Fiche du document numéro 29201

Num
29201
Date
Tuesday December 7, 2021
Amj
Auteur
Fichier
Taille
589313
Pages
2
Urlorg
Titre
Genocidaire priest Munyeshyaka ex-communicated: How it unfolded
Nom cité
Nom cité
Source
Traduction
« Claudine, vraiment, si on me lâche, je te donnerai un deuxième enfant… mais cette fois je veux une fille », lit-on dans la transcription par les autorités judiciaires françaises d'une conversation téléphonique entre le prêtre catholique Wencesalas Munyeshyaka et une personne soupçonnée d'être sa maîtresse.

La maîtresse est identifiée dans la transcription comme étant Claudine Mukakarara, et cette conversation a été considérée comme un aveu de la part du prêtre d'avoir violé le vœu de célibat qui lie tous les prêtres catholiques.

C'est juste pour ça qu'il a été ł ex-communié » par l'Église qui l'avait toujours protégé, même lorsqu'il éait accusé du plus odieux des crimes – le génocide et les crimes contre l'humanité – et qu'il était resté en fonction en France jusqu'à la semaine dernière.


Jugé et condamné par contumace par les juridictions Gacaca en 2006 pour des charges liées au génocide, Munyeshyaka a fait face à d'autres charges devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).


Le tribunal de l'ONU a ensuite renvoyé son dossier à la justice française qui l'a relaxé en 2015 malgré des preuves accablantes, suscitant le tollé des survivants de ses crimes et du gouvernement rwandais.

L'ancien vicaire de l'église Sainte-Famille en 1994 est depuis resté en France où il a continué à servir comme curé dans différentes paroisses telles que la paroisse de Gisors Vallée d'Epte et du Plateau d'Étrépagny.

Il servait à Saint-Martin de la Risle jusqu'à son excommunication la semaine dernière par Mgr Christian Nourrichard de la paroisse d'Evreux.

Il a été démis de ses fonctions sacerdotales et interdit de conférer des sacrements ou de les célébrer après avoir admis qu'il a engendré un fils, âgé maintenant 11 ans.

Selon les médias français, la décision a été prise après que Munyeshyaka « ait inscrit sur les registres de l'état civil de Gisors une reconnaissance de paternité pour un fils, né en juillet 2010, d'une liaison qu'il entretenait à Gisors ».


La relation effective qu'il entretenait avec la mère présumée de son enfant est prouvée par des copies de transcriptions de discussions que Munyeshyaka a eues avec Mukakarara par téléphone en septembre 2014 que le The New Times a pu consulter.

Selon la transcription du parquet français, dans la conversation qui a duré 10 minutes et 22 secondes, le 27 septembre 2014, il a appelé Mukakarara en disant « Mimi Cherie, Louise vient de m'appeler, je suis ému, elle m'a dit que j'aurai ma réponse mardi, elle m'a même passé son fils qui m'a assuré que j'aurais la réponse au plus tard mardi. C'est lui qui va comparaître pour ma défense. Il a maintenant 39 ans, ce qui signifie qu'il en avait 19 à l'époque.

On pense qu'il se préparait pour son affaire, essayant de recruter des témoins à décharge, témoignages sur lesquels les tribunaux français se sont fondés pour l'acquitter sur son rôle dans le génocide.

Mukakarara lui a alors demandé s'il connaissait le témoin, il a répondu : « Je le connais bien ; il s'appelle Hakizimana.

Il dit ensuite qu'il le mettrait en contact avec son avocat de la défense avant de changer de sujet et d'entamer ce qui semble être une conversation intime avec son interlocutrice.

Munyeshyaka a poursuivi: "... Merci beaucoup, Claudine, vraiment s'ils me libèrent, je te ferai un deuxième enfant (il rit), c'est toi qui m'a montré ce chemin, mais cette fois je veux une fille. "

Mukakarara a répondu, l'accusant de ne faire que des garçons, "non, je veux une fille", a-t-il insisté, ce à quoi elle répondit que Dieu leur fera le miracle.

Les enregistrements ont été révélés par le procureur français Patrick Gerald en 2017, déclenchant une enquête de l'Église.

Munyeshyaka s'est vu accorder le 30 juillet 2021 le statut de réfugié politique par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), ce qui lui a permis de demander un titre de séjour.

La seule chose qui hante les rescapés du génocide qui s'étaient réfugiés à la paroisse Sainte-Famille, hormis les tueries qu'il a ordonnées à l'époque, c'est le pistolet qu'il portait toujours à sa ceinture, même pendant les sermons à la messe.

Munyeshyaka, qui est visible brandissant une arme à feu sur de nombreuses photos prises pendant le génocide contre les Tutsis, a été dénoncé par beaucoup – y compris les auteurs du génocide – d'avoir travaillé avec la milice Interahamwe pour tuer des milliers de personnes à Kigali.

Il a également été vu à plusieurs reprises avec de hauts responsables du gouvernement et de l'armée à l'époque, et ils ont toujours été vus ensemble dans les locaux de l'église où ils sélectionnaient des gens et les emmenaient dans des endroits inconnus pour les tuer.


Type
Article de journal
Langue
EN
Citation


“Claudine, truly, if I am let off, I will give you a second child…but this time I want a girl;” reads a transcript from French judicial authorities retrieved from a telephone conversation between Catholic priest Wencesalas Munyeshyaka and someone believed to be his mistress.

The mistress is identified in the transcript as Claudine Mukakarara, and this conversation was taken as admission on the part of the priest to have breached the vow of celibacy that binds all Catholic priests.


Just like that, he was ex-communicated by the church that had remained protective to him, even when he faced the most heinous of crimes – genocide and crimes against humanity – and had remained in active practice in France until last week.


Tried and convicted in absentia by Gacaca courts in 2006 for genocide-related charges, Munyeshyaka faced more charges at the International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR).


The UN tribunal later referred his case to the French judiciary which in 2015 dismissed it despite overwhelming evidence, attracting uproar from survivors of his crimes and the government of Rwanda.

The former vicar of Sainte Famille Church in 1994 has since remained in France where he continued to serve as a priest in different parishes such as Gisors Vallee d’Epte and Plateau d’Étrépagny parish.

He was serving at Saint-Martin de la Risle until his excommunication last week by Bishop Christian Nourrichard of Evreux parish.

He was dismissed from priestly duties and prohibited from conferring any sacrament or celebrate them after having admitted that he has sired a son, now 11 years.

According to French media, the decision was taken after Munyeshyaka “registered in the civil status registers of Gisors an acknowledgment of paternity on a son, born in July 2010, from an affair he maintained in Gisors.”

The lively relationship he enjoyed with the reported mother of his child is proven by The New Times’ access to copies of transcribed discussions that Munyeshyaka had with Mukakarara by telephone in September 2014.

According to the transcript from the French prosecution, in the conversation that lasted 10 minutes and 22 seconds, on September 27, 2014, he called Mukakarara saying “Mimi Cherie, Louise just called me, I am moved, she told me that I will have my answer on Tuesday, she even gave me her son who assured me that I will have the answer not later than Tuesday. He is the one who is going to appear in my defence. He is now 39 years old, meaning that he was 19 at the time.”

It is believed he was preparing for his case, trying to recruit defence witnesses on whose testimonies French courts based to acquit him of his role in the Genocide.

Mukakarara then asked him if he knew the witness, he answered, “I know him well; he is called Hakizimana.”

He then says that he would put him in touch with his defence lawyer before he left the topic and started what seems like an intimate conversation with his interlocutor.

Munyeshyaka continued, “…Thank you very much, Claudine, really if they set me free, I will give you a second child (he laughed), you are the one who showed me that path, but this time I want a girl.”

Mukakarara replied, accusing him that he only sires boys, “no, I want a girl,” he insisted, to which she responds that God will make the miracle happen to them.

The recordings were revealed by the French prosecutor Gerald Patrick in 2017, triggering an investigation by the church.

Munyeshyaka was granted the status of political refugee on July 30, 2021, by the French Office for the Protection of Refugees and Stateless Persons (OFPRA), which enabled him to apply for a residence permit.

The one thing that haunts Genocide survivors who had sought refuge at Saint Famille parish, apart from the mass killings he ordered at the time, is the pistol that he always carried on his belt, even during the mass sermons.

Munyeshyaka, who is visible in many photos taken during the Genocide against the Tutsi brandishing a gun, has been pinned by many – including genocide perpetrators – on working with the Interahamwe militia to kill thousands within Kigali.

He was also seen on many occasions with senior government and military officials at the time, and they were always seen together at church premises where they picked people and took them to unknown locations to kill them.

editor@newtimesrwanda.com
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