Fiche du document numéro 28916

Num
28916
Date
Mardi 24 mai 1994
Amj
Hms
20:00:00
Auteur
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Fichier
Taille
6975958
Pages
0
Surtitre
Journal de 20 heures [2:16]
Titre
Marine Jacquemin, envoyée spéciale : « À Kigali, des militaires mais surtout des milices tiennent les barrages avec grenades et machettes. Nous en passons une cinquantaine. Nous avons de la chance d'être Français »
Soustitre
L'émissaire de l'ONU a obtenu la promesse de rechercher une solution politique à la guerre civile qui aurait déjà fait 500 000 morts.
Nom cité
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Résumé
- In Rwanda the UN envoy has started his talks and obtained a promise from the government, like the rebels, to seek a political solution to the civil war which has already claimed 500,000 lives since the beginning of last month.

- The testimonies speak of the fighting of recent days but especially of the fear caused by the advance of the troops of the Patriotic Front. There would be new massacres, this time committed by the RPF.

- In Kigali, the streets are almost deserted, with the exception of the soldiers but especially the militias who hold the roadblocks with grenades and machetes. We spend about fifty. We are lucky to be French.

- Meanwhile in Geneva, several countries demanded before the UN Commission on Human Rights the punishment of the perpetrators of the massacres and international action to put an end to the killings. It was Lucette Michaux-Chevry who represented France.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Citation
[Patrick Poivre d'Arvor :] Au Rwanda l'émissaire de l'ONU a commencé ses entretiens et obtenu la promesse du gouvernement, comme des rebelles, de rechercher une solution politique à la guerre civile qui aurait déjà fait 500 000 morts depuis le début du mois dernier. Des milliers de Rwandais continuent à fuir la capitale Kigali. Et c'est cet exode massif qu'ont croisé nos envoyés spéciaux Marine Jacquemin et Thierry Froissart, qui viennent tout juste d'arriver là-bas. Écoutez leur témoignage au téléphone et pardonnez-nous par avance la mauvaise qualité technique de leur liaison.

[Marine Jacquemin :] Ils sont des dizaines et des dizaines de mille à perte de vue. La route n'est qu'un long ruban sur des kilomètres. L'exode, cette fois, est massif. Nous avons du mal à nous frayer un chemin. C'est tout un pays en marche que nous croisons sur cette route qui nous conduit vers Kigali [diffusion d'images d'archives de réfugiés].

Les témoignages parlent des combats de ces derniers jours mais surtout de la peur que provoque l'avancée des troupes du Front patriotique. Il y aurait de nouveaux massacres, cette fois commis par le FPR [gros plan sur un vélo renversé et trois cadavres gisant autour]. Nous ne pouvons pas vérifier puisque nous sommes en zone gouvernementale.

Nous nous rapprochons de Kigali, la tension monte [diffusion d'une carte du Rwanda avec indications des villes de Kigali et Gitarama]. La route est à cet endroit totalement déserte. Nous fonçons à toute allure, les rebelles FPR sont sur les collines qui nous entourent. L'entrée de la ville se fait calmement. Les rues sont quasi désertes, à l'exception des militaires mais surtout des milices qui tiennent les barrages avec grenades et machettes [diffusion d'images de la ville de Kigali et d'images de combattants]. Nous en passons une cinquantaine. Nous avons de la chance d'être Français. Il ne faut pas être Belges en ce moment dans cette partie du Rwanda.

Nous croisons enfin le convoi de l'ONU, c'est le général Dallaire et l'envoyé spécial de Boutros Boutros-Ghali qui vient juste d'arriver [on voit Roméo Dallaire accueillir ce représentant]. La réunion va durer deux heures. Le représentant de l'ONU obtient la promesse du gouvernement et des rebelles de rechercher une solution politique. Le gouvernement semble favorable à un règlement négocié. Rendez-vous demain à Gitarama.

[Patrick Poivre d'Arvor :] Pendant ce temps à Genève, plusieurs pays ont réclamé devant la commission des droits de l'Homme de l'ONU le châtiment des auteurs des massacres et une action internationale pour mettre fin aux tueries. C'est Lucette Michaux-Chevry qui représentait la France.
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