Fiche du document numéro 27350

Num
27350
Date
Dimanche 15 novembre 2020
Amj
Fichier
Taille
1138191
Pages
1
Urlorg
Titre
Commission sur le génocide au Rwanda : l'historienne Julie d'Andurain se retire des travaux
Soustitre
Cette historienne faisait partie de la commission chargée l’année dernière par Emmanuel Macron de faire la lumière sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994, et notamment sur le rôle de l’armée au moment du génocide des Tutsis. Mais Julie d'Andurain était très contestée, depuis notamment que l’hebdomadaire français le Canard enchaîné avait exhumé des écrits très favorables à l’armée française. Dans un communiqué suivi d’une déclaration à l’AFP, le président de la commission a indiqué que Julie d’Andurain s’était mise en retrait des travaux.
Nom cité
Nom cité
Source
RFI
Type
Page web
Langue
FR
Citation
 Des soldats français à leur arrivée près de Butare, au Rwanda, le 3 juillet 1994, dix jours après le début de l'opération Turquoise. HOCINE ZAOURAR / ARCHIVES / AFP

« Cette mise en retrait volontaire signifie que madame d’Andurain ne consulte plus d’archives, qu’elle ne participe plus aux réunions d’équipe et qu’elle ne contribue pas à la rédaction du rapport. » Le président de la Commission, l’historien Vincent Duclert, précise que c’est de son propre chef que Julie d’Andurain s’est retiré des travaux, et que sa décision a été prise en août dernier. Avant donc la publication de l’article du Canard enchaîné, le mois dernier, qui a suscité la polémique. Une chronologie qui pose question, et pour laquelle aucune explication n’est fournie.

Dans son article, l’hebdomadaire français exhumait notamment un texte publié antérieurement par l’historienne Julie d’Andurain, dans lequel elle estimait notamment que « l’Histoire rendrait raison » au bilan de l’opération Turquoise au Rwanda, qui n’aurait selon elle « certes pas empêché le génocide qui l’avait largement précédé », mais « tout de même permis de mettre fin aux massacres » « entre Hutus et Tutsis ».

De nombreux chercheurs ont dénoncé les postulats « négationnistes » ou « révisionnistes » de l’historienne, et les sources unilatérales citées dans le texte - l’ancien ministre Hubert Védrine et le journaliste Pierre Péan. D’autres l’ont au contraire soutenue et dénoncé des attaques jugées « personnelles et calomnieuses ».

Le rapport de la Commission sur le rôle de l’armée française au Rwanda doit être rendu au président Emmanuel Macron en avril prochain.



Dans un communiqué, l’association SOS Racisme a jugé samedi 14 novembre « bienvenue » la « démission » de Julie d’Andurain, « historienne obsédée, contre le réel, par la défense du rôle indigne que la France y joua », ce sont les mots de l’association. Julie d’Andurain, qui se dit victime d’un « lynchage médiatique », n’a pas répondu aux sollicitations de RFI.
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