Fiche du document numéro 31724

Num
31724
Date
Lundi 6 mars 2023
Amj
Fichier
Taille
39136126
Pages
123
Titre
Memorandum des membres de la communauté Hema victime de crime de génocide en province de l'Ituri, République Démocratique du Congo, à Monsieur Lonema Vadjeru, Président de l'Association Culturelle Ente
Lieu cité
Lieu cité
RDC
Mot-clé
Type
Communiqué
Langue
FR
Citation
Nous, population membre de la communauté hema, traversons depuis décembre 2017,
une tragédie indescriptible que le gouvernement de l'état de siège et la MONUSCO
connaissent très bien.

En effet, les auteurs du « génocide » contre les membres de la communauté hema sont bien connus de ces derniers. Is savent comment ceux-ci sont quotidiennement massacrés, les deux institutions précitées connaissent également très bien comment ce génocide silencieux (crime inacceptable) est exécuté contre les membres de la communauté hema en les exposant à la famine, au manque des soins médicaux dans les sites, en les privant de liberté de circulation et des activités nécessaires à leurs survies : agriculture, élevage, éducation scolaire, liberté d'expression et d'informations etc.

Ils connaissent la statistique de Hema massacré journalièrement par cette deuxième forme de génocide expressément organisé et imposé aux membres de la communauté Hema. Les corps de Hema qui quittent les sites à la recherche de nourriture pourrissent calmement dans la brousse sans inquiéter qui que ce soit.

La CODECO et le FPIC dit chini ya kilima qui exécutent impunément cette mission de génocide en Ituri sont connus et tacitement protégés par le gouvernement de l'état de siège en cherchant à présenter au monde qu'il s'agit de guerre ou conflit interethnique ; alors qu'il n'en est pas question.

Pour faciliter cette démagogie qui ne fait que prolonger la souffrance de la
communauté hema à travers les sites de déplacés et camps des réfugiés,
Monsieur LONEMA VADJERU président de l'Association Culturelle ENTE ne
cesse de nous répéter, nous citons : « on nous a appelé pour nous dire que
pour le moment le financement est disponible et que nous pouvons déjà
harmoniser le point de vue avec les partenaires ».

À notre connaissance, aucun financement n’est disponible à ce jour pour sauver la vie des survivants hema qui meurent de famine et maladies dans les sites de déplacés et camps des réfugiés ! D'ailleurs le directoire de ENTE sait bien que la communauté hema est en débandades. La plupart de ses membres entassés dans des sites de déplacés et camps de réfugiés. Les corps des personnes Hema massacrées sont enterrés sans dignité humaine et normes culturelles dans les fosses communes. Monsieur le président de ENTE, LONEMA VADJERU arrêter de prolonger la souffrance de la population hema en cherchant à collecter 450 signatures de hema pour permettre aux complices de génocide de rebaptiser le génocide au conflit interethnique. Et nous lui disons NON, NON et NON.

Qu'il ait pitié des sangs de ces innocents. Nous pensons que le dialogue
intracommunautaire ne doit en aucun cas être imposé, ni par le gouvernement
de l'état de siège, ni par un bailleur de fonds. II est souhaitable qu’il émane de la base.

Pour toutes ces raisons, nous demandons ce qui suit :

- D'abord l'ouverture immédiate des enquêtes indépendantes (intemationales)
pour que justice soit rendue en faveur des victimes hema ;

- Sécurisation des villages hema pour permettre le retour des déplacés et réfugiés hema dans leurs milieux respectifs; disons non au dialogue intracommunautaire qui a pour mission de rebaptiser le Génocide au conflit interethnique.

- Décidons ce qui suit : dès le dépôt de ce mémorandum, Monsieur LONEMA
VADJERU président de l‘Association Culturelle ENTE et son comité
directeur sont déchus de leur fonction au poste du directoire ENTE, en
conséquence aucun acte provenant de ceux derniers n'engagera la
communauté Hema.

- Ensuite, la base de la communauté hema oblige Monsieur LONEMA VADJERU
président de l'Association Culturelle ENTE et son équipe de remettre au bailleur
l'argent reçu au nom de dialogue intracommunautaire Hema. Au cas où notre
demande ne trouve pas un écho favorable, nous nous réserverons le droit de
passer à des manifestations publiques jusqu'à ce que nos préoccupations soient
entendues.

Fait à Bunia, le 06 mars 2023

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