Fiche du document numéro 796

Num
796
Date
Mercredi 29 juin 1994
Amj
Hms
15:42:00
Auteur
Fichier
Taille
5159
Pages
2
Titre
Présence FPR près du camp français à Gishyita
Tres
Selon des responsables français, des membres du FPR se sont infiltrés près du lac Kivu et harcèlent des villages situés au sud de Kibuye, visant à couper la zone gouvernementale
Nom cité
Mot-clé
Source
Type
Dépêche d'agence
Langue
Citation
PRÉSENCE FPR PRÈS DU CAMP FRANÇAIS À GISHYITA.

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par Michela Wrong

492 Mots

29 Juin 1994

15:42 GMT

Reuters - Les actualités en français

Français

(c) Reuters Limited 1994.


GISHYITA (RWANDA), 29 juin, Reuter - La France a envoyé mercredi des
renforts soutenir une unité du GIGN au sud du lac Kivu, à 100 km au
nord de la base française de Cyangugu, où les rebelles du Front
patriotique rwandais mènent de nombreuses attaques contre des
villages.

Des membres du FPR se sont infiltrés dans cette zone et se sont joints
à des Tutsis de la région pour harceler des villages situés au sud de
Kibuye, ont déclaré des responsables français. De source militaire, on
estime que l'objectif du FPR est de prendre Kibuyé pour couper les
forces gouvernementales de leurs bases.

La présence de combattants du FPR augmente les risques d'affrontements
entre les troupes françaises et les rebelles bien qu'aucun coup de feu
n'ait été tiré depuis le début de l'opération "Turquoise".

La France insiste sur le caractère humanitaire de sa mission. "Ce
n'est pas notre travail d'intervenir dans ce conflit. Mais si nous
sommes attaqués, nous riposterons", affirme Marin Gillier, officier
commandant l'unité française.

Un incident s'est produit lundi dans le village de Bisesero, à 2 km de
Gishyita, où des Tutsis armés de lances ont entouré un instituteur qui
faisait visiter les environs à des membres du GIGN. Les Tutsis se sont
retirés à l'arrivée d'une jeep française mais ont jeté des pierres sur
la voiture où avaient pris place l'instituteur et des journalistes.

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Combats
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"Si vous y allez, vous risquez d'être taillés en pièces. Restez sur la
route principale et ne vous aventurez pas à l'intérieur des terres",
conseille l'officier français aux journalistes.

Les attaques rebelles se rapprochent de plus en plus du camp
français. Gillier, qui se tient avec ses hommes dans une école, a pu
observer des combats il y a deux jours lorsque les villageois sont
descendus des collines pour se venger d'une précédente attaque.

"Nous avons vu des hommes envahir la colline. Les combats ont duré
plusieurs heures. On entendait les grenades et les
mitrailleuses. Plusieurs centaines de combattants se sont affrontés et
nous avons entendu dire qu'il y avait 25 morts dont 5 parmi les
villageois."

Les militaires français estiment à un millier le nombre de combattants
cachés dans les collines qui descendent la nuit dans les villages
armés de machettes et de grenades.

Si parmi ses combattants se trouvent des villageois tutsis qui ont fui
les massacres, les Français estiment qu'il y a également de nombreux
rebelles.

Plus les Français resteront dans la région, plus ils seront soumis aux
pressions des Hutus qui aimeraient obtenir l'aide des troupes
françaises pour combattre les rebelles.

"Ils peuvent attaquer à tout moment", marmonne un jeune Hutu regardant
un militaire français avec ressentiment. "Pourquoi les Français ne
vont-ils pas dans les collines. C'est là que se déroulent les
combats." /CDQ

(c) Reuters Limited 1994
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