Fiche du document numéro 13622

Num
13622
Date
Mardi 24 mai 1994
Amj
Hms
12:40:00
Auteur
Taille
87494
Titre
Rwanda / ONU - Commission des droits de l'homme réunie
Cote
reutfr0020011106dq5o0104x
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
GENEVE, 24 mai, Reuter - Plusieurs pays, notamment la France, ont
réclamé devant la commission des droits de l'homme de l'Onu, réunie
d'urgence mardi à Genève, le châtiment des auteurs des massacres au
Rwanda et une action internationale pour mettre fin aux tueries.

Au cours de cette réunion, la troisième de ce type depuis la création
de la commission, le nouveau commissaire aux droits de l'homme, Jose
Ayala Lasso, a souligné la nécessité de dépêcher sur place une équipe
d'observateurs internationaux chargés de prévenir de nouvelles
atrocités.

Tous les coupables doivent être punis, a déclaré le président de
séance, le Néerlandais Peter van Wulfften Palthe.

Pour Jose Ayala Lasso, les responsables de ces atrocités qui ont
scandalisé la conscience humaine (...) doivent savoir qu'ils seront
personnellement tenus responsables de leurs actes dès que les faits
auront été clairement établis
.

Anne Park, la déléguée du Canada, le premier pays à avoir appuyé il y a
deux semaines la demande d'Ayala Lasso de réunir la commission, a
déclaré que les mots manquaient pour décrire l'étendue des horreurs
commises depuis début avril au Rwanda.

Mais les mots, ce n'est pas cela que les victimes de cette terrible
tragédie attendent de la communauté internationale. Il faut agir pour
mettre fin à leurs souffrances
, a-t-elle dit.

La France a aussi réclamé des sanctions pénales contre les responsables
des atrocités.

---
Des actes, pas des mots
---

La commission doit demander que les responsables des atrocités soient
identifiés et les avertir qu'ils seront jugés et punis
, a déclaré à
Paris Lucette Michaux-Chevry, ministre délégué à l'Action humanitaire
et aux Droits de l'Homme.

La commission des droits de l'homme, qui compte 53 pays, s'est réunie
sur fond de polémique, de nombreuses organisations non gouvernementales
ayant violemment critiqué l'apathie de la communauté internationale
dans la crise rwandaise.

Après cette honteuse passivité, la commission prendra-t-elle des
mesures efficaces?
, s'interroge dans un communiqué le Service
international pour les droits de l'homme (ISHR), un groupe dont le
siège est à Genève.

L'ensemble de la communauté mondiale, et en particulier les Nations
unies et l'Organisation de l'unité africaine, n'a pas réagi dans le cas
du Rwanda. Il faut dire clairement aux tueurs au Rwanda et aux
extrémistes des pays voisins encouragés par l'impuissance de la
communauté internationale que les assassins seront poursuivis et
punis
, précise l'ISHR.

Amnesty International estime aussi que la communauté internationale a
fui ses responsabilités envers les peuples rwandais et burundais, où
ethnies hutue et tutsie s'affrontent.

Dans son discours, Jose Ayala Lasso a appelé la commission, dont la
réunion devrait se poursuivre mercredi, à nommer un rapporteur spécial
sur les violences au Rwanda, où 500.000 civils auraient été tués depuis
la mort du président Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais
le 6 avril. /JJ/GK

(c) Reuters Limited 1994

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