Fiche du document numéro 13917

Num
13917
Date
Samedi 18 juin 1994
Amj
Hms
14:16:00
Taille
84692
Titre
Rwanda / Mitterrand - La France agira sans attendre
Cote
reutfr0020011106dq6i00w9e
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
PARIS, 18 juin, Reuter - Le président François Mitterrand a déclaré
samedi que l'envoi par la France d'une force de protection
humanitaire
au Rwanda était imminente et que des pays africains
avaient donné leur accord pour s'y associer.

Au cours d'un discours à l'Unesco, il a assuré que c'était désormais
une affaire d'heures et de jour
. Deux ou trois pays africains ont
répondu favorablement, j'attends encore une réponse ferme de pays
européens
, a-t-il dit.

Quoi qu'il en soit, nous le ferons. Chaque heure compte, a expliqué
le chef de l'Etat français.

Il a réaffirmé que la France était prête sans attendre l'arrivée de la
force des Nations unies à envoyer avec ceux de ses partenaires
européens et africains qui le voudront une force de protection
humanitaire destinée à assurer la sécurité des populations civiles qui
ont échappé à l'extermination
, a-t-il déclaré.

François Mitterrand a d'autre part effectué une mise au point sur le
rôle joué par la France dans la crise rwandaise.

Depuis le déclenchement des hotilités, elle a tout fait pour éviter
la reprise des combats, elle a mené une action diplomatique intense en
vue d'un accord politique
, a-t-il affirmé.

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On ne peut plus attendre
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Evoquant l'accord d'Arusha, qui scellait la réconciliation nationale et
prévoyait l'organisation d'élections, il a souligné qu'aujourd'hui
tout le monde s'y réfère et a dit avoir reçu une lettre chaleureuse
de remerciements des dirigeants du Front patriotique rwandais
qui
mettent maintenant en cause l'action de la France.

Dans chaque camp, certains ne voulaient pas de compromis. On a
recherché l'élimination de ceux qui soutenaient la paix
, a-t-il
ajouté, soulignant qu'après la signature de l'accord, la France avait
obtenu des Nations unies la relève de son contingent sur place.

L'attentat qui a coûté la vie aux présidents rwandais et burundais le 6
avril a brisé, sans doute à dessein, ce fragile espoir et déclenché la
reprise de combats barbares
, a dit François Mitterrand. Il a rappelé
qu'à le demande de la France, la résolution 918 des Nations unies
prévoyait l'envoi d'une force de protection à Kigali.

Mais celle-ci n'étant pas encore mise en place, les combats se sont
poursuivis (...) désormais sans frein, de la façon la plus sauvage
.

On ne peut plus attendre, on le voit bien (...) Il y a donc une
extrême urgence
, a ajouté François Mitterrand pour expliquer
l'initiative française.

Il avait rappelé auparavant avoir réuni un conseil des ministres
restreint sur le Rwanda mercredi dernier après avoir appris qu'un
cessez-le-feu avait été obtenu à Tunis et avoir chargé le ministre
étrangère, Alain Juppé, de faire part de l'initiative de la France.
/MBA/FT

(c) Reuters Limited 1994

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