souples et plus diversifiées. »

La cote de popularité



« Je ne suis pas sûr qu'il faille accorder à ces sondages autant d'importance que la presse semble le dire. (…) Il y a eu une série d'événements bien appréciés par les Français. La reprise économique paraît là, les chiffres du chômage commencent à être en diminution. La France a mené au Rwanda une opération humanitaire qui était risquée, mais, grâce au courage de nos soldats, celle-ci s'est admirablement déroulée. Enfin, notre lutte pour la sécurité et contre le terrorisme a eu des manifestations spectaculaires avec l'arrestation de Carlos. Tout cela a dû jouer. Mais, pour autant, cette rentrée, je l'aborde les yeux ouverts. »

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024