Fiche du document numéro 34085

Num
34085
Date
Dimanche 7 avril 2024
Amj
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0
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0
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Surtitre
Interception
Titre
Rwanda : renaître après le génocide
Soustitre
Il y a trente ans, le pays des mille collines était le théâtre d'un des pires crimes de masse depuis la Shoah. Comment le Rwanda se reconstruit, se réconcilie ?
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Source
Type
Émission de radio (son)
Langue
FR
Citation
Le 7 avril 1994 marque le début du génocide des Tutsis du Rwanda. En trois mois, un million d’hommes, de femmes, d’enfants sont violés, mutilés, tués -- la plupart du temps par leurs voisins. Dix mille personnes sont tuées chaque jour, méthodiquement, à la grenade, au fusil et surtout à la machette. C’est la population d’une ville comme Castelnaudary rayée de la carte toutes les 24 heures.

Dès le mois de mai 1994, Bernard Kouchner nomme les choses : "Il y a un groupe majoritaire, environ 90% de la population, qui s’appelle les Hutus. Il y a un groupe minoritaire, qui s’appelle les Tutsis, environ 10%. Les Hutus tuent les Tutsis et apparemment ont décidé de les tuer tous. Ça s’appelle un génocide".

Les capitales occidentales le savent, mais jouent leurs cartes. La France défend son pré-carré, son allié historique, les Hutus francophones au pouvoir. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne arment les rebelles Tutsis, anglophones, qui prendront finalement le pouvoir à l’été 94, mettant fin aux massacres.
Très vite, l’ONU reconnait le génocide des Tutsis. Il crée en 1995 le tribunal pénal international d’Arusha pour juger les instigateurs, les organisateurs, les idéologues qui n’ont pas fui à l’étranger.

Au Rwanda, la reconstruction et la réconciliation passent entre 2005 et 2012 par des tribunaux populaires -- “Gacaca” -- où un million de condamnations sont prononcées. Elles passent également par des groupes de paroles où bourreaux et victimes se côtoient, et par la reconnaissance de "Juste" chez les Hutus.

C’est sur cette humanité, ce pardon, cette réunification -- il n’y a officiellement plus de Hutus, ni de Tutsis -- que le Rwanda renait depuis trente ans. Le pays est stable, dirigé par un homme de poigne, Paul Kagamé, l’ancien chef de la rébellion armée Tutsi. Mais le Rwanda voit aussi sortir désormais de prison nombre de génocidaires condamnés, pas tous repentis.

Comme un perpétuel rappel de l’horreur, des fosses communes sont toujours mises au jour dans le pays, qui apprend à assumer son passé tout en se projetant vers l’avenir, car deux tiers des Rwandais ont moins de trente ans et n’ont pas connu le génocide. Cette nouvelle génération a besoin d’un avenir économique, pour garantir au pays un équilibre encore fragile.

"Rwanda : renaître après le génocide". Reportage Béatrice Dugué. Prise de son Sandrine Mallon.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024