Fiche du document numéro 33144

Num
33144
Date
Mercredi 29 juin 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
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Fichier
Taille
14023066
Pages
0
Urlorg
Sur titre
Journal de 13 heures [2:52]
Titre
François Léotard va inspecter les 1 620 soldats français déployés pour patrouiller au Rwanda et aider les populations tutsi et hutu qui en ont besoin
Sous titre
Les 14 chefs d'État africains francophones soutiennent la France au Rwanda, même si derrière cette unanimité apparente se glissent quelques nuances.
Nom cité
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Lieu cité
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Mot-clé
Résumé
- The Minister of Defense Mr. Léotard is currently visiting the border of Zaire and Rwanda. He inspects the French forces engaged in Operation Turquoise.

- At Goma airport in Zaire, rotations already reach 25 planes per day. This is where François Léotard's Falcon landed this morning. The Minister of Defense will inspect the 1,620 French soldiers deployed to patrol Rwanda and help the Tutsi and Hutu populations in need.

- Official reception of the Zairean, military and municipal authorities. Yesterday [June 28] 80 tons of humanitarian aid arrived here, sent by France and the International Red Cross.

- François Léotard had the situation presented to him by General Lafourcade, commander of Operation Turquoise. Around a buffet and in complete military intimacy.

- Two hours later François Léotard lost his jacket. It is 120 kilometers from Goma, in Bukavu in eastern Zaire, where a military detachment is based. From there he will visit the various French settlement points this afternoon.

- France is involved with Senegalese soldiers as its only African ally on the ground. On the occasion of the meeting of the franc zone countries in Gabon, we were therefore expecting a more general position from French-speaking African countries.

- The 14 French-speaking African heads of state support France in Rwanda. They approved of the humanitarian intervention. For Paris, it's relief. Even if behind this apparent unanimity there are some nuances.

- The final communiqué, for example, remains in very general terms when it approves the intervention and insists on the authority of the UN as a framework for African participation. Does African participation mean sending military troops on the ground?

- In any case it will take a very long time to implement, not only because we have to work out the logistics of this participation, and that is never easy in Africa. But above all because we need to know who will pay. Pascal Lissouba, President of the People's Republic of Congo: "My country is struggling with great difficulties and we do not have transport, we do not have the equipment, we do not have all the logistics to do this! So we are waiting for the United Nations to be willing to help us. The United Nations or many other countries, for example France."

- Basically it is a return to normal things since this summit in Libreville was theoretically devoted to the monetary problem and the consequences of the devaluation of the CFA franc.

- French-speaking African countries pointed out that if Paris wanted to be helped, it had to know how to be understanding with Africa. The message seems to have gotten through. This is how the best friendships are consolidated.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Daniel Bilalian :] Le ministre de la Défense Monsieur Léotard est actuellement en visite à la frontière du Zaïre et du Rwanda. Il inspecte, euh, les forces françaises engagées dans l'opération Turquoise. Didier Epelbaum.

[Didier Epelbaum :] À l'aéroport de Goma au Zaïre, les rotations atteignent déjà 25 avions par jour [une incrustation "Goma, Zaïre" s'affiche à l'écran]. C'est là que le Falcon de François Léotard s'est posé ce matin [on voit François Léotard, accompagné notamment de Lucette Michaux-Chevry, se faire accueillir sur le tarmac de l'aéroport de Goma par le général Lafourcade]. Le ministre de la Défense va inspecter les 1 620 soldats français déployés pour patrouiller au Rwanda et aider les populations tutsi et hutu qui en ont besoin [on voit une rangée de militaires français au béret rouge, arme en mains et au garde à vous, devant le Falcon du ministre].

Accueil officiel des autorités zaïroises, militaires et municipales [on voit François Léotard en train de saluer des militaires zaïrois]. Hier [28 juin] 80 tonnes d'aide humanitaires sont arrivées ici, envoyées par la France et la Croix-Rouge internationale [on voit François Léotard et Lucette Michaux-Chevry, entourés de journalistes, en train de se diriger vers une tente militaire].

François Léotard s'est fait présenter la situation par le général Lafourcade, commandant de l'opération Turquoise [on entend un militaire dire aux journalistes : "Le briefing n'est pas ouvert à la presse, pardon"]. Autour d'un buffet et en toute intimité militaire.

Deux heures plus tard François Léotard, euh, a tombé la veste. Il est à 120 kilomètres de Goma, à Bukavu dans l'Est du Zaïre, où est basé un détachement militaire. De là il visitera cet après-midi les différents points d'implantation française [on voit le ministre devant un hélicoptère Puma en train de saluer des militaires zaïrois].

[Daniel Bilalian :] La France s'est engagée, vous l'savez, avec comme… seul allié africain sur le terrain, concrètement, des soldats sénégalais. À l'occasion de la réunion des pays de la zone franc au Gabon, on attendait donc une prise de position plus générale des pays africains francophones. Reportage Stéphane Manier, Philippe Jasselin.

[Stéphane Manier :] Les 14 chefs d'État africains francophones soutiennent la France au Rwanda. Ils ont approuvé l'intervention humanitaire [inaudible] pour Paris qui par-dessus tout de rester isolé, c'est le soulagement. Même si derrière cette unanimité apparente se glissent quelques nuances [gros plans sur les chefs d'État africain présents à la réunion].

Le communiqué final par exemple reste en termes très généraux quand il approuve l'intervention et insiste sur l'autorité de l'ONU comme cadre d'une participation africaine. Participation africaine cela veut-il dire envoi de troupes militaires sur le terrain ?

["Pascal Lissouba, Président République Populaire du Congo" : - "Pour soutenir les efforts qui sont actuellement en cours, oui. Stéphane Manier : - "Ce s'rait des… troupes qui seraient engagées dans quel cadre ?". Pascal Lissouba : - "Quel que soit le cadre ! Aujourd'hui tout est soutenu par les Nations unies".]

En tout cas cela sera très long à mettre en œuvre, non seulement parce qu'il faut mettre au point la logistique de cette participation, et ça n'est jamais simple en Afrique. Mais surtout parce qu'il faut savoir qui va payer [gros plans sur des soldats gabonais qui assurent la sécurité autour du bâtiment qui abrite la réunion des chefs d'État africains].

[Pascal Lissouba : "[…] de mon pays, euh…, se débat dans des grosses difficultés et nous n'avons pas, euh, de transport, nous n'avons pas l'équipement, nous n'avons pas, euh…, toute la logistique pour ce faire ! Donc nous attendons que les Nations unies veuillent bien nous aider. Nos Nations unies [sic] ou bien d'autres pays, par exemple la France".]

Au fond c'est un retour à la normale des choses puisque ce sommet de Libreville était consacré théoriquement au problème monétaire et aux conséquences de la dévaluation du franc CFA [on voit des chefs d'État africains s'entretenir en privé, l'un d'eux étant en pleine discussion avec Michel Roussin].

[De Libreville et face caméra, Stéphane Manier devant le bâtiment qui abrite la conférence des chefs d'état africains : "Les pays africains francophones ont fait remarquer que si Paris voulait être aidé, il devait savoir se montrer compréhensif avec l'Afrique. Le message est semble-t-il bien passé. C'est comme cela que se consolident les meilleures amitiés".]
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