Fiche du document numéro 25646

Num
25646
Date
Jeudi 18 mars 1993
Amj
Auteur
Fichier
Taille
514287
Pages
2
Titre
Mensonges sur toute la ligne
Sous titre
Les Français ajustent, les FAR tirent
Page
10-11
Mot-clé
Cote
No 5
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
La nuit du 4-5 Octobre 1990 fournit une excellente occasion aux français d'intervenir militairement au Rwanda. Raison invoquée: L'évacuation de leurs ressortissants. Trente mois après, ils y sont toujours. Le mensonge est tellement gros qu'il se passe volontairement de commentaires...

Un autre prétexte s'imposait. Les accords en matière de coopération militaire de 1975 prévoyaient l'encadrement de l'armée rwandaise. Ce contingent est donc resté en vertu desdits accords. L'instruction des recrues n'exige tout de même pas un nombre aussi impressionnant. Vingt suffiraient largement.

Les français sont encore là pour des besoins humanitaires. Leur présence n'a pourtant pas empêché le génocide des Tutsi dans les différentes préfectures du pays. En outre, deux mille Bagogwe ont péri dans des conditions particulièrement atroces, L'insécurité règne à Kigali, on procède à des exécutions sommaires dans des camps militaires, les attentats se multiplient, les cibles sont soigneusement choisies: les tutsis et les membres de l'opposition. Le rôle de la France dans tout cela ? Elle n'a rien entrepris pour y mettre le holà. Ce lundi 1 mars, le sang cotinue à couler à Shyorongi en face du pont de Nyabarongo où sont retranchés plusieurs dizaines de soldats français.

Quelques uns occupés à contrôler les files de véhicules. Les occupants se laissent faire avec résignation. Scène surréaliste après 31 ans de souveraineté nationale...

Nous étions habitués à la dépendance économique, rassurés quant à l'indépendance politique ! Nos pères doivent se retourner dans leur tombe...

Le méme contingent est encore chargé de la protection des intérêts français se trouvant curieusement à la fois sur toutes les hauteurs de Kigali, à l'aéroport, dans les zones de combat et sur l'incontourable pont de Nyabarongo.

A travers les déclarations cacophoniques, la France a choisi son camp: celui du Président. Elle l'a démontré depuis Octobre 1990, tous les moyens sont bons pour protéger son poulain en ignorant ostensiblement l'éternel et cruel problème de réfugiés malgré les montagnes de cadavres et au grand dam du million de déplacés.

La Métropole est-elle au courant des exploits de son armée ? Quand bien mème, elle le serait, elle est suffisamment occupée par le riffi et autre bing bang qui risquent de se transfommer bientôt en pétard mouillé.

Fr. MFURANZIMA
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024