Fiche du document numéro 29359

Num
29359
Date
Jeudi 7 avril 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
22011
Pages
2
Surtitre
Journal de 20 heures
Titre
Les Présidents du Rwanda et du Burundi se trouvaient dans le même avion quand il s'est écrasé. Cet attentat a provoqué de nouveaux troubles meurtriers à Kigali. Le Premier ministre du Rwanda aurait été tué ainsi que trois observateurs militaires belges
Soustitre
La mort brutale des deux chefs d'État risque de relancer la guerre tribale qui oppose au Rwanda, comme au Burundi, deux ethnies.
Nom cité
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Lieu cité
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Résumé
- In Africa, two heads of state died at the same time: the Presidents of Rwanda and Burundi were on the same plane when it crashed. The device would have been shot down by whom? We do not know yet. The three crew members, French, also died. And this attack caused new deadly unrest in Kigali, the capital of Rwanda.

- It had been 20 years since Major General Habyarimana was at the head of Rwanda, following a coup d'etat. A tough man who resented seeing his power challenged by an increasingly demanding opposition. Cyprien Ntaryamira was almost a novice. He had occupied the chair of President of Burundi only since last January. Chosen by Parliament, he wanted to be a man of dialogue.

- Both were returning from a summit of African heads of state in Tanzania. Their plane was reportedly shot down as it landed at the airport in Kigali, the capital of Rwanda. For the moment it is not known who is behind what looks like an attack.

- As soon as the news was known, Kigali ignited. And the French-speaking community is following with some fear the fighting that has broken out since this morning. Patrick Gasser, "ICRC Kigali Rwanda": "There is a lot of tension, we hear shooting, explosions, grenades, mortars. I have indications that there are houses being looted. I am not in a position to to tell you exactly who is shooting who at this point is impossible. The security is such that we cannot afford to move".

- The Prime Minister of Rwanda would have been killed as well as three Belgian military observers, members of the United Nations.

- The brutal death of the two Heads of State risks relaunching the tribal war which opposes in Rwanda, as in Burundi, two ethnic groups. For generations, the Hutu, the majority, have been fighting the Tutsi, the minority, throwing thousands of refugees onto the paths.

- About 600 French aid workers live in Rwanda, 700 in neighboring Burundi. Perhaps they will be forced to leave these two countries in the coming days.
Source
Fonds d'archives
INA
Commentaire
The 20 o'clock news of France 2 of April 7, 1994 is visible in its entirety here: https://www.youtube.com/watch?v=uA-b0IAdPi4
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Paul Amar :] En Afrique, deux chefs d'état sont morts en même temps : les Présidents du Rwanda et du Burundi se trouvaient dans le même avion quand il s'est écrasé. L'appareil aurait été abattu par qui ? On ne sait pas encore. Les trois membres de l'équipage, français, sont morts eux aussi. Et cet attentat a provoqué de nouveaux troubles meurtriers à Kigali, la capitale du Rwanda. Florence Mavic.

[Florence Mavic :] Cela faisait 20 ans que le général-major Habyarimana était à la tête du Rwanda, à la suite d'un coup d'État. Un homme de poigne qui supportait mal de voir son pouvoir remis en cause par une opposition de plus en plus revendicative [diffusion d'images d'archives de 1993 où l'on voit Juvénal Habyarimana s'entretenir avec des journalistes].

Cyprien Ntaryamira était lui presqu'un novice. Il n'occupait le fauteuil de Président du Burundi que depuis janvier dernier [diffusion d'images d'archives de la prestation de serment de Cyprien Ntaryamira]. Choisi par le Parlement, il se voulait homme de dialogue.

Tous deux revenaient d'un sommet de chefs d'État africains en Tanzanie [diffusion d'une carte d'Afrique localisant le Rwanda puis d'une carte des pays de la région des Grands lacs]. Leur avion aurait été abattu au moment d'atterrir sur l'aéroport de Kigali, la capitale du Rwanda. Pour l'instant on ne sait pas qui est à l'origine de ce qui a tout l'air d'un attentat. À peine la nouvelle connue, Kigali s'est enflammée [diffusion d'images d'archives de Kigali datant de 1993]. Et la communauté francophone suit avec une certaine crainte les combats qui ont éclaté depuis ce matin [diffusion d'images d'archives de soldats du FPR].

[Patrick Gasser, "C.I.C.R. Kigali Rwanda" : "Il y a beaucoup de tensions, on entend des tirs, euh…, des explosions, euh, grenades, au meur…, mortier. J'ai…, j'ai des indications que y a des maisons qui sont pillées. J'suis pas en mesure, euh, de vous dire exactement qui tire contre qui à ce stade, c'est impossible. Euh…, la sécurité est telle qu'on ne peut pas se permettre, euh, de…, de se déplacer. C'est simplement trop dangereux pour tout le monde. Et puis…, évidemment pour cette nuit-là, alors on craint…, on craint…, on craint le pire" [diffusion d'images d'archives de soldats du FPR et des FAR].]

Le Premier ministre du Rwanda aurait été tué ainsi que trois observateurs militaires belges, membres des Nations unies [on voit des Casques bleus belges devant le CND]. La mort brutale des deux chefs d'État risque de relancer la guerre tribale qui oppose au Rwanda, comme au Burundi, deux ethnies [diffusion d'images d'archives du Burundi datant de 1993]. Depuis des générations, les Hutu, majoritaires, combattent les Tutsi, minoritaires [on voit des cadavres allongés au sol], jetant sur les chemins des milliers de réfugiés.

Environ 600 coopérants français demeurent au Rwanda, 700 au Burundi voisin. Peut-être seront-ils amenés à quitter ces deux pays dans les jours prochains.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024