Fiche du document numéro 32350

Num
32350
Date
Vendredi 6 mars 1992
Amj
Fichier
Taille
1723800
Pages
2
Titre
Rwanda : La France dans le conflit rwandais
Nom cité
Mot-clé
MOF
Source
Fonds d'archives
Type
Document militaire
Langue
FR
Classification
CD
Declassification
Min. Def. N° 000574 du 09 FEV 2021
Citation
MINISTERE DE LA DEFENSE

Paris, le 6 mars 1992 ETAT - MAJOR DES ARMEES

—————
Rédacteur : Cdt B
Poste : | CENTRE D'EXPLOITATION
| DU
Déclacsifié par décision RENSEIGNEMENT MILITAIRE

du murustre de la Défense

N° (Ch374 du 09 FEV 2021 14, rue Saint-Dominique

00450 ARMEEs
Tél :

N°8920/DEF/EMA/CERM/2/CD

FICHE

OBJET : Rwanda : La France dans le conflit rwandais.
PIECE JOINTE : Une carte.

Fin 1990, la communauté française au Rwanda se compose d’environ 500 personnes dont une vingtaine de l’assistance militaire technique. La France et le Rwanda sont liés par l'accord particulier du 18 juillet 1975 non publié au journal officiel dont la révision, entreprise il y a plusieurs années, n’avait toujours pas abouti fin 1991.

Poussés par la surpopulation, les rivalités ethniques, la crise économique
et le régime politique, plus de 500.000 Rwandais, à majorité tutsi (1), se sont,
depuis 30 ans, réfugiés dans les pays limitrophes.

En 1987, les Tutsi d’Ouganda créent le "Front Patriotique Rwandais". Le
1er octobre 1990, un millier d’entre eux déclenchent, à partir de l’Ouganda, une
action armée contre le régime du Président Habyarimana dans le nord-est du pays.
L'armée rwandaise, fugitivement aidée par un détachement zaïrois, arrête les
rebelles à partir du S octobre. Ce succès est permis indirectement par l’arrivée des contingents français (2 compagnies) et belge (1 bataillon).

- LE DETACHEMENT NOROIT :

Avec deux compagnies à compter du 5 octobre 1990, le détachement
"Noroit" reste en place à Kigali avec une compagnie de 168 hommes, à compter du
25 novembre 1990. Le renfort de 2 prévots en avril 1991 porte son effectif à 170
hommes. Sa mission demeure la protection de l’Ambassade de France et la sécurité
des ressortissants français tout en étant en mesure d’assurer leur évacuation et
donc d’être à même de contrôler l’aéroport de Kigali.

A compter du 30 décembre 1991, 9 éléments de Noroit vont renforcer le
DAMI à Mukamira.

(1) moins de 10% de la population rwandaise. | @s


Déciasaifié par décision
du minstre de la Défense .2.
% N° (00574 du 02 FEV 2021

Le 30 octobre, l’armée rwandaise avait repoussé les rebelles vers
l'Ouganda. Ceux-ci continuent leurs harcèlements sur la frontière, rwando-
ougandaise et leurs coups de main (Byumba le 3 novembre , ou Ruhengeri en
novembre 1990 et janvier 1991).

Le 3 novembre, Bruxelles rapatrie la totalité de son contingent.

Depuis janvier 1991, les partisans du FPR mènent des harcèlements
ponctuels quasi-journaliers aux confins ougando-rwandais, malgré la signature d’un cessez-le-feu sous l’égide du Président Mobutu le 29 mars 1991. Depuis quelques mois, le FPR attaque très régulièrement, surtout de nuit, la population Civile dans une bande de 5 km le long de la frontière rwando-ougandaise, y perpétue des massacres qui cherchent à en faire fuir les populations civiles.


Les effectifs de l’armée de terre rwandaise sont passés de 9.000 à près de
20.000 hommes et la gendarmerie, avec aujourd’hui près de 4.600 hommes a vu son
effectif augmenter de 30%. Cette variation rapide a nécessité une augmentation de l’instruction à laquelle participera, à compter du 22 mars 1991, le étachement d'assistance militaire et d’instruction (DAMI).

- LE DAMI :


30 militaires dont 7 officiers et 10 sous-officiers sont mis en place à
Ruhengeri le 29 mars 1991 et débutent l'instruction des forces rwandaises. Relevé tous les 4 mois, le DAMI voit son effectif ramené à 25, en même temps qu’il déménage début octobre vers Mukamira.

Le 30 décembre, 9 instructeurs sont détachés à Gabiro.

Aujourd’hui, le DAMI a instruit une dizaine de bataillons rwandais.

Entre temps, au plan politique sont intervenues la promulgation de la
nouvelle constitution le 10 juin 1991 et l’ouverture au multipartisme, le 1er juillet 1991. Afin d’assurer la transition jusqu’à la fin de la législation en cours, le Président Habyarimana a proposé de mettre en place un cadre de gestion concerté. Il doit pourtant composer avec une opposition qui veut intervenir dans les affaires de l'Etat et ne pas se contenter d’un rôle de figuration.

L'accord de cessez-le-feu du 29 mars 1991 avait prévu la mise en place
d’un groupe d’observateurs militaires africains. Un premier échec intervient. La
mise en place en septembre 1991 d‘un deuxième groupe d’observateurs militaires
africains connait aussi l’échec.

En appui de ces procédures, sur requête des Rwandais et des Ougandais,
le principe de la participation d’observateurs français a été arrêté le 14 août 1991.

- LA MISSION DES OBSERVATEURS FRANÇAIS (MOP) :

La mission est de collecter des informations concernant les différentes
violations de la frontière commune rwando-ougandaise.

Conduite par un diplomate, l'Ambassadeur Gendreau, elle comprend 7
militaires dont 1 officier supérieur de gendarmerie.

Mise en place fin novembre 1991, elle a effectué sept missions dont deux
en Ouganda. Ces missions n’ont pas donné de résultats significatifs et le chef de mission, fin février, est contraint de demander larrêt des activités de la MOF.
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