Fiche du document numéro 34116

Num
34116
Date
Lundi 22 avril 2024
Amj
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
388795
Pages
5
Urlorg
Titre
Strasbourg le 21 avril 2024 - Compte rendu de la 30ème commémoration du génocide commis contre les Tutsi au Rwanda en 1994
Nom cité
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Lieu cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Photos et vidéos :
https://photos.app.goo.gl/F5Fz7BdEwEuDjS8W9



Les associations Amariza d’Alsace et Ibuka France avaient appelé à rendre hommage aux victimes de ce génocide, lors duquel un million d’hommes, de femmes et d’enfants ont été exterminés parce qu’ils ont été considérés comme Tutsi à leur naissance.

Malgré la pluie et la grêle, nous étions cette année bien plus nombreux que les années précédentes devant la stèle érigée au fond du Cimetière Nord par la municipalité de Strasbourg en 2020.

La mise en place de cette stèle pour se souvenir du génocide, a été appréciée par les associations qui organisaient cette commémoration (en France il n’en existe que 12).



Mme Gaudiose LUHAHE présidente de l’association Amariza d’Alsace a remercié les nombreuses personnalités présentes cette année ainsi que toutes les autres personnes.
Gaudiose Luhahe

Mme Immaculée CATTIER MPINGANZIMA, secrétaire de cette association, a dit que cette journée du 21 avril a été choisie pour cette commémoration car en 1994 ce fut la plus meurtrière dans tout le pays. Ce fut aussi le jour où le Conseil de sécurité de l’ONU a pris la décision de diminuer le contingent de ses soldats qui étaient au nombre de 2 500 hommes et de n’en laisser que 270 sans armes… Les cris d’alarme du général Roméo DALLAIRE, qui commandait la MINUAR (Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda) n’ont pas été entendus. Cet abandon de l’ONU fut comme un feu vert et un encouragement pour les tueurs. Ce fut le FPR (Front patriotique rwandais) qui a pu arrêter le génocide.

Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes.

Jeannette, une survivante, a témoigné de façon émouvante comment elle a vécu le génocide, comment elle a réussi à s’enfuir, alors qu’elle n’avait que 10 ans et par quelle chaîne de solidarité elle a été accueillie en France. Les horreurs qu’elle a vues sont inoubliables.

Des gerbes ont été déposées par les organisateurs et l’ambassadeur du Rwanda en France, par M. Georges SCHULER, maire de Reichstett, conseiller de l’Eurométropole de Strasbourg, représentant de Mme Pia IMBS, Présidente de l’Eurométropole, par Mme Véronique BERTHOLLE adjointe à la maire de Strasbourg, par une personne représentant M. Franck LEROY, Président du Conseil Régional du Grand-Est, par Mme TANNENBAUM, conseillère d’Alsace représentant M. Frédéric BIERRY, Président de la Collectivité européenne d’Alsace, par M. Emmanuel FERNANDES, (député de la 2ème circonscription du Bas-Rhin), par la représentante de Mme Josiane CHEVALIER, préfète du Bas-Rhin et du Grand Est.


François Nkulikiyimfura, ambassadeur du Rwanda



Myriam Leheilleix, sous-préfète

Emmanuel Fernandes, député
Lors de son allocution Mme Véronique BERTHOLLE adjointe à la maire de Strasbourg en charge des relations transfrontalières, européennes et internationales et des institutions européennes, représentant Mme Jeanne BARSEGHIAN, maire de Strasbourg, a notamment évoqué le fait que la France a soutenu les génocidaires.

Véronique Bertholle, adjointe à la maire de Strasbourg

Des responsables du génocide ont vécu longtemps en France sans être inculpés. Afin de rendre justice aux victimes cela est en train de changer.

La sous-préfète représentant la préfète du Bas-Rhin et du Grand-Est, a notamment déclaré :

Myriam Leheilleix, sous-préfète, secrétaire générale adjointe de la préfecture du Bas Rhin

« Cent jours, c’est la durée qui avait été suffisante pour faire près d’un million de morts. Aujourd’hui nous honorons la mémoire de toutes les victimes de ce génocide. Honorer cette mémoire c’est admirer la résilience de toutes celles et ceux qui ont survécu. Honorer cette mémoire, c’est aussi réfléchir aux manquements dont nous avons été collectivement responsables en tant que communauté nationale. La mémoire de toutes celles et ceux qui aujourd’hui résonne comme un appel, un appel à une amère prise de conscience de ce qui a été fait délibérément, systématiquement et au vu et su de tous. Aucune actualité, aucune personne ne pouvait ignorer l’intensité des violences perpétrées au Rwanda contre les Tutsis. Le Président de la République l’a reconnu à l’occasion de sa visite historique au Rwanda en 2021 : la France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique. Elle a aussi un devoir, celui de regarder l’Histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de vérité, disait-il. » … « Il est de notre devoir maintenant, de faire prévaloir l’humanité, la compassion, le courage et la réconciliation sur la haine. L’heure est venue aussi de permettre à la justice de mener à bien son travail. Nous ne resterons plus spectateurs face à des attitudes criminelles. La justice pénale internationale a contribué à cette prise de conscience. Avec lucidité et courage les auteurs de crimes savent désormais qu’ils ne peuvent plus compter sur l’impunité. Parce que la justice est indispensable à une paix durable, le Rwanda est aujourd’hui la preuve que l’esprit humain peut guérir de ses blessures les plus profondes. Ce génocide a soulevé des questions qui touchent à l’humanité entière. Il apporte aussi une lueur d’espoir infinie, l’espoir qu’une société plus résiliente peut émerger des tragédies les plus sombres. A l’heure où la guerre fait rage aux portes de notre continent et où les inégalités se creusent nous devons résister au ressentiment, à l’anxiété et à la colère » … « Construire un avenir de tolérance marqué par le respect de l’autre, de la dignité et des droits humains doit être notre seule boussole. » … « C’est avec un avenir emprunt de tolérance et marqué par le respect que nous leur devons que nous rendons aujourd’hui cet hommage à toutes celles et tous ceux qui ont péri. »

Trois décennies après le génocide, la réconciliation, le courage de vivre du peuple rwandais n’effacent pas les traumas du passé d’où l’importance d’œuvrer pour que justice soit rendue et de continuer à entretenir la mémoire et le souvenir. L’oubli et le négationnisme seraient une violence de plus.

« Plus jamais ça » est-il aussi écrit sur la stèle.

Claude Latger et Alfred Zimmer.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024