Fiche du document numéro 29236

Num
29236
Date
Mercredi 8 décembre 2021
Amj
Auteur
Fichier
Taille
30197
Pages
2
Urlorg
Titre
Gisors : le curé rwandais controversé chassé de l’église pour avoir eu des enfants naturels
Sous titre
Curé de Gisors (Eure) depuis vingt ans, le père Wenceslas Munyeshyaka a été démis de ses fonctions par l’évêque d’Evreux (Eure). Déjà mis en cause dans le génocide rwandais, il lui est reproché cette fois par son supérieur ecclésiastique de ne pas avoir respecté… son vœu de chasteté.
Nom cité
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Le père Wenceslas Munyeshyaka n’officiera plus du tout. Que ce soit dans la paroisse de Gisors (Eure) ou dans sa nouvelle affectation depuis le mois de septembre. L’ancien curé de cette ville située non loin de Beauvais (Oise), pendant plus de vingt ans, a été démis de ses fonctions par l’évêque d’Evreux. Il lui est même interdit tout exercice d’un ministère. Bref, il a été chassé de l’église. Son crime : le prêtre a récemment reconnu avoir entretenu plusieurs relations sentimentales. Il a même eu au moins un enfant, né en 2010.

Le père Munyeshyaka n’en est pas à ses premiers démêlés. Par le passé, il a fait face à de lourdes accusations : il aurait participé au génocide tutsi au Rwanda, dans les années 90. Alors prêtre de la Sainte-Famille à Kigali, la capitale rwandaise, il aurait « livré aux miliciens Interahamwe des dizaines, voire des centaines d’hommes tutsis réfugiés dans l’église et d’avoir protégé des femmes ou jeunes filles en échange de faveurs sexuelles », rappelle le journaliste Jean-François Dupaquier, spécialiste du génocide rwandais, dans une interview accordée au site web Afrikarabia. « En droit, il s’agit de viols, car une menace de mort pesait sur ces femmes. Le père Wenceslas Munyeshyaka figure alors au n° 421 de la première liste de 446 personnes accusées par le gouvernement rwandais d’avoir participé activement au génocide.»

« Un secret de polichinelle »



La justice rwandaise a d’ailleurs condamné par contumace Wenceslas Munyeshyaka en 2006. En France, après une longue et chaotique procédure judiciaire débutée en 1995, il a fait l’objet, en 2019, d’un… non-lieu. Depuis, il a même obtenu le statut de réfugié politique. L’instruction, par le biais d’écoutes téléphoniques a toutefois révélé la « double vie » de Wenceslas Munyeshyaka, ainsi que ses frasques à Gisors. Pour Jean-François Dupaquier, il s’agit même d’un « secret de polichinelle ».

« De ces écoutes téléphoniques, il ressort que Wenceslas Munyeshyaka est déjà père de deux ou trois garçons, issus de deux ou trois amantes différentes », poursuit le spécialiste. « Il a installé à Gisors une série de femmes qui lui sont attachées et le soutiennent psychologiquement – ou plus si affinités.» Et d’accabler l’institution religieuse locale, qui, au mieux n’aurait « voulu rien voir », ou au pire, a défendu le prêtre controversé : « Mgr Nourrichard (évêque d’Evreux) pouvait-il continuer de fermer les yeux sur les frasques d’un de ses prêtres après la "jurisprudence Aupetit" (L’archevêque de Paris démissionnaire pour avoir également entretenu une liaison ndlr) ? Des paroissiens de l’Eure m’ont dit qu’ils réclameront la démission de leur évêque ». Au Rwanda, les déboires de celui qui est considéré comme un génocidaire n’amusent guère. Jean-François Dupaquier résume le ressenti vis-à-vis de cette déchéance épiscopale : elle relève du « comble de l’indécence et de l’absurdité.»
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024