Fiche du document numéro 433

Num
433
Date
Lundi 16 mai 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
106593
Pages
2
Titre
Note du 16 mai 1994 à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Votre entretien avec M. Léotard le lundi 16 mai à 17 h 00
Nom cité
Mot-clé
Résumé
The Security Council could not agree on the mandate of an interposition force.
Source
Fonds d'archives
FM
Type
Note
Langue
FR
Citation
PRÉSIDENCE
DE La
RÉPUBLIQUE Le 16 mai 1994

Le Général
Chef de L'Etat-Major Particulier

- NOTE -

à l'attention de
Monsieur le Président de la République

OBJET: Votre entretien avec M.Léotard le lundi 16 mai à
17H00. Situation.

1. - Ex-Yougoslavie

La situation est calme en Croatie mais reste tendue en
Bosnie où Serbes et Musulmans multiplient les provocations.

La déclaration sur la Bosnie, publiée le 13 mai à
Genève par les ministres des affaires étrangères de Russie, des
Etats-Unis et de cinq pays de l'Union européenne, a reçu un
accueil défavorable du côté serbe comme du côté musulman.

Cette déclaration avalise les grandes lignes du plan
d'action de l'Union européenne :

- intégrité et souveraineté de la Bosnie,

+ clé de répartition territoriale à 51 % pour les
Croato-musulmans et 49 % pour les Serbes,

- déclenchement d'un processus de levée progressive des
sanctions parallèlement au retrait des forces serbes,

- disponibilité des signataires à participer à la mise
en oeuvre du règlement final et à la reconstruction de la
Bosnie.

Les ministres ont également demandé la circulation sans
obstacle de l'assistance humanitaire et la libération des
membres des organisations humanitaires détenus.

Ils ont invité les parties à entamer dans les deux
semaines des négociations de fond sous l'égide du groupe de
contact, et à conclure un accord sur un arrêt des hostilités
pendant une période de quatre mois.

Les Américains se sont finalement rapprochés des
positions européennes, en particulier sur le découpage 51%-49%,
ce qui a irrité le gouvernement bosniaque

M.Juppé a précisé à nouveau que si les parties
laissaient échapper cette nouvelle occasion de cesser les
combats, le maintien de nos troupes perdrait son sens.


2. - Djibouti

Le Président GOULED demande notre concours pour
l'évacuation de 350 ressortissants djiboutiens résidant à SANAA.

Les armées y sont très favorables en raison de l'aide
apportée par les autorités djiboutiennes pour l'évacuation de
nos propres ressortissants.

Si vous donnez votre accord, l'opération s'effectuera
par voie maritime, à part du port d'Hodeidah, dans la journée du
17 mai.

3. - Haïti :

M.Caputo, représentant spécial du Secrétaire Général
des Nations unies sera à Paris le 17 mai pour discuter d'une
relance de l'action internationale après le vote de la dernière
résolution du Conseil de Sécurité. Il devrait notamment évoquer
trois dossiers avec M.Juppé :

- le contrôle éventuel de la frontière dominicaine par
des observateurs des Nations unies,

- le rôle et les conditions de déploiement de la MINUHA
à laquelle la France doit apporter son concours, à raison de 80
gendarmes et 20 policiers. Notre contingent serait investi d'une
mission de formation de la police haïtienne, (qui n'est
d'ailleurs pas envisageable tant que le Général Cédras et le
Colonel François détiennent le pouvoir) et non d'interposition
comme le souhaiteraient les Américains,

- l'intervention militaire annoncée par les Etats-Unis
en cas d'échec de l'embargo. M.Juppé a récemment précisé à
M.Christopher que la France n'envisageait pas dans l'immédiat de
s'associer à une opération de force mais que la question devrait
être posée à nouveau dans 4 mois.

4. - Rwanda.

La situation n'a guère évolué sur le terrain où combats
et massacres se poursuivent.

Le Conseil de Sécurité des Nations unies n'a pu
s'accorder jusqu'ici sur le mandat d'une force d'interposition
ou de protection des populations dont le déploiement devient
urgent.

Le gouvernement sénégalais qui envisage de contribuer à
la mise sur pied de cette force nous a demandé de lui fournir 50
véhicules de l'avant blindés (VAB). Cette requête pourra
difficilement être honorée compte-tenu de nos propres besoins en
Yougoslavie.

5. - Commandant Galopin

Les honneurs militaires seront rendus à la dépouille
mortelle du Commandant Galopin, tué au Tchad en 1975, le mardi
17 mai, à l'Ecole Militaire sous la présidence de Monsieur
Léotard. Monsieur Chirac devrait assister à cette cérémonie.

Général QUESNOT
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