Fiche du document numéro 30017

Num
30017
Date
Lundi 11 avril 1994
Amj
Hms
19:30:00
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
20811
Pages
2
Surtitre
Journal de 19 heures 30
Titre
Les massacres de Tutsi par des civils hutu et par des soldats de l'armée régulière ont déjà fait plusieurs milliers de morts
Soustitre
Ce soir la quasi-totalité des Français du Rwanda ont été évacués, 620 au total.
Lieu cité
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Résumé
- Virtually all the French have now left Kigali. The French paratroopers should withdraw from the city fairly quickly. Rwanda plunges into civil war and nothing has so far stopped the massacres between the country's two ethnic groups.

- They are already wounded but we finish them off with great blows from sticks. Hate, anarchy and death have reigned supreme over the city for four days. Corpses lie all over the streets. The massacres of Tutsi by Hutu civilians and by soldiers of the regular army have already caused several thousand deaths. Testimonies of atrocities are multiplying and the killing continues: this morning, the fall of a shell on a hospital left 27 dead and a hundred wounded.

- Tonight almost all of the French in Rwanda have been evacuated, 620 in total. Some religious and some civilians chose to stay. The first 43 returnees arrived last night [April 10] in Roissy.

- The fighting between the regular army, dominated by the Hutu, and the Rwandan Patriotic Front, with a Tutsi majority, will further intensify: two Tutsi battalions sent as reinforcements have arrived at the gates of Kigali. A French officer advised journalists to leave town. The massacre is likely to continue without witnesses.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Marc Autheman :] Pratiquement tous les Français ont quitté maintenant Kigali. Les paras français devraient se retirer de la ville assez vite. Le Rwanda plonge dans la guerre civile et rien n'a permis pour l'instant d'arrêter les massacres entre les deux ethnies du pays. Jean-Paul Gérouard.

[Jean-Paul Gérouard :] Ils sont déjà blessés mais on les achève à grands coups de bâtons [il s'agit en réalité de la diffusion de la célèbre scène de massacre à la machette filmée par Nick Hughes depuis l'école française]. Scène de rue à Kigali [une incrustation "Kigali (Rwanda), aujourd'hui" s'affiche à l'écran ; on entend un militaire parler dans un poste-radio puis une voix commente la scène du massacre en disant : "Oh là, là, là, là. L'aut' il tape dessus là"].

La haine, l'anarchie et la mort règnent en maître sur la ville depuis quatre jours. Les cadavres gisent un peu partout dans les rues. Les massacres de Tutsi par des civils hutu et par des soldats de l'armée régulière ont déjà fait plusieurs milliers de morts [on voit plusieurs cadavres allongés dans les rues de Kigali]. Les témoignages d'atrocités se multiplient et la tuerie continue : ce matin, la chute d'un obus sur un hôpital a fait 27 morts et une centaine de blessés [on voit un camion militaire rempli d'Occidentaux].

Ce soir la quasi-totalité des Français du Rwanda ont été évacués, 620 au total. Quelques religieux et quelques civils ont choisi de rester [on voit des militaires français en train d'évacuer un homme et une femme noirs]. Les 43 premiers rapatriés sont arrivés hier soir [10 avril] à Roissy [on voit une jeune fille débarquer du terminal d'arrivée de Roissy].

[Une ressortissante française témoigne [une incrustation "Roissy, hier soir [10 avril]" s'affiche à l'écran] : "Forcément on a peur. Enfin quand je…, comme j'ai dit, euh, quand, euh…, du moment que l'armée est arriv…, quand…, est arrivée, euh…, on les connaît, ils étaient là en 90, on sait qu'ils sont efficaces".

Une autre femme : "Je vivais au Rwanda depuis 11 ans. Euh, donc, euh, je l'ai vécu plutôt avec, euh…, beaucoup de tristesse parce que je suis sûre que j'ai perdu beaucoup d'amis, euh, d'un groupe ethnique comme de l'autre. Euh…, et c'est…, c'est…, c'est vraiment très, très triste".]

Les combats qui opposent l'armée régulière, dominée par les Hutu, et le Front patriotique rwandais, à majorité tutsi, vont encore s'intensifier : deux bataillons tutsi envoyés en renfort sont arrivés aux portes de Kigali. Un officier français a conseillé aux journalistes de quitter la ville. Le massacre risque de se poursuivre sans témoin [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR].
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024