Fiche du document numéro 3587

Num
3587
Date
Lundi 15 août 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
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Fichier
Taille
7149561
Pages
0
Surtitre
Journal de 13 heures [2:21]
Titre
À Kibuye les représentants du Front patriotique rwandais ont été reçus pour la première fois dans la zone contrôlée par les Français
Soustitre
Les réfugiés vivent de plus en plus dans la crainte du départ des Français, annoncé pour le 22 août.
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
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FPR
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Résumé
- In Rwanda, refugees are increasingly living in fear of the departure of the French, announced for August 22. In Kibuye, for the first time, representatives of the Rwandan Patriotic Front were received in the French-controlled area. The purpose of their visit is to reassure refugees who do not want to return to their country.

- The Minister of the Interior of the new government of Kigali has chosen Kibuye for his first visit to the French security zone. So far no member of the RPF government has visited the region. To reassure an unstable, frightened population, ready to flee at the slightest movement, a visit in the style of an election campaign is needed. Seth Sendashonga, "Minister of the Interior - F.P.R." : "We give general insurance like we give to every citizen. What we don't give is the insurance of impunity."

- Political tactics of a guerrilla movement just out of the war or real exercise of a power that wants to emerge from the shadows? The three RPF ministers will tour the prefectures. But it is to the Hutu people that the new power intends to address itself, even if the men of the RPF do not hesitate to cultivate curious paradoxes: the stage where this meeting takes place is a huge cemetery, 7,000 Tutsis were there massacred last April.

- Dismantling the opposition propaganda that is going well in the refugee camps, the new authorities do not succeed easily.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Thomas Hugues :] [Inaudible] avec le Rwanda. Les réfugiés vivent de plus en plus dans la crainte du départ des Français, annoncé pour le 22 août. À Kibuye, pour la première fois, les représentants du Front patriotique rwandais ont été reçus dans la zone contrôlée par les Français. Le but de leur visite : rassurer les réfugiés qui ne veulent pas revenir dans leur pays. On retrouve sur place Isabelle Baillancourt et Gilles Hémart.

[Isabelle Baillancourt :] Le ministre de l'Intérieur du nouveau gouvernement de Kigali a choisi Kibuye -- sa ville natale -- pour sa première visite en zone de sécurité française [on voit Seth Sendashonga descendre d'un hélicoptère et venir serrer la main du colonel Patrice Sartre]. Jusqu'à présent aucun membre du gouvernement FPR ne s'était rendu dans cette région. Pour rassurer une population instable, effrayée, prête à fuir au moindre mouvement, il faut une visite aux allures de campagne électorale.

[Seth Sendashonga, "Ministre de l'Intérieur - F.P.R." : "On donne des assurances générales comme celles qu'on donne à tout citoyen. Euh, ce qu'on ne donne pas, c'est l'assurance de l'impunité. Je crois que… on ne tient pas un double langage. Tout a été dit, clairement : il n'y aura pas d'impunité mais il n'y aura pas de revanche et il n'y aura pas [inaudible] extra-judiciaire".]

Tactique politique d'un mouvement de guérilla à peine sorti de la guerre ou exercice réel d'un pouvoir qui veut sortir de l'ombre ? Les trois ministres du FPR feront ainsi le tour des préfectures. Mais c'est à la population hutu que le nouveau pouvoir entend s'adresser [on voit Seth Sendashonga s'avancer vers les tribunes du stade Gatwaro où des militaires français assurent la sécurité], même si les hommes du FPR n'hésitent pas à cultiver de curieux paradoxes : le stade où se déroule ce meeting est un immense cimetière, 7 000 Tutsi y furent massacrés en avril dernier.

Démonter la propagande d'opposition qui va bon train dans les camps de réfugiés, les nouvelles autorités n'y parviennent pas facilement [on voit Seth Sendashonga s'adresser à la foule assise dans les tribunes du stade].

[Justin : "Le bilan est négatif parce que, bah…, les autorités n'ont pas pu convaincre la population parce que vous voyez que la population se déplace en masse vers, euh…, Bukavu".

Fostin : "Les habitants ont eu peur de ces…, de ces…, ces militaires qui se trouvent dans la campagne".]

Des sifflets ponctuent la fin des discours [on voit Seth Sendashonga descendre des tribunes du stade sous les cris de colère du public]. L'ambiance s'est soudainement tendue. Une tâche difficile attend le gouvernement. Mais il faut [inaudible] nombreuses zones d'ombre existent encore autour du pouvoir de Kigali [on voit Seth Sendashonga quitter le stade accompagné du colonel Sartre].
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