Fiche du document numéro 1382

Num
1382
Date
Jeudi 14 avril 1994
Amj
Taille
77358
Titre
M. Mitterrand estime que l'ancien milicien « appartient à une sorte de pègre politique »
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Interrogé par Olivier Wieviorka pour son livre Nous entrerons dans
la carrière
, qui vient de paraître aux éditions du Seuil (1),
François Mitterrand estime que « Paul Touvier et René Bousquet ne
doivent pas être mis sur le même plan. Paul Touvier - dont
je ne connais le cas que par la presse - me paraît avoir été un
éminent collaborateur et, le cas échéant, dénonciateur. Il appartient
donc à une sorte de pègre politique. Bousquet est un haut
fonctionnaire qui a été pris dans un engrenage. Il n'a pas,
individuellement, le caractère bas que je prête à Touvier - sous
réserve naturellement d'une étude plus approfondie. Bousquet constitue
le prototype même de ces hauts fonctionnaires qui ont été compromis ou
se sont laissé compromettre. Jusqu'à quel degré... Là il faut en
juger. Ça a été jugé, d'ailleurs, après la guerre. Quarante cinq ans
après ce sont des vieillards. Il ne reste plus beaucoup de témoins et
cela n'a plus guère de sens.
 » Notant qu'il est rare, dans l'histoire de France,
« que les grands déchirements n'aient pas été effacés par des amnisties ou des
oublis volontaires dans les vingt ans qui les ont suivis
 », le chef
de l'Etat affirme qu'« on ne peut pas vivre tout le temps sur
des souvenirs ou des rancoeurs
 ». Il approuve la politique de
réconciliation nationale prônée par Georges Pompidou. « J'ai
moi-même, au bout de vingt ans
 », rappelle-t-il, « fait amnistier
les généraux rebelles d'Algérie. Cette mesure a été fort mal acceptée
par beaucoup. Pourtant, je le répète, la durée de vingt ans soit une génération, est rarement atteinte pour oubier les grands déchirements nationaux.
 »

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