Fiche du document numéro 31933

Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.
Num
31933
Date
Mercredi 13 avril 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
1640322
Pages
4
Titre
Conseil restreint
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Fonds d'archives
Commentaire
Admiral Lanxade, Chief of Staff of the Armed Forces, foresees that the RPF will quickly take control of Kigali and, reversing what is actually happening, he announces that "now it is the Tutsis who will massacre the Hutus in Kigali". The Minister for Cooperation, Michel Roussin cynically believes: "We are in a situation where accounts will be settled on the spot". Alain Juppé advocates the withdrawal of the United Nations Assistance Mission for Rwanda (UNAMIR): "The Belgians are in favor of a suspension and that is also my opinion". Mitterrand approves. The withdrawal of the Blue Helmets will leave the Tutsis without any help before the killers who will be able to massacre without witnesses. On April 21, 1994 the Security Council, with the agreement of France, will reduce to 270 the number of Blue Helmets under the orders of General Dallaire. The greatest massacres will take place at this time. Supposed to be opposed, the agreement between Mitterrand and Juppé could surprise. It will last until the end to allow the Tutsi, enemies of France, to be exterminated and to protect their assassins, friends of France. All the exchanges in this council are tinged with cynicism. Mitterrand notes that the assassination of Habyarimana gave the signal for the collective massacre. This does not prevent him from wanting the withdrawal of blue helmets and from considering that France will remain indispensable. He foresees that "the government of Habyarimana", who is dead, will be able to resist for a long time in "a safe place".
Type
Procès-verbal de réunion
Langue
FR
Citation
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

On voit bien de quelle manière cet attentat meurtrier contre le
président Habyarimana a donné le signal du déclenchement du massacre
collectif.

Amiral, pouvez-vous nous faire le point de la situation sur le
terrain ?

CHEF D'ÉTAT MAJOR DES ARMÉES

Le FPR va contrôler très vite la plus grande partie de Kigali mais
il est difficile de prévoir ce qu'il va faire maintenant. Le
gouvernement intérimaire a quitté la ville. Nos ressortissants sont
évacués. C'est maintenant la phase de retrait de nos troupes. La
dernière compagnie partira ce soir. Un élément des forces spéciales
restera jusqu'à demain avec les Belges.

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Les massacres vont s'étendre ?

CHEF D'ÉTAT MAJOR DES ARMÉES

Ils sont déjà considérables. Mais maintenant ce sont les Tutsis
qui massacreront les Hutus dans Kigali. [...]

MINISTRE DE LA COOPÉRATION

Nous sommes dans une situation où les comptes vont se régler sur
place. Pourtant le F.P.R. à Paris a pris contact avec nous et nous a
fait savoir qu'il ferait appel à la France le moment venu.

Nous n'avons pas coupé les ponts avec le F.P.R. parce qu'il fallait
régler le problème des 3 corps de nos coopérants à rapatrier le plus
tôt possible.

CHEF D'ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES

Il n'y en a plus qu'un. Deux corps ont été identifiés et rapatriés sur
Bangui.

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Dans l'ensemble c'est une situation que nous avons déjà connue
ailleurs. La France apparaît toujours indispensable une fois la crise
passée. Nous avons connu cela au Tchad. Ici c'est un peu spécial car
le Rwanda est une ancienne colonie belge. Mais on nous fait signe
déjà.

MINISTRE DE LA COOPÉRATION

Oui. déjà le F.P.R. à Paris nous a donné l'assurance qu'on permettrait
le rapatriement des corps de nos coopérants. C'est un signal. On va
nous appeler de nouveau.
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