Fiche du document numéro 28123

Num
28123
Date
Mercredi 7 avril 2021
Amj
Auteur
Fichier
Taille
113335
Pages
6
Urlorg
Sur titre
Entretien
Titre
La France et le Rwanda : « Des excuses s’imposent », selon Vincent Duclert
Sous titre
Alors que ce 7 avril marque le 27e « anniversaire » du début du génocide des Tutsis, l’historien Vincent Duclert, qui a présidé la commission dont les travaux inédits ont conclu à des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France face à la tragédie rwandaise, se livre dans un long entretien.
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
L'historien Vincent Duclert. © JOEL SAGET / AFP
Alors que ce 7avril marque le 27e «anniversaire »
du début du génocide des Tutsis, l’historien Vincent
Duclert, qui a présidé la commission dont les travaux
inédits ont conclu à des «responsabilités lourdes et
accablantes» de la France face à la tragédie rwandaise,
se livre dans un long entretien.
Il y a vingt-sept ans jour pour jour débutait dans
un petit pays d’Afrique le dernier génocide du
XXe siècle. En cent jours seulement, entre 800 000
et un million de personnes de la minorité tutsie –
femmes, hommes, enfants – étaient méthodiquement
exterminées au Rwanda dans une entreprise de
destruction mûrement préparée depuis des années par
un pouvoir raciste, violent et corrompu.
Depuis vingt-sept ans, la France est engluée dans
d’intenses débats sur son rôle et ses compromissions
multiples, qu’elles soient politiques, diplomatiques ou
militaires, face au génocide des Tutsis. Après dix-huit
mois de recherches rendues possibles grâce à un accès
sans précédent dans les archives officielles de l’État
français, une commission présidée par l’historien
Vincent Duclert a rendu à Emmanuel Macron, le 26
mars, un rapport de 1 225 pages qui fera date dans la
compréhension des faillites de la France.
L'historien Vincent Duclert, président de la commission sur le rôle
de la France face au génocide des Tutsis. © JOEL SAGET / AFP
Dans son rapport, la commission pointe pour la
première fois les « responsabilités lourdes et
accablantes » de la France face au génocide des Tutsis,
tout en excluant une « complicité » étatique.
Enseignant à Sciences Po et ancien directeur du
Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-
Aron (CNRS-EHESS), le président de la commission
de recherche sur les archives françaises relatives au
Rwanda et au génocide des Tutsis, Vincent Duclert,
répond aux questions de Mediapart.
Mediapart : Dix jours après la remise à Emmanuel
Macron du rapport de la commission que vous
avez présidée, comment analysez-vous les réactions
de deux hauts responsables français de l’époque,
Hubert Védrine (alors secrétaire général de
l’Élysée) et Alain Juppé (alors ministre des affaires
étrangères), qui saluent son contenu dans la mesure
où vous excluez une « complicité » de la France
dans la tragédie rwandaise alors que, dans le même
temps, vous pointez des « responsabilités lourdes
et accablantes » de l’État qu’ils ont incarné face à
l’engrenage ayant abouti à la destruction de près
d’un million de Tutsis ?
Vincent Duclert : Depuis ces premières déclarations,
des évolutions se sont fait jour. Alain Juppé
doit publier dans Le Monde une très importante
déclaration où l’on découvre comment un travail
de vérité historique peut entraîner des examens de
conscience aussi lucides que courageux. Je pense que
la transformation du débat public à laquelle nous
assistons depuis la remise du rapport, avec une forme
de gravité dans l’expression aussi bien qu’une liberté
dans la parole, apaise et élève.
C’était, avec cette commission de recherche, un espoir
d’Emmanuel Macron, et il est en train de le concrétiser
en France. Cela ouvre bien des perspectives d’avenir
avec le Rwanda, avec l’Afrique. La seule condition
est d’établir toute la vérité sur le dernier génocide du
XXe siècle, d’exposer sa mise en oeuvre implacable
et terrifiante par le « Hutu Power » et de souligner
combien son processus s’est nourri des stigmates de la
colonisation.
Ce mot de «complicité» – et la connotation
judiciaire qu’il renferme immanquablement –
suscite depuis des décennies d’intenses débats.
C’est aussi le cas depuis la publication de votre
rapport. Qu’est-ce qu’un historien, qui n’est pas un
juge, entend par «complicité»? N’existe-t-il pas des
formes de complicité morale ou politique, militaire
ou diplomatique, sans que cela ne recouvre
forcément une dimension pénale?
Nous sommes une équipe d’historiens, de chercheurs,
treize dans la dernière ligne droite, qui avons réalisé
un travail essentiel, dans une unité qu’il faut souligner
et une détermination sans faille que tout le monde a
éprouvées dans les dernières semaines d’écriture.
Nous nous sommes autorisés de penser cette question
que tous les Français se posent avec appréhension.
Nous avons défini ce que l’on pouvait entendre par
«complicité de génocide» et si une réponse de la
recherche pouvait être donnée. Voici ce que l’on a
conclu: «La crise rwandaise s’achève en désastre pour
le Rwanda, en défaite pour la France. La France est-elle
pour autant complice du génocide des Tutsis?
Si l’on entend par là une volonté de s’associer
à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives
consultées ne vient le démontrer.»
Il n’y a pas complicité de génocide en connaissance
de cause. Mais l’alignement français sur le régime
d’Habyarimana, le surarmement d’une armée qui
profite à la militarisation des milices, le sacrifice
de l’opposition intérieure qui a été abandonnée
par la France, la diabolisation du Front patriotique
rwandais qui n’était ni «ougando» ni «tutsi» comme
une grande partie des autorités françaises ont voulu
l’enfermer dans ces grilles mensongères, ont favorisé
l’extrémisme hutu et la violence contre les Tutsis.
La France n’a rien compris de l’extrême dangerosité
de cette politique. C’est pour cette raison que nous
avons parlé de «responsabilités lourdes, accablantes».
Ce constat découle d’une très longue enquête, sur
près de mille pages. La France s’est longuement
investie au côté d’un régime qui encourageait des
massacres racistes, comme l’écrit la conclusion. Elle
est demeurée aveugle face à la préparation d’un
génocide par les éléments les plus radicaux de ce
régime. Elle a adopté un schéma binaire opposant
d’une part l’ami hutu incarné par le président
Habyarimana, et de l’autre l’ennemi incarné le Front
patriotique rwandais (FPR).
Votre rapport peut aussi se lire comme
un réquisitoire de 1225 pages contre le
présidentialisme français où tout contre-pouvoir
doit s’agenouiller devant la volonté d’un seul, le
chef de l’État, et de son pré carré. Parce que nous
parlons du crime des crimes, le génocide des Tutsis
n’est-il pas le révélateur de l’une des plus grandes
faillites de l’histoire française?
De l’histoire contemporaine d’après-guerre, oui je
le pense, à l’issue de ce travail dans les archives
publiques et de l’écriture du rapport avec un chapitre
7 – presque trois chapitres en un qui analyse comme
l’État a été gouverné dans la crise rwandaise. Ce
que nous montrons est sans appel. Des écarts répétés,
systématiques, à la norme et à l’éthique du service
de l’État, une forme de toute-puissance élyséenne –
du moins jusqu’à la cohabitation car le gouvernement
d’Édouard Balladur réinstalle des pratiques régulières
d’institution, et surtout un refus collectif de connaître
et de comprendre la réalité ont précipité la catastrophe.
Vous soulignez dans votre rapport que plusieurs
biais ont influencé de la pire des manières qu’il
soit la France dans sa politique rwandaise : un
biais « ethniciste » d’abord — tout n’a été vu que
sous l’angle Tutsi/Hutu – et un biais géopolitique
ensuite – les Tutsis auraient été l’instrument d’une
stratégie anglo-saxonne pour rogner l’influence
française dans la région des Grands Lacs. Voyez-vous
cela comme un résidu colonial, bien que la
France n’ait jamais colonisé le Rwanda?
Le président français François Mitterrand, à Kigali (Rwanda), avec son homologue
rwandais Juvénal Habyarimana, en décembre 1984. © Georges GOBET / AFP
Le biais ethniciste est un héritage de la colonisation
qui, sous cette forme, perdure. La France voyait
l’Afrique en termes de tribus, c’est ce que déclare du
reste François Mitterrand au sommet franco-africain
de Biarritz, réuni en novembre 1994. Le texte du
discours du président français le dit explicitement
et nie la réalité du génocide qui vient de se
produire, évoquant «des chefs locaux [qui] décident
délibérément de conduire une aventure à la pointe
des baïonnettes ou de régler des comptes à coups de
machettes», dédouanant la France et la communauté
internationale de leurs responsabilités face à un
continent qu’il voit comme peuplé de sauvages, et
de barbares[1]. On est confondus devant de telles
représentations qui ont cours en 1994, alors que
l’Afrique du Sud avec Nelson Mandela est en passe
de réussir un incroyable pari, celui de sortir de
l’apartheid.
Quant à la thèse d’une menace anglo-américaine
qu’il s’agirait d’aller repousser ou défier, d’une
part ces intentions sont loin d’être prouvées, c’est
même le contraire, Bill Clinton n’ayant par exemple
pas de politique africaine. François Mitterrand est
farouchement anti-américain et fait la francophonie
le prétexte d’une bataille idéologique, comme au
Rwanda. Il n’existe dans les archives aucune analyse
sérieuse de cette menace. C’est un fait acquis pour
l’Élysée, mais qui est en rupture complète avec la
réalité internationale.
Votre commission a eu un accès sans précédent
aux archives officielles de l’État sur sa politique
au Rwanda. Cependant, les archives de la mission
d’information parlementaire de 1998 – la mission
Quilès – vous ont été refusées par l’Assemblée
nationale. Comment expliquez-vous cette entrave à
votre travail?
Nous ignorons les raisons du refus de l’Assemblée
nationale ni son très peu d’empressement à répondre
à nos courriers, finissant par ne plus y répondre.
C’est pourtant le temps de la démocratie républicaine,
comme elle sait se présenter. Pour être transparents
avec nos lecteurs, avec le public, nous publions nos
échanges de courriers avec le président et le bureau de
l’Assemblée nationale dans l’exposé méthodologique
de la commission, publié le jour même de l’arrêt
de dérogation générale de nos archives, aujourd’hui
7avril 2021, sur le site de vie-publique.fr, en
complément du rapport en ligne depuis le 26mars.
La Mission d’information parlementaire a exploré
de nombreuses archives qui toutes n’ont pas été
reproduites dans le volume annexe dédié, nous
n’avons pu y accéder. Paul Quilès, son président, et
Bernard Cazeneuve, l’un de ses deux rapporteurs (avec
Pierre Brana) ont vivement protesté, en particulier
chez vos confrères de L’Opinion.
D’autres archives semblent inexistantes ou du
moins inaccessibles à la recherche, comme celles
de Jean-Christophe Mitterrand, le fils de l’ancien
président, qui a été chargé des affaires africaines à
l’Élysée. Comment est-ce possible?
Cet exposé méthodologique de la commission revient
sur ces questions de politique et de loi des archives. En
dépit de la grande qualité des personnels scientifiques
qui animent le réseau des archives en France (et
des personnels administratifs qui le font vivre au
quotidien), et c’était le cas en 1994 – je puis en
témoigner, j’étais professeur mis à disposition aux
Archives nationales –, l’exigence de conservation des
documents publics par les dépositaires de l’État ou de
la Nation demeurait très inégale.
Elle découle pourtant de l’article15 de la Déclaration
des droits de l’homme et du citoyen de 1789:
«La Société a le droit de demander compte à tout
Agent public de son administration.» À l’époque
des faits, une grande loi sur les archives existait,
celle du 3janvier 1979. Mais nous n’avons pu que
constater avec les archivistes l’absence de fonds
Jean-Christophe Mitterrand conseiller Afrique ou la
situation très lacunaire des archives de l’état-major
particulier du président de la République. Mais le
rapport fait état de nos enquêtes, celles en particulier
qui ont permis de retrouver des archives attestant
d’actions pour le moins irrégulières des officiers de
l’état-major particulier.
Vous êtes un spécialiste de l’affaire Dreyfus.
On sent dans votre rapport que vous tressez
des lauriers républicains, si vous me permettez
l’expression, aux «colonels Picquart de l’histoire
rwandaise» : le général Jean Varret, le diplomate
Yannick Gérard, le colonel René Galinié, le
ministre Pierre Joxe, etc. Vous les exhortez, eux
et d’autres, à libérer «pleinement» leur parole
aujourd’hui. Qu’entendez-vous par là?
Je n’exhorte personne, ce n’est pas mon rôle. Il s’est
trouvé seulement qu’à la lecture du rapport, certaines
des personnes que vous citez ont choisi de prendre la
parole, et ils l’ont fait avec la même conscience, la
même éthique qu’au moment des événements, où ils
s’alarment de la faillite intellectuelle et institutionnelle
qui caractérise le dossier rwandais. Quant à la faillite
politique, ils l’observent mais ne contestent pas ses
responsables, étant légalistes. À cet égard, on peut en
faire des « colonels Picquart ». Mais je n’ai pas voulu
rechercher une nouvelle affaire Dreyfus dans l’affaire
rwandaise[2].
Simplement, l’équipe que nous formions a relevé
des attitudes de courage doublées de fortes capacités
d’analyse critique. C’est à souligner au milieu du
marasme que constitue à bien des égards le dossier
rwandais pour la France. Il est important que ces actes
individuels, animant certaines institutions, comme le
Centre d’analyse et de prospective du Quai, ou la
Délégation aux affaires stratégiques de la défense,
ou encore la DGSE, soient connus et reconnus.
Je souhaite qu’aujourd’hui la République salue ces
hommes courageux – des hommes toujours. Cette
histoire n’est qu’une affaire d’hommes, il faut le
souligner – et le regretter. Les femmes sont absentes,
mentionnons toutefois le discours de la ministre
déléguée Lucette Michaux-Chevry à Genève le 24mai
1994 où, après Alain Juppé, elle dénonce le génocide
en cours contre les Tutsis.
Le Rapport a restitué l’engagement de ces hommes
courageux et lucides, c’était notre rôle de chercheurs.
J’observe qu’aujourd’hui leurs prises de parole
sont à la hauteur des rapports, des alertes des
décisions dont ils avaient été les auteurs. Il y
a chez eux une cohérence de la pensée et de
l’action. Celle-ci peut résulter d’héritages familiaux.
Pierre Joxe, ministre de l’intérieur qui s’est opposé
frontalement à François Mitterrand et à Hubert
Védrine, contestant l’engagement militaire français
au Rwanda et le soutien à Habyarimana, vient d’une
famille dreyfusarde. Son grand-père Daniel Halévy
et son grand-oncle Élie Halévy étaient de jeunes et
ardents dreyfusards. Ce sont aussi des protestants
alliés à des familles juives.
Des militaires français de la force Turquoise, en juillet 1994,
dans la région de Butare. © José Nicolas / Hans Lucas via AFP
Comment expliquez-vous que la DGSE, dont vous
soulignez la clairvoyance globale face à la tragédie
rwandaise, ait été si peu écoutée au sommet de
l’État ?
La DGSE n’avait pas l’importance qu’elle a
aujourd’hui. Le directeur général de l’époque et
les deux directeurs qui se sont succédé devaient
choisir aussi leur combat. Et il restait périlleux
d’affronter l’Élysée. Aujourd’hui, on peut constater,
avec l’ampleur de la documentation que nous révélons
sur « le Service », que dominaient une exigence
de l’élucidation de la réalité et un refus des grilles
dogmatiques. Les agents de la DGSE ont compris
la nature du mouvement dit « rebelle », le FPR, et
encouragé par là de possibles négociations directes
avec la France, quand les autorités françaises les
ont refusées avec obstination, tenant le FPR comme
un ennemi irréductible. Il est certain que de graves
occasions manquées se sont accumulées.
Dans votre rapport, vous notez qu’il en va de
« l’identité démocratique » de la France de regarder
en face son histoire rwandaise, « triste et tragique »,
pour la transformer en savoir commun. Et vous
ajoutez : « Affronter le passé en acceptant les faits
de vérité […] est la seule voie pour se libérer des
traumatismes et des blessures. » En d’autres termes,
pensez-vous que la France, comme la Belgique l’a
fait il y a vingt ans, doit s’excuser officiellement ?
Le président de la République, qui a voulu ce
travail de chercheur et qui mène, on le sait, une
politique de rapprochement avec le président Kagame
et le Rwanda, choisira ce qu’il adressera au peuple
rwandais, et au-delà, à l’Afrique et au monde. À titre
personnel, je pense que des excuses s’imposent au vu
de cette politique française au Rwanda, qui a été d’une
grande violence et d’une supériorité très coloniale.
Certes, il y a eu les accords de paix et de partage
du pouvoir signés à Arusha le 4 août 1993, mais le
rapport a démontré qu’une politique parallèle défaisait
au même moment cette dynamique. Ces accords ont
même été instrumentalisés contre le FPR alors que le
mouvement combattait les forces armées rwandaises et
les milices, s’opposant seul au génocide des Tutsis, ou
bien pour ne pas inviter le Rwanda au sommet franco-africain
de Biarritz.
Les Rwandais ont beaucoup souffert d’une forme
d’hostilité presque obsessionnelle de la France à leur
égard. Ils ont fini par ne plus la tolérer. Et qui ne leur
donnerait pas raison ? Il est essentiel de comprendre
cette histoire, qui a séparé tragiquement nos deux pays,
et qui peut être aujourd’hui une histoire qui rapproche,
qui unit. La décision appartient pour beaucoup à Paul
Kagame, à Emmanuel Macron. Mais les sociétés, les
opinions publiques agissent aussi.
Ce que j’observe c’est qu’au Rwanda comme en
France, depuis la sortie du rapport, une volonté
se fait jour, d’écouter plutôt que d’accuser, de
comprendre avant de juger. Cet apaisement qui
paraissait inimaginable tant les blessures restaient à
vif est une réalité qui favorise incontestablement, non
seulement l’expression de la vérité mais aussi une
réconciliation avec le Rwanda. Beaucoup l’attendent
et l’espèrent, en France, au Rwanda. Elle implique
d’instaurer une confiance qui aille, au-delà des
assurances, vers les attitudes et les actes. Je pense, et
toute la commission le conçoit comme moi, que la
recherche peut contribuer à ce monde de confiance, en
révélant cette histoire commune.
-----------------------------
[1] « En vérité, vous le savez, aucune police
d'assurance internationale ne peut empêcher un
peuple de s'autodétruire, et on ne peut pas demander
non plus l'impossible à la communauté internationale,
et encore moins à la France tant elle est seule,
lorsque des chefs locaux décident délibérément de
conduire une aventure à la pointe des baïonnettes
ou de régler des comptes à coups de machettes.
Après tout, c'est de leur propre pays qu'il s'agit.
Cela n'excuse rien, et même aggrave, mais comment
serions-nous juge ou arbitre ? Ce n'est pas tant
à la communauté internationale que ces fauteurs
de guerre doivent rendre des comptes, mais avant
tout à leur peuple, à leurs propres enfants, et je
crains dans certains cas le jugement de l'histoire.
(Discours de M. François Mitterrand, président de
la République, sur la démocratisation de l'Afrique,
la proposition de créer une force d'intervention
interafricaine pour la prévention des conflits et
l'organisation du développement et de la croissance du
continent, 8 novembre 1994).
[2] Une référence unique à l’affaire Dreyfus apparaît
dans l’Exposé méthodologique, p. 33.
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