Fiche du document numéro 27161

Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.
Num
27161
Date
Jeudi 15 octobre 2020
Amj
Fichier
Taille
207304
Pages
2
Urlorg
Sur titre
 
Titre
Un médecin rwandais renvoyé devant la cour d’assises de Paris pour « génocide » et « crime contre l’humanité »
Sous titre
Eugène Rwamucyo est aussi renvoyé pour « complicité » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation de ces crimes » commis entre avril et juillet 1994 au Rwanda.
Tres
 
Page
 
Nom cité
Cote
 
Résumé
Eugène Rwamucyo, a Rwandan doctor who took refuge in France, is brought back before the Cour d'Assises for genocide. In 1994, he participated in meetings with those responsible for the genocide, in particular with Prime Minister Jean Kambanda who was sentenced to life by the International Criminal Tribunal for Rwanda (ICTR).
Source
Extrait de
 
Commentaire
 The photo's caption invites to confuse murderers and victims. She presents as victims this crowd of refugees made up by the perpetrators of the genocide who forced other people to flee in front of the advance of the troops of the Patriotic Front. These put an end to the massacres in eastern Rwanda.
Type
Article de journal
Langue
FR
Declassification
 
Citation
Des réfugiés qui ont fui la guerre ethnique au Rwanda, dans le camp de réfugiés de Benaco, en Tanzanie, le 17 mai 1994. Karsten Thielker / AP

Des juges d’instruction français ont ordonné le renvoi devant la cour d’assises de Paris du médecin rwandais Eugène Rwamucyo pour « génocide » et « crime contre l’humanité », a appris jeudi l’Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire.

Cet homme de 61 ans, qui réside désormais en Belgique, est aussi renvoyé pour « complicité » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation de ces crimes » commis entre avril et juillet 1994 au Rwanda, période pendant laquelle les tueries ont fait près de 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.

« Mon client conteste formellement les accusations », a réagi auprès de l’AFP son avocat, Me Philippe Meilhac, qui a annoncé vouloir faire appel de l’ordonnance. « Si toutefois un procès devait se tenir, Eugène Rwamucyo l’affrontera avec sérénité », a-t-il ajouté. C’est à la suite d’une plainte contre M. Rwamucyo déposée notamment par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) qu’une instruction avait été ouverte en 2007 à Lille (Nord), puis dépaysée à Paris l’année suivante.

« Mon client était médecin, à ce titre il était chargé de l’ensevelissement des corps »



M. Rwamucyo est notamment accusé par Kigali d’avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare (sud du Rwanda) en 1994, dont l’une sous l’égide du premier ministre de l’époque, Jean Kambanda, condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Il est aussi soupçonné d’avoir dirigé les opérations d’enfouissement en masse de corps de civils tutsi lors des massacres commis entre avril et juillet 1994, et ordonné l’achèvement et l’enterrement de survivants, selon des éléments de l’ordonnance des juges dont l’AFP a eu connaissance.

« Mon client était médecin hygiéniste dans la région de Butare et à ce titre, il était chargé de l’ensevelissement des corps », a expliqué Me Meilhac. « Maintenant, on lui reproche d’avoir profité de cette mission indispensable pour s’en prendre à des survivants », a-t-il regretté. M. Rwamucyo a été condamné par contumace en 2007 au Rwanda à perpétuité. Médecin à l’hôpital de Maubeuge (Nord), il avait été suspendu en octobre 2009 lorsque la direction de l’établissement avait appris qu’il était visé par un mandat d’arrêt international émis par Kigali. Il avait ensuite été licencié.

Une première mise en examen en 2013



En application de ce mandat, M. Rwamucyo avait finalement été interpellé en mai 2010 à Sannois (région parisienne) alors qu’il venait d’assister aux obsèques d’un autre Rwandais, Jean-Bosco Barayagwiza, cofondateur de la Radio-télévision libre des mille collines, la radio extrémiste anti-Tutsi. La cour d’appel de Versailles s’était cependant opposée en septembre 2010 à son extradition, ordonnant sa remise en liberté.

Il avait été mis en examen une première fois en 2013 pour « participation à une entente en vue de commettre le crime de génocide », puis en 2018 pour « génocide » et « crimes contre l’humanité », et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortir de l’espace Schengen.
Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024