Fiche du document numéro 33927

Num
33927
Date
Lundi 25 avril 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
730191
Pages
2
Urlorg
Titre
Lettre à Madame Agathe Habyarimana
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Résumé
Human Rights Watch sends a letter to Agathe Habyarimana, the widow of the late President, urging her to launch a strong public appeal to stop the massacres.
Source
HRW
Type
Lettre
Langue
FR
Citation
le 25 avril 1994

Madame Agathe Habyarimana
Ambassade du Rwanda
Paris, France

Madame,

Permettez-nous de vous présenter toutes nos condoléances pour la mort de votre mari, feu le Président ]Juvénal Habyarimana.

Nous sommes certains que comme le reste du monde vous avez observé avec horreur et désespoir les massacres de milliers de civils sans défense et sans armes qui ont eu heu dans votre pays.

Nous savons tous combien feu votre mari était respecté des officiers qui sont à la tête des forces armées rwandaises, ainsi que par ceux qui ont organisé les miliciens qui sont membres du parti politique de votre mari, le MRND, et du parti CDR.

Des centaines de témoignages indépendants et concordants ne laissent aucun doute sur le fait que des membres de la garde présidentielle, des militaires de l’armée rwandaise, et des miliciens des partis MRND et CDR sont ceux qui sont responsables du meurtre de femmes, enfants et vieillards -- y compris des milliers de personnes qui ont été tuées dans les églises et les hôpitaux, lieux généralement respectés par ceux qui se considèrent comme étant des êtres humains. Ces tueries, qui n’ont rien à
voir avec le combat militaire contre le Front Patriotique Rwandais, annihilent en ce moment les populations de Butare et de Cyangugu, endroits où aucun conflit militaire n’a eu lieu.

Etant donné l’énorme prestige que vous avez auprès des officiers militaires, tels que le Chef d’Etat Major Colonel Augustin Bizimungu, le Chef de la Garde Présidentielle Colonel Mpiranya, le Colonel Bagosora qui a signé le premier communiqué après que les massacres aient commencés, le Colonel Nkundiye qui s’est occupé de l’entraînement des miliciens du parti et le Capitaine Pascal Simbikangwa, nous sommes certains que si vous leur adressez un appel public, solennel et ferme, ils mettraient fin rapidement aux massacres.

Nous vous prions d’agir immédiatement pour sauver la vie de ceux qui peuvent encore être sauvés de ces massacres insensés.

Nous vous prions, chère Madame, d’agréer l’assurance de nos sentiments les plus distingués.

Abdullahi An-Na’im
Directeur Exécutif
Human Rights Watch/Africa
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