Fiche du document numéro 29573

Num
29573
Date
Lundi 11 avril 1994
Amj
Hms
08:00:00
Auteur
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Fichier
Taille
8575768
Pages
0
Surtitre
Journal de 8 heures [2:37]
Titre
Il ne reste plus que 70 Français encore au Rwanda, sur les 600 ressortissants. À Kigali, Hutu et Tutsi continuent de s'entretuer
Soustitre
Des escadrons de la mort sillonnent le pays et les rebelles menacent de marcher sur la capitale.
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Résumé
- The massacres in Rwanda cause the flight of foreigners who lived there. About fifty of the 525 French people evacuated yesterday [April 10] from Rwanda arrived in Roissy, relieved to have fled a country where an ethnic war is raging.

- Finally safe. It is midnight at Roissy airport, the first 48 French nationals evacuated from Rwanda have just arrived. Reunion with loved ones on French soil, for everyone it is relief. A French national: "We are happy to hear that the other French people are coming, so that's fine. It's a great weight that has been lifted".

- There are only 70 French people still in Rwanda, out of the 600 nationals. The others, 525 people, have already reached Burundi. According to the Quai d'Orsay, the last French people will be evacuated this afternoon, along with foreigners of other nationalities.

- In Bonn last night, other nationals arrived from Rwanda on board a German military plane. 120 German citizens, about twenty Swiss and a few Belgians, also sheltered.

- In Kigali, capital of Rwanda, Hutu and Tutsi continue to kill each other: massacres with machine guns but also often with machetes, knives, spears and even screwdrivers.

- Clashes between government forces and rebels of the Rwandan Patriotic Front are continuing at this very moment. The Blue Helmets and the Red Cross are counting the dead, tens of thousands dead, and they are still trying to organize first aid this morning.

- Doctor Hervé Le Guillouzic, ICRC: "The night was relatively calm. And this morning, there was automatic weapon fire and then grenades and mortars which started again. But it's sporadic, it's not bad. continuous fire. There is a lot, as in all wars, of looting. People are armed here and they throw the grenade first, then they shoot and then they steal the packet of cigarettes they wanted. It's at this level that it happens".

- Death squads criss-cross the country and the rebels threaten to march on the capital. Rwanda's council of ministers called on the rebels to stop their offensive and declared a month of mourning.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[William Leymergie :] Nous allons commencer par les massacres au…, au Rwanda.

[Bruno Roger-Petit :] Massacres au Rwanda qui provoquent la fuite des étrangers qui vivaient là-bas. Une cinquantaine des 525 Français évacués hier [10 avril] du Rwanda sont arrivés à Roissy, soulagés d'avoir fui un pays où une guerre ethnique fait rage. Romuald Bonnant.

[Romuald Bonnant :] Enfin à l'abri [une incrustation "Roissy, cette nuit" s'affiche à l'écran]. Il est minuit à l'aéroport de Roissy, les 48 premiers ressortissants français évacués du Rwanda viennent tout juste d'arriver. Retrouvailles avec les proches sur le sol français, pour tout le monde c'est le soulagement [on voit des familles débarquer du hall d'arrivée de l'aéroport et tomber dans les bras de leurs proches].

[Une femme répond aux journalistes : "C'est un petit peu égoïste de dire qu'on est soulagé vu le nombre de morts qui…, qu'il y a là-bas… Des gens qu'on connaissait, des…, des amis rwandais, quoi, qui…, qui travaillaient avec nous".

Un homme témoigne à son tour : - "On a pris un…, un car militaire, euh, couché dans le car et…, traversé Kigali [sourire]…, dans des conditions un petit peu difficiles et assez…, assez crispé". Un journaliste : - "Vous avez eu peur ?". Réponse : - "Oui. On a eu peur souvent [sourire ironique] !".

Une ressortissante française : "On est heureux d'apprendre que les autres Français vont arriver, donc, euh, ça va. C'est un grand poids qui est enlevé".]

Il ne reste plus que 70 Français encore au Rwanda, sur les 600 ressortissants. Les autres, 525 personnes, ont déjà rejoint le Burundi. Selon le Quai d'Orsay, les derniers Français seront évacués cet après-midi, avec les étrangers d'autre nationalité.

A Bonn cette nuit [une incrustation "Bonn, cette nuit" s'affiche à l'écran], d'autres ressortissants sont arrivés du Rwanda à bord d'un avion militaire allemand [on voit un avion blanc marqué du drapeau allemand sur la piste de l'aéroport]. 120 citoyens allemands, une vingtaine de Suisses et quelques Belges, eux aussi à l'abri.

[Bruno Roger-Petit :] Et à Kigali, capitale du Rwanda, Hutu et Tutsi continuent de s'entretuer : massacres à la mitrailleuse mais aussi souvent à coups de machettes, de couteaux, de sagaies et même de tournevis. Stéphane Haumant.

[Stéphane Haumant :] Les affrontements entre forces gouvernementales et rebelles du Front patriotique rwandais se poursuivent en ce moment même. Les Casques bleus et la Croix-Rouge comptent les morts -- des dizaines de milliers de morts -- et ils tentent toujours d'organiser ce matin des secours de première urgence [diffusion d'images d'archives montrant des scènes de chaos].

["Par téléphone, Dr Hervé Le Guillouzic, C.I.C.R." : "Et la nuit a été relativement calme. Et là, ce matin, il y a des…, des tirs, euh, d'armes automatiques et puis, euh…, grenades et mortiers qui ont recommencé. Mais, euh…, ça a l'air…, c'est sporadique, c'est pas…, c'est pas du feu continu. [Coupe] Il y a énormément, comme dans toutes les guerres, de…, de pillages. Et, euh…, je pense que beaucoup de ge…, les gens sont armés ici et ils jettent la grenade d'abord, ils tirent ensuite et après ils volent le paquet de cigarettes, euh…, qu'ils voulaient. C'est qu…, c'est à ce niveau-là que ça se passe" [diffusion d'une carte du Rwanda avec indication de la ville de Kigali].]

Des escadrons de la mort sillonnent le pays et les rebelles menacent de marcher sur la capitale. Le conseil des ministres du Rwanda a appelé les rebelles à arrêter leur offensive [diffusion d'images d'archives montrant des Interahamwe en train de marcher] et a décrété un mois de deuil.
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