Fiche du document numéro 29091

Num
29091
Date
Samedi 6 août 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
24055
Pages
2
Surtitre
Journal de 20 heures
Titre
Au sud de Gikongoro, une compagnie française est prête au départ après avoir accueilli pendant cinq jours des Ghanéens. Ceux-ci ont appris les embuscades de nuit contre les incursions armées du FPR
Soustitre
Des Hutu qui avaient décidé de rentrer dans leur région d'origine ont fait état d'exactions commises par le Front patriotique rwandais.
Nom cité
Lieu cité
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Résumé
- In Rwanda, nearly 3,000 Hutus, who had decided to return to their region of origin under the control of the new Tutsi administration, have already turned around and returned to the humanitarian zone controlled by the French army. Many of them report abuses committed by the Rwandan Patriotic Front. Some narrowly escaped death.

- The soldiers of Operation Turquoise are gradually being taken over by the Ghanaians, the Ethiopians and the Chadians of the UN, who should completely replace the French forces by August 21.

- Operation Turquoise is in its withdrawal phase. South of Gikongoro, a French company of the 3 th RIMa is ready for departure after having welcomed Ghanaians for five days. Along this zone of contact with the RPF zone, mixed patrols took place, Franco-Ghanaian, and the Ghanaians established themselves in the sections and checkpoints of the French. They also learned about night ambushes, with illuminating shells, against the armed incursions of the RPF. Captain François Lecointre, "3rd RIMA": "We showed them the privileged infiltration positions and the privileged observation positions on these infiltration attempts".

- Humanitarian work also: joint tour of the Ghanaian and French doctor, joint monitoring of the distribution of rice among the 300,000 inhabitants and displaced persons. But they are suspicious of Anglophones who had not yet moved to Kigali.

- One by one, the Ghanaian companies will replace the French companies. They will definitely be alone to ensure the demilitarization and protection of the security zone. With always the threat of new disorders, population exodus, their effectiveness and their credibility will be put to the test in the days and weeks to come.

- The heads of Operation Turquoise, them, discuss with personalities of the region, organize meetings with the RPF. It is the bet of a discreet, progressive, gentle succession, even before August 21.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Jean-Claude Narcy :] Au Rwanda près de 3 000 Hutu, qui avaient décidé de rentrer dans leur région d'origine sous contrôle de la nouvelle administration tutsi, ont déjà fait demi-tour et ont regagné la zone humanitaire contrôlée par l'armée française. Nombre d'entre eux font état d'exactions commises par le Front patriotique rwandais. Certains ont échappé de justesse à la mort.

Les soldats de l'opération… Turquoise, eux, sont peu à peu relayés par les Ghanéens, les Éthiopiens et les Tchadiens de l'ONU, qui devraient totalement remplacer les forces françaises d'ici le 21 août. Le reportage de nos envoyés spéciaux Denis Brunetti et Jean-Étienne Mach.

[Denis Brunetti :] L'opération Turquoise est dans sa phase de repli [un hélicoptère de l'armée française se pose sur une mini-base installée sur un terrain de basket]. Au sud de Gikongoro, une compagnie française du 3ème RIMa est prête au départ -- aujourd'hui ou demain [7 août] --, après avoir accueilli pendant cinq jours des Ghanéens. Le long de cette zone de contact avec la zone FPR [on voit le capitaine François Lecointre commenter une carte de la région], des patrouilles mixtes ont eu lieu, franco-ghanéennes, et les Ghanéens se sont implantés dans les sections et les checkpoints des Français [un blindé de l'ONU conduit par des Ghanéens suit une camionnette de l'armée française]. Ils ont aussi appris les embuscades de nuit, à coup d'obus éclairants, contre les incursions armées du FPR.

[Capitaine François Lecointre, "3ème RIMA", au volant d'une Jeep : "C'est le travail qu'on fait avec eux le soir. Donc, euh…, les emmener là-haut, observer toute la nuit avec eux, euh…, et leur montrer notre mode de travail. Et eux ils sont a priori prêts à le faire. Et on leur a montré les positions privilégiées d'infiltration et les positions privilégiées d'observation sur ces tentatives d'infiltration".]

Travail humanitaire aussi : tournée commune du médecin ghanéen et français, surveillance commune de la distribution de riz parmi les 300 000 habitants et déplacés. Mais ceux-ci sont méfiants des anglophones qui, déjà, n'avaient pas bougé à Kigali.

[Un Rwandais : - "Nous ne connaissons pas l'anglais". Denis Brunetti : - "Vous avez moins de contact avec eux alors ?". Le Rwandais : - "Difficilement, oui".

Un autre Rwandais : "Il y a des gens, euh…, des gens qui disent que quand les Français vont partir, eux aussi ils vont partir".]

Pourtant, une à une, les compagnies ghanéennes vont remplacer les compagnies françaises. 350 Ghanéens sont arrivés à l'Est [on voit de nombreux soldats ghanéens au milieu d'un village].

[Denis Brunetti, face caméra, devant des soldats ghanéens et un blindé de l'ONU ; une incrustation indique : "Région de Gikongoro, Rwanda" : "Demain, cette compagnie de Ghanéens sera définitivement seule pour assurer la démilitarisation et la protection de cette zone. Avec toujours la menace de nouveaux désordres, d'exodes de population, leur efficacité et leur crédibilité sera mise à l'épreuve dans les jours et les semaines qui viennent".]

Les chefs de l'opération Turquoise, eux, discutent avec des personnalités de la région, organisent des rencontres avec le FPR [on voit plusieurs hommes en costume, au loin et de dos]. C'est le pari d'une relève discrète, progressive, en douceur, avant même le 21 août.
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