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IL y a un mois, le Secours populaire français envoyait une mission au Rwanda pour évaluer les besoins des habitants et mettre sur pied des projets. La responsable de cette mission, Monique Bory, également secrétaire nationale de l'organisation, a tenu une conférence de presse dès son retour, hier. En préambule, le président du SPF, Julien Lauprêtre, a précisé l'objectif recherché : « Nous voulons combiner aide d'urgence et aide au développement dans un même mouvement de fraternité humaine », a-t-il dit.
« Nous nous sommes rendus dans les principales villes du pays, a indiqué Monique Bory. La première chose qui nous a frappés, c'est la dignité de ces gens qui, rentrant chez eux, apprenaient que leur famille avait été massacrée, et de ces personnes qui allaient d'orphelinat en orphelinat pour retrouver un enfant perdu. »
Le SPF a collecté 5 millions de francs, dont 1,2 million dans le cadre de la campagne lancée par « l'Humanité ». Avec cet argent, une tonne de sel de réhydratation, essentiel pour lutter contre le choléra, a pu être distribuée. 10.000 houes, d'une valeur de 200.000 francs, ont été achetées et distribuées. Cette aide permettra aux paysans rwandais de cultiver et de récolter leurs champs, aspect si important du redémarrage du pays.
Le SPF s'est aussi attaché à développer un « projet pilote » dans la deuxième ville du pays, Butare. Il s'agit de reconstruire la cellule familiale. A cet effet, l'organisation a loué plusieurs maisons. Une dizaine de personnes viendront habiter chacune d'elles. Le projet prévoit aussi la présence d'un personnel de santé rwandais (infirmières, psychologues…), qui a déjà été recruté. A terme, plusieurs grandes villes du pays, dont la capitale Kigali, mais aussi des villes moins importantes, comme Gitarama, Gisenyi, Gikongoro ou Cyangugu, accueilleront ce genre de structure, que le SPF est la seule organisation à développer. « Nous voulons aller là où se trouvent les oubliés de l'aide humanitaire au Rwanda », indique le Secours populaire.
Compte-rendu de CHRISTOPHE DEROUBAIX.
