Fiche du document numéro 28879

Num
28879
Date
Mardi 10 août 2021
Amj
Auteur
Fichier
Taille
104867
Pages
2
Urlorg
Titre
France : un pas supplémentaire dans la traque des génocidaires
Nom cité
Mot-clé
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
[Quelques retouches formelles ont été apportées au texte qui suit]

Le nouvel Ambassadeur de France au Rwanda, Antoine Anfré, le 10 août 2021


Ce mardi 10 août 2021, le nouvel Ambassadeur de France au Rwanda, Antoine Anfré a convié une poignée de journalistes rwandais pour un point presse. Compte tenu des restrictions liées au Covid-19, il a fallu montrer patte blanche (c’est-à-dire son résultat négatif du test Covid de moins de sept jours et arborer son masque).

Arrivé au Rwanda depuis le 12 juillet dernier, il avoue qu’il prend ses fonctions dans un climat favorable car apaisé. Mais il est conscient de la forte attente de part et d’autre et les challenges sont là. Le Rwanda est un beau pays avec une nature généreuse. C’est un pays qui compte sur la scène continentale et est scruté par tous les voisins proches et lointains. Et les Français ne peuvent rester indifférents à cet état de fait.

Parmi les annonces, figure l’arrivée au Rwanda le 20 septembre 2021 d’un officier de liaison qui aura son bureau à l’ambassade et qui sera chargé du dossier des « présumés génocidaires ». Il fera le lien direct entre les instances judicaires françaises et rwandaises.

En effet, Paris souhaite envoyer un signal fort aux rescapés du génocide contre les Tutsis, à savoir que « la France n’est plus le sanctuaire des génocidaires ». Pour ce faire, des efforts sont faits dans le domaine judiciaire et des actes concrets sont posés. Des moyens supplémentaires en personnel qualifié et ressources ont été alloués au « pôle crimes contre l’humanité » du tribunal de Paris et plusieurs dossiers de présumés génocidaires sont en cours : deux dossiers passeront en cour d’assises d’ici novembre, d’autres sont toujours en instruction.

Monsieur Anfré a dit qu’il était heureux d’avoir été nommé à Kigali. Quand on connaît un peu son parcours, on imagine aisément qu’il a des raisons personnelles et professionnelles de satisfaction, étant entendu qu’il était diplomate à Kampala de 1987 à 1991. A l’époque, il avait des entretiens avec les réfugiés rwandais qui lui avaient permis d’avoir une perspective sociologique et politique de la problématique des réfugiés dans la sous-région. C’est fort de cette connaissance approfondie de terrain qu’arrivé à Paris, il prêcha, hélas, dans le désert.

Monsieur Anfré s’exprime en français et en anglais, ce qui tombe bien, le Rwanda étant un pays multilingue. Ni francophone, ni anglophone mais Rwandophone.

Il reconnaît que « les relations entre la France et le Rwanda ont été très difficile compte tenu du rôle de la France avant, pendant et après le génocide perpétré contre les Tutsis. Il se félicite de la volonté traduite en actes par les deux Présidents pour clarifier la situation. C’était notamment le sens de la commission Duclert ». Le rapport Duclert a permis d’avoir un narratif commun car fondé sur des documents officiels.

La France était quasi absente du Rwanda. Mais depuis trois ans, sa présence monte progressivement. D’où la présence d’entreprises françaises sur le marché Rwandais dont le Golf Club de Nyarutarama, le village culturel de Canal Plus. Coté services de l’ambassade, il y a le centre culturel francophone et bientôt un bureau de l’Agence Française de Développement à Kigali. En matière sportive, le Paris-Saint-Germain ouvrira une académie de football à Huye en septembre 2021.

Car si le Rwanda est un marché étroit, il a une place stratégique au cœur de l’Afrique centrale et se positionne comme une plate-forme de rayonnement économique dans la sous-région. Le Rwanda est aujourd’hui un pays à revenu intermédiaire et s’affiche comme un « hub » dans plusieurs secteurs économiques. Ses infrastructures et sa législation favorisent un climat attractif des affaires.

S’agissant des négationnistes qui sévissent sur les réseaux sociaux depuis la France, Monsieur Anfré considère que l’arsenal juridique permet de les traduire en justice car la lutte contre le négationnisme est un combat de tous les jours.

Il dit que sa porte est ouverte et qu’il se fera toujours le plaisir de s’entretenir avec un ou plusieurs journalistes.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024