Fiche du document numéro 2835

Num
2835
Date
Samedi 18 juin 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
1997216
Pages
1
Surtitre
Actualité internationale
Titre
La piste des deux Français : suite
Page
1+9
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
L'hypothèse avancée, hier, par «Le Soir», sur base d'informations
concordantes, selon laquelle deux militaires français pourraient être
impliqués dans l'attentat du 6 avril dernier contre l'avion des
présidents du Rwanda et du Burundi, a suscité de nombreuses et très
vives réactions. En France, le gouvernement a, dès le matin, publié un
démenti, affirmant que cette «allégation» est «absurde» et relevant
que, lors de l'attentat, seuls 25 coopérants militaires français se
trouvaient encore à Kigali, employés à des tâches bien déterminées.
A Bruxelles, le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué,
et le Premier ministre, lors de la conférence de presse qui a suivi le
Conseil des ministres, ont indiqué qu'ils ne disposaient d'aucune
information dans ce sens. M. Dehaene, laissant au «Soir» la
responsabilité de ces informations, a affirmé que la thèse développée
ne faisait pas partie de l'enquête menée par les autorités
militaires. Il est un fait que l'enquête de l'auditorat militaire ne
concerne, stricto sensu, que les circonstances dans lesquelles dix
Casques bleus belges ont trouvé la mort à Kigali. Mais des confrères
de la RTBF, qui ont eux aussi contacté l'auditorat militaire, se sont
entendu dire, vendredi, que l'hypothèse de mercenaires blancs, y
compris français, restait ouverte au sujet de l'attentat du 6 avril.
Les démentis, venant d'autorités officielles, ne répondent pas aux
questions en suspens et, dans l'état actuel de nos informations, la
piste que nous évoquions hier demeure crédible même si elle n'est
évidemment pas une certitude. Des informations continuent à nous
parvenir, faisant état du retour à Kigali, en février dernier, de onze
militaires français qui, jusqu'en décembre, étaient membres du Dami
(Détachement d'assistance militaire à l'instruction) et auraient été
reconnus, en civil, dans la capitale rwandaise.
Plusieurs zones d'ombre subsistent d'autre part quant à la présence
militaire française au Rwanda. Un exemple: nous avons appris, dans un
autre cadre, que, peu après le 6 avril, deux coopérants militaires
français avaient été tués à Kigali, ainsi que l'épouse de l'un
d'eux. Un de ces coopérants, membre du GIGN (Groupe d'intervention de
la Gendarmerie nationale), Jean-Paul Mayertz, était arrivé à Kigali en
décembre et assurait des tâches de formation, auprès de la garde
présidentielle notamment. Selon les informations données à leurs
proches, ces Français ont été tués par des militaires des Forces
armées rwandaises dans la «parcelle» attenant à leur résidence. Leurs
corps furent récupérés par les Casques bleus, rapatriés et inhumés en
toute discrétion. Paris, à notre connaissance, n'a jamais fait état
de la mort de ces coopérants militaires.
COLETTE BRAECKMAN
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