Fiche du document numéro 30046

Num
30046
Date
Jeudi 30 juin 1994
Amj
Hms
13:00:00
Auteur
Fichier
Taille
18519
Pages
2
Surtitre
Journal de 13 heures
Titre
Neuf jours après le déclenchement de l'opération Turquoise, la communauté internationale n'a toujours pas répondu à l'appel de la France
Soustitre
Le seul espoir qui reste est que la présence française dissuade les uns et les autres de continuer les massacres d'innocents.
Nom cité
Mot-clé
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Résumé
- Since the start of the war in Rwanda, 800,000 people have escaped the massacres and have taken refuge in camps. They are always afraid of being attacked again.

- It is to protect these men, women and children that the French soldiers are here. However, nine days after the start of Operation Turquoise, we realize that the derisory number of French soldiers on the ground cannot ensure this mission. So far, 300 men are on Rwandan territory. Paris does not intend to increase its staff there.

- This morning a UN mission arrived from Goma to meet the commander of Operation Turquoise. General Dallaire, in charge of forming an interposition force, said he has not yet managed to find the necessary equipment but hopes to be ready on July 13.

- By arriving here first, France hoped to rally more countries to this operation. But the international community has still not answered the call. The only hope that remains is that the French presence will dissuade everyone from continuing the massacres of innocent people.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Nahida Nakad :] Depuis le début de la guerre au Rwanda, 800 000 personnes ont pu échapper aux massacres [inaudible] dans des camps. Ils ont toujours peur d'être attaqués à nouveau. Beaucoup d'entre eux ont besoin de raconter leur calvaire mais ne veulent pas montrer leur visage [on voit des réfugiés dans un camp].

[Une femme témoigne : "Les milices aussi sont entrées. Ils ont utilisé les machettes, les…, les massues. J'ai essayé de…, de me tirer de là. Je suis allée dans la brousse [gros plan sur la tête d'un enfant qui a reçu un coup de machette au niveau de l'oreille gauche]. J'avais des…, des coups de machettes, trois coups de machettes au niveau de la tête, au niveau de…, de la main aussi. Je suis allée à l'hôpital, c'était question de vie ou de mort. Je ne craignais plus rien [gros plans sur des visages d'enfants]".]

C'est pour protéger ces hommes, ces femmes et ces enfants que les soldats français sont ici aujourd'hui [on voit des soldats français au béret rouge protéger les rescapés tutsi du camp de Nyarushishi]. Pourtant, neuf jours après le déclenchement de l'opération Turquoise, on se rend compte que le nombre dérisoire des militaires français sur le terrain ne peut assurer cette mission. Jusqu'à présent, 300 hommes sont sur le territoire rwandais. Paris ne compte pas augmenter ses effectifs sur place. Nos soldats resteront ici deux mois tout au plus, en attendant les forces des Nations unies [on voit des soldats français patrouiller avec leurs jeeps dans les collines du Rwanda].

Ce matin une mission de l'ONU est arrivée de Goma pour rencontrer le commandant de l'opération Turquoise. Le général Dellaire [Dallaire], chargé de former une force d'interposition [on entend Dallaire donner une interview en anglais], a déclaré qu'il n'a pas encore réussi à trouver le matériel nécessaire mais espère être prêt le 13 juillet prochain.

[Nahida Nakad, face caméra, sur le tarmac de l'aéroport de Goma : "En arrivant ici en premier, la France espérait rallier plus de pays à cette opération. Mais la communauté internationale n'a toujours pas répondu à l'appel. Seul espoir qui reste, est que la présence française -- même symbolique des Français -- dissuade les uns et les autres de continuer les massacres d'innocents".]
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024