Fiche du document numéro 4096

Num
4096
Date
Mardi 30 mars 2004
Amj
Auteur
Fichier
Taille
183913
Pages
5
Urlorg
Sur titre
RFI Soir
Titre
Le massacre de Murambi
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
RFI
Type
Transcription d'une émission de radio
Langue
FR
Citation
RFI, mardi 30 mars 2004. RFI Soir Reportage : Le massacre de Murambi
par Catherine Ninin.footnote{Catherine Ninin, RFI, 30 mars 2004.
url{http://www.rfi.fr/actufr/articles/052/article_27284.asp}}

Le 21 avril 1994, dans la préfecture de Gikongoro au sud-ouest de
Kigali, 50~000 Tutsi réfugiés dans l'école de Murambi périssent en une
nuit sous les coups des miliciens Interahamwés et les machettes des
paysans hutu. Au même moment se déroule un drame identique à quelques
kilomètres dans la paroisse de Cyanika. Des rescapés, des bourreaux
qui avouent leur crimes, d'anciens détenus témoignent et racontent
jour après jour comment ces massacres ont été planifiés puis
réalisés. A la fin du mois de juin 1994, l'opération Turquoise a
établi son QG dans l'école de Murambi. Par ailleurs, l'ex-préfet de
Gikongoro, considéré comme l'un des principaux responsables de ces
tueries, vit aujourd'hui en France. Plusieurs plaintes ont été déposées
contre lui. Il est actuellement mis en examen. Reportage de Catherine
Ninin.


RFI soir reportage et 2ème volet de notre dossier consacré au 10ème
anniversaire du génocide rwandais. Hier avec David Servenay ``Les 3
jours qui ont fait basculer le pays dans l'horreur''. C'était à partir
du 6 avril 1994. Aujourd'hui, Catherine Ninin, bonsoir.

- Bonsoir Hervé.


Les mécanismes de la mort, reportage enquête le 21 avril 94, massacre
dans l'école de Murambi.

- Oui, nous partons dans la province de Gikongoro, au sud-ouest de
Kigali. C'est à quelques 150 km environ de Kigali à 3~h de route. Nous
ne sommes pas très loin du Burundi. Cette province, appelée préfecture
du temps du président Habyarimana, a connue depuis 1959 une série de
grands massacres. En 1959, 2 ans avant l'indépendance, les Tutsi
étaient déjà pourchassés et un grand nombre d'entre eux ont fui vers
le Burundi, dès cette date-là.

Ce qui s'est passé dans cette province en 94 est terrible.
Près de 100~000 personnes ont été tuées en 3 mois de génocide, mais
cette nuit du 21 avril 1994 marquera je crois à jamais l'histoire de
l'humanité. Simultanément vont se dérouler plusieurs massacres,
orchestrés par les autorités de l'époque aidées de la population, dans
l'école de Murambi, dans la paroisse de Cyanika et à Kaduha. Plus de
la moitié des victimes de la province de Gikongoro seront assassinées
à cette date. Tout était prêt pour ce génocide au lendemain de la mort
du président Habyarimana.

- Vous avez évidemment reconstitué les faits. Et on va l'entendre,
paroles de victimes et également paroles de bourreaux. On écoute votre
reportage.

%---------------------
% 50\% des victimes tuées à cette date

% lecture de Boubacar Boris Diop Murambi

% tous les enfants ne possèdent pas de tête tués contre le mur

% coup de machettes, marteau


% 21 avril 1994 massacre de Murambi

% En 1959 une série de grands massacres. Les Tutsi sont déjà pourchassés.

% Ils ont fui vers Murambi
% Plus de 100.000 tués en 1994. Plus de la moitié tués le 21.
% Cette nuit du 21
% plus de la moitié des morts du génocide

%--------------------

«~À Murambi les corps recouverts d'une fine couche de boue étaient
presque tous intacts. Sans qu'il put dire pourquoi, les ossements de
Murambi lui donnaient l'impression d'être encore en vie.
Peut être à cause de tous ces bras tendus vers les Interahamwe dans
une ultime et absurde supplique.
Une forêt de bras encore bruissante de cris de terreur et de
désespoir. Il prit peur.~»

Boubacar Boris Diop "{it Murambi - Le livre des ossements}"

«~Si vous regardez très bien, c'est ça les machettes qu'on aurait
utilisé. Presque tous les corps des enfants qui sont ici, ne possèdent
pas de têtes. Faut dire que les têtes on les frappait contre le
mur. Si vous voyez celle-ci, on a découpé le pied avec la machette. Ça
c'est l'os avec un, deux, trois, quatre, cinq, six, avec six coups de
machettes. Ça c'est la crâne avec le coup de machette. Il y a un deux
coups de marteaux, trois, ça c'est la machette, quatre, encore.~»

Nous sommes dans l'école de Murambi, aujourd'hui devenu mémorial du génocide.
Dans les salles de classe, les squelettes blanchis par le temps
attestent de cette terrible nuit du 21 avril 1994. Cette nuit où des
dizaines de milliers de Tutsi périrent sous les coups des miliciens et
des paysans hutu.

Quelques mois plus tard les soldats français de l'opération Turquoise plantèrent
le drapeau tricolore sur la colline de Murambi.

« Quand les militaires français sont arrivés avec l'opération
Turquoise, ils se sont installés
dans les salles de classe et leur drapeau était planté là où nous
sommes. Ils habitaient là. »

Parmi les 3~500 détenus de la prison de Gikongoro. Un ancien
bourgmestre, aujourd'hui condamné à mort a avoué. Désiré Ngezahayo
explique comment ce massacre a été planifié par les autorités
préfectorales et communales :

« Ensuite en 1994, après la mort du président Habyarimana, c'était le
6 avril. A partir du 7, 8, 9, les Tutsi ont plié bagage. Alors ils se
sont regroupés dans des paroisses ou à côté des maisons communales. Ou
dans les écoles. Le 9 avril nous avons été convoqués par le préfet de
préfecture à Gikongoro, Laurent Bucyibaruta. Alors on nous a demandé
de commencer à tenir des rondes, partout, et à demander à la
population de veiller à ce que que les Inyenzi ne puissent pas
s'introduire dans nos communes. »

Inyenzi, autrement dit des cafards ou cancrelats. C'est ainsi qu'à
l'époque on appelait les Tutsi. Des massacres, il y en avait déjà eu
dans la préfecture de Gikongoro en 59, en 63 et en 73.

Simon Mutungana est habitué. Il décide de se réfugier dans une paroisse :

« Le 9 avril les miliciens sont arrivés en grand nombre dans mon
secteur. Ils ont détruit les maisons, mangé les vaches, tué les
Tutsi. Moi, je me suis enfui à la paroisse de Kigeme. C'est là que le
bourgmestre Semakawavu, le préfet Bucyibaruta, et le commandant de
gendarmerie Sebuhura nous ont fait conduire à Murambi.

- Est-ce que vous aviez peur? Vous sentiez que quelque chose allait se
passer ?

- Non, mais les paysans nous insultaient en disant
``avant de brûler le chiendent il faut d'abord le ramasser''.~»

À la prison Emmanuel Birimbuga, un paysan hutu, lui aussi se rappelle
comment les autorités locales ont organisé le regroupement des
réfugiés dans cette école en construction :

«~Les Tutsi s'étaient réfugiés là, dans cette école. Le capitaine
Sebuhura, le préfet Bucyibaruta et le bourgmestre Semakwavu sont venus
avec des gendarmes pour les convoyer vers Murambi. Là bas il y avait
beaucoup de monde, dedans, dehors, des femmes, des enfants, il en venait
de partout.~»

A la préfecture les réunions se multiplient. Tandis que les réfugiés affluent
à Murambi et dans la paroisse de Cyanika, à quelques kilomètres de là. Ils sont
maintenant des dizaines de milliers.

[Désiré Ngezahayo] : «~A partir du 13 avril, nous avons tenu encore
une autre réunion avec le préfet, le colonel Simba était présent, le
commandant de la gendarmerie ici qui s'appelait Sebuhura, il était
présent, il y avait le procureur de la République, il y avait les
sous-préfets. Ce jour-là on a dit est-ce que les Tutsi qui se trouvent
dans les paroisses, dans les maisons communales, est-ce qu'ils ont des
problèmes? Nous avons dit qu'ils ont des problèmes parce que les hutu
qui étaient prêts à les attaquer.~»


Aucune mesure n'est prise pour protéger ces populations civiles menacées.
Au contraire à Murambi on coupe les vivres et l'eau.
Et quelques jours plus tard, c'est le président par intérim de l'époque
qui donne le signal de la mise à mort.

[Désiré Ngezahayo] :

«~Le 19 avril 1994, il y a eu une réunion ici à la préfecture
dirigée par le président de la République, Sindikubwabo Théodore.
Alors, c'est le lendemain, le 20, qu'on a fait des préparations. Les
gendarmes, ici à Gikongoro, ils ont pris donc des armes le sous
préfet, Tenegua Joseph, a pris le véhicule, il a circulé avec le
mégaphone et a appelé la population pour aider les militaires à
massacrer les gens. Et le 21 très tôt le matin on a tué tous les Tutsi. Et
à Murambi et à Cyanika et à Kaduha, ça c'est fait le même jour.~»

Un rescapé:

«~ On était à peu près 50.000, il y avait des gens qui venaient de
toute la région. C'est le 21 avril à 3~h du matin que les miliciens et
les gendarmes nous ont attaqués à coup de fusils et de grenades. On a
résisté jusqu'à 7~h du matin mais on n'en pouvait plus. Alors ils nous ont
achevés à coups de gourdins et à coup de machettes.

- Vous êtes, euh, combien de rescapés aujourd'hui?

- À ma connaissance pas plus de 12.~»

Un tueur:

«~C'est dans la nuit du 20 au 21 que les camions ont amené par centaines
des paysans des environs. Vers 3~h du matin les gendarmes ont commencé
à tirer. Mais au lever du jour les Tutsi de Murambi résistaient
toujours. Ils nous lançaient des pierres. Alors les miliciens ont pris
le relais des gendarmes, avec des grenades et avec des fusils aussi.
Beaucoup de Tutsi sont morts. Et ceux qui tentaient de se sauver nous,
les paysans qui étions déployés tout autour, nous les achevions à la
machette et au gourdin. Mon gourdin je l'avais baptisé ``sans pitié''.

- Il y a eu beaucoup beaucoup de morts à Murambi ?

- Entre 40 et 45.000.~»


Par miracle Simon a réussi à fuir, caché dans les forêts. Il assiste,
tout comme Emmanuel, le paysan, à l'enfouissement des cadavres dans de
grandes fosses tout autour de l'école. Mais la tâche est pratiquement
impossible. Certains corps seront dévorés par les chiens. Quelques
années plus tard, en 1997, 27~000 corps seront déterrés.

C'est le préfet qui a donné ordre de creuser ces charniers. Tout
comme à Cyanika, là-bas le bourgmestre Désiré était dépassé. [Il cause
français]

«~À Cyanika, il y avait à peu près 10~000 morts. C'était
catastrophique. Quand j'ai dit à la population de m'aider, la
population a dit non, parce qu'il y a tellement de morts qu'on ne peut
pas les enterrer. Le préfet a dit : ``Je vais envoyer les prisonniers
de Gikongoro, ils vont vous aider et puis on va creuser des fossés par
des camions du Ministère des Travaux Publics.'' Et alors les
prisonniers ont, ont chargé dans les camions les morts et puis on les
a enterrés pendant 3 jours.~»

Dans le même temps la traque aux Tutsi continue. Immaculée l'une des
rares rescapées se souvient :

«~Je suis la seule rescapée de toute ma famille. Après le
massacre je me suis cachée dans un champ de sorgho. J'étais en sous
vêtements parce qu'on m'avait arraché tous mes habits, j'étais comme
folle. Dans ma fuite je suis arrivée sur une barrière, là on m'a
totalement dévêtue. Heureusement je suis tombée sur quelqu'un qui
m'a prêté une jupe. Mais en même temps il a refusé de me cacher
alors j'ai continué à errer. Et c'est là que je suis tombée sur une
autre barrière tenue par des militaires français. Ils disaient à tout
le monde ``fuyez, fuyez''.

- C'était combien de jours après le massacre ?

- À peu près 4 jours.~»

Mais que font ces Français à cette époque, ils ne sont pas censés être
dans la région ni même au Rwanda. Les militaires français arriveront
fin juin avec l'opération Turquoise. Et pourtant Navi, un ex-tueur et
ex-prisonnier, les a aussi rencontrés. C'était quelques temps avant le
massacre de Murambi :

«~Avant le massacre de Murambi, je voyais les soldats français à Gatyazo,
ils étaient là, ils patrouillaient sur les routes et c'est même eux qui nous
ont encadré quand on a fui vers le Zaire.

[Gatyazo près de Gikongoro cf Marie Chantal MUKAMUNANA (Dévota G.)]

- Il y avait des soldats français qui étaient déjà là, avant le 21
avril ?

- Oui, les soldats français étaient bien là avant le massacre de
Murambi. Et les Tutsi qui ont été massacrés là-bas s'étaient d'abord
réfugiés auprès des soldats français.~»

Emmanuel le repenti est venu montrer où se trouvait la barrière et où
ils jetaient les corps. Escortés d'un garde et du procureur, nous marchons.


« C'était ici la barrière dites-moi ?

- La barrière se trouvait ici. Ici, on se trouve au
centre de Kabeza, à 1 km de Murambi.

- C'est là que vous, vous étiez ?

- C'est ici que se trouvait. Les Tutsi venaient. Quand ils arrivaient
ici sur la barrière on demandait les cartes d'identité.
Quand ont trouvait que c'était des Tutsi, on les tuaient et on les mettaient
dans les latrines qui se trouvaient tout près ici.

- Vous voulez me montrer?

- Voilà ici il y avait une latrine. J'ai moi même tué 3 personnes. Je
n'étais pas là 24h/24, mais je sais qu'il y a eu beaucoup de morts.
Mais vous savez, j'ai un poids sur la conscience, j'ai tué une autre
personne que j'ai jeté ailleurs. Aujourd'hui, je souhaiterais qu'elle
aussi soit enterrée dignement.

- Pourquoi est-ce que vous avez participé à ce massacre ?

- Quand le FPR a attaqué en 90 on nous a dit ``les cancrelats reviennent.
Ces Tutsi qui autrefois vous ont opprimés,
ceux qui ont tué vos parents et vos grands parents.'' Et ça
on nous l'apprenait vraiment, déjà à l'école primaire.

- Vous aviez de la haine pour les Tutsi ?

- Très franchement oui. Même si ces Hutu et ces Tutsi se mariaient
ensemble, même s'ils partageaient la bière. Au fond de nous on avait la haine.~»

Aujourd'hui, Simon le rescapé vit dans une de ces petites maisons que
le gouvernement rwandais a construit pour les rescapés sur les
collines. Ses souvenirs le hantent. Et pourtant, certains des tueurs
ont été libérés.

« De ma cachette j'ai assisté aux tueries toute la journée.

- Et votre femme et vos enfants ?

- J'ai pu retrouver ma femme et un enfant. Mais les deux autres ont été
tués à Murambi. Il y avait aussi mes frères, mes soeurs. Toute ma
famille a été exterminée.

- Est-ce qu'il y a des visages que vous avez reconnu parmi les tueurs ?

- Oui bien sûr. Dès qu'il a fait jour. Il y en a qui sont en prison
aujourd'hui. D'autres viennent d'être libérés parce qu'ils
ont demandé pardon. On cohabite ensemble sans problème. On va même
créer une association qui rassemblera bourreaux et victimes.

- Et vous pourriez vivre à côté de celui qui a tué vos enfants ? Si vous le
connaissiez ?

- Non seulement je le connais, mais en plus aujourd'hui c'est mon voisin.~»


A la prison de Gikongoro, 1~500 détenus ont avoué. Emmanuel a dit sa
vérité, neuf meurtres qui lui pèsent sur la conscience.

« Oui, j'ai vraiment des regrets. C'est pour cela que j'ai été l'un des
premiers à avouer et à demander pardon aux victimes pour ce que j'ai
fait. Mais vous savez il a encore beaucoup de paysans sur les
collines qui n'ont jamais été inquiétés par la justice. Et ils n'ont
jamais avoué quoi que ce soit. Or il ne peut y avoir de
réconciliation sans aveu du crime. On ne va pas reconstruire ce pays
sur le mensonge mais sur la vérité.~»

«~Catherine Ninin, on vous retrouve après la diffusion de votre
reportage. Vous abordez évidemment le thème du reportage de demain
c'est-à-dire la tentative de Simon de
réconciliation. En tout cas la nécessité de revivre ensemble.
C'est évidemment difficile, mais apparemment certains...

- C'est extrêmement difficile mais certains arrivent ou essaient de le
faire, enfin... Mais c'est un exercice... inimaginable.

- Alors on vous retrouve demain pour ce reportage.
Juste deux questions tout de même :
On a beaucoup entendu parlé d'un certain préfet...

- Le préfet Laurent Bucybaruta. Oui, il vit en France avec sa famille.
Plusieurs plaintes ont été déposées contre lui par des familles de
victimes et par des associations. Un juge parisien instruit cette
affaire. Mais parallèlement le TPIR continue aussi ses
investigations.

- En espérant le retrouver traduit devant...

- Devant le tribunal d'Arusha. En même temps, le TPIR aimerait bien
que la France puisse le juger ici, en France.

Le préfet du reste a toujours, lui de son côté, démenti être impliqué
dans ce génocide. Mais il a déjà passé plusieurs mois en prison avant
d'être libéré.

- Et puis l'autre question évidemment, elle concerne ces militaires
français qui apparemment étaient dans la région.

- Alors oui ces militaires. Officiellement, à
cette époque, il n'y a pas de militaires français au Rwanda. Ils ont
quitté le pays en décembre 1993 et ne reviennent que fin juin 94
avec l'opération Turquoise. Ces témoignages sont troublants. J'aurais
souhaité pouvoir rencontrer ces Rwandais qui avaient trouvé refuge auprès
des Français. Malheureusement, vous l'avez entendu, il y a très peu
de rescapés de Murambi. Il pourrait s'agir d'un commando spécial
opérant dans la région. Ce n'est pas improbable puisque par ailleurs
j'ai recueilli d'autres témoignages à la prison de Kigali, des ex-FAR,
des Interahamwe, qui attestent d'une présence française à cette époque.


- Et peut-être une anecdote pour terminer ?

- Alors une anecdote plutôt terrible, celle que m'a racontée Emmanuel,
ce paysan hutu qui tenait ce barrage sur la route qui menait vers
l'école de Murambi. Fin juin la communauté internationale se
mobilise, les troupes françaises vont bientôt débarquer. Le préfet
décide de transférer un petit groupe d'enfants rescapés vers
Murambi. En passant le barrage, Emmanuel s'adresse au préfet. Il lui
demande, faut-il encore les tuer? Et le préfet répond, non, nous les
gardons vivants pour montrer à la communauté internationale que nous
avons sauvé les Tutsi, qui se massacraient entre eux.

Catherine, merci et à demain pour votre deuxième reportage. Dans un
instant un nouveau journal.~»
Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024