Fiche du document numéro 34534

Num
34534
Date
Jeudi 26 septembre 2024
Amj
Auteur
Fichier
Taille
15116
Pages
2
Urlorg
Titre
Lu « Jacaranda », le roman de Gaël Faye, paru chez Grasset
Nom cité
Source
Type
Page web
Langue
FR
Citation
On connaît depuis le succès de « Petit pays » il y a déjà huit ans, l’auteur-compositeur-Interprète-rappeur et écrivain Gaël Faye, franco-rwandais de 42 ans qui, cette année est dans la liste des éligibles au Goncourt avec ce joli livre, son deuxième. Gaël Faye est rwandais par sa mère et il est arrivé en France avec sa sœur au moment du génocide en 93-94. Et son roman est une fresque de l’après-génocide sur quatre générations, une fresque qui n’est pas autobiographique mais qui est sûrement largement inspiré de son parcours personnel. Son héros, Milan, fils d’une rwandaise arrivée en France 20 ans avant le génocide au moment d’autres massacres qui ont émaillé l’histoire du Rwanda, découvre le pays de sa mère avec elle à son adolescence et, l’interrogeant en cherchant à découvrir l’histoire douloureuse de sa famille dans le génocide, il se heurte à un mur. Alors, inlassablement, il va tenter d’élucider ce mystère, dans lequel un arbre, un jacaranda, arbre tropical planté dans la cour de la maison familiale au Rwanda prend une place particulière. Cette quête va confronter Milan aux récits multiples d’épisodes du génocide, lui faire rencontrer des victimes et des génocidaires ou leurs complices, et découvrir un peuple traumatisé, meurtri, marqué au fer rouge par cette épouvantable tragédie, mais qui « vit avec », dans une ambiance étrange faite de tétanisation et de dépassement, de commémorations en volonté de tourner la page, de reconstruction en deconstruction, de fêtes pour oublier en silences pour se souvenir. Ce récit est, comme son auteur, d’une grande douceur qui tranche avec le fracas de l’histoire et celui des polémiques françaises qui n’ont pas leur place ici. D’ailleurs Faye évoque des épisodes du génocide qui mettent en cause le belges ou le FPR de Kagamé ce qui, je le reconnais, doit beaucoup énerver celles et ceux qui ont construit une misérable thèse sur la responsabilité « écrasante » de la France. Mais sans qu’on puisse y trouver une antithèse qui n’est pas du tout l’objet du livre, il a au moins le mérite de démontrer que les choses étaient bien plus compliquées que certains ne veulent bien le dire. Un très joli livre en tout cas.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024