Fiche du document numéro 27881

Num
27881
Date
Jeudi 5 juillet 2007
Amj
Auteur
Fichier
Taille
238221
Pages
1
Sur titre
Commentaire
Titre
Un verdict nuancé et non pas un acte politique
Nom cité
Mot-clé
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Résumé
By retiring yesterday at noon to deliberate, the jury could follow three main options: those of the extremes, guilty of all or guilty of nothing, or that of nuances, offering a balanced verdict. By responding as they did, the twelve elected judges of the people finally dared to choose the shade.
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
délibérer,
le jury pouvait suivre trois
grandes options : celles des extrêmes,
coupable de tout ou coupable
de rien, ou alors celle des nuances,
proposant un verdict équilibré.
En suivant les premières options,
les jurés devaient soit acquitter
Ntuyahaga s’ils souscrivaient
aux arguments de la défense, soit
le condamner sur toute la ligne, en
l’estimant complice du génocide
rwandais.
La voie intermédiaire était plus fine,
plus délicate, plus réfléchie.
Dans une option minimaliste, les
jurés pouvaient uniquement condamner
l’accusé pour l’assassinat
des dix casques bleus. En ratissant
plus large, ils pouvaient également
dire l’accusé coupable d’autres
crimes, comme celui de la Première
ministre ou de sa maîtresse,
Tutsie, dénigrée après le déclenchement
du génocide.
En répondant comme ils l’ont fait,
les douze juges élus du peuple ont
finalement osé le choix de la nuance.
Ils ont montré qu’ils n’avaient
pas succombé à un diktat de la
bonne convenance politique. Non,
ce verdict n’est pas la vindicte de
« dix millions de Blancs qui veulent
la peau d’un Noir », comme l’avait
décrété la défense.
Les jurés ont pris le temps d’aller
au fond des choses. Comme l’avait
fait la Cour en passant dix semaines
à débattre des faits concernant
un seul accusé.
Un luxe, pour la Belgique, d’investir
tant de moyens et d’énergie
dans de tels procès ? Non, car
après chacun des trois verdicts rendus
à Bruxelles contre des Rwandais
qui ont collaboré au génocide,
les victimes, désespérées, en
souffrance et en recherche de reconstruction,
se sont montrées
soulagées. Le processus de deuil
pouvait se poursuivre.
Pour les familles des casques
bleus belges, cela faisait treize ans
qu’elles étaient dans l’incertitude
et qu’elles attendaient une réponse
judiciaire à la mort de dix de
leurs proches, dans d’horribles
souffrances. Du procès du colonel
Marchal avait germé une grande
désillusion chez elles. Ici, enfin, justice
est faite.
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