Fiche du document numéro 24646

Num
24646
Date
Mercredi 20 mars 2013
Amj
Auteur
Fichier
Taille
441287
Pages
7
Titre
Le viol du Kigali Night, 6 février 1993
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Type
Langue
FR
Citation
Le viol du Kigali Night,
6 février 1993
Jacques Morel
20 mars 2013, v1.1
Résumé
Dans la nuit du 6 février 1993, une jeune fille tutsi alors âgée de 20
ans, nommée Jeanne Mukarusine a été sexuellement agressée de façon
extrêmement violente à Kigali par des militaires français du 21e RIMa,
faisant partie de l’opération Noroît. Ils lui ont « travaillé » le sexe à la
baïonnette et l’ont abandonnée dans son sang sur le trottoir. Hospitalisée,
le commandement militaire français a tout fait pour étouffer l’affaire mais
la jeune fille en est morte selon le rapport Mucyo. Pierre Péan qui relate
cet incident rapporté par le Colonel Robardey cache l’issue fatale. Ce
crime figure en prélude aux tortures infligées aux femmes tutsi durant le
génocide.

L’accusation de viols des femmes tutsi par des militaires français suscite
l’incrédulité en France où on affirme que le rapport de la commission Mucyo a
été rédigé essentiellement à des fins politiques. Ainsi, Jacques Sémelin, directeur de recherches au CERI/CNRS, écrit à propos de ces accusations de viols,
qu’« aucun travail de chercheur n’est venu confirmer ». 1 Pourtant un cas de
viol rapporté dans le rapport Mucyo se trouve corroboré par un de ses premiers
contempteurs, Pierre Péan, dans son plaidoyer en défense de François Mitterrand et de l’armée française, « Noires fureurs, blancs menteurs », où il rejette
toutes les accusations contre la France dans le génocide des Tutsi.
Voici le récit que Péan place en Post-scriptum de son chapitre « Guerriers
de l’information contre communicants amateurs » :
Post scriptum : Au terme de ce chapitre sur la communication
des uns et des autres, un fait grave commis par des militaires français
n’a pas été mis sur la place publique. Cette grosse bavure est la seule
que j’ai repérée dans la période 1990-1993. Elle n’a rien à voir avec
les accusations de complicité de génocide du FPR, mais elle n’en
demeure pas moins odieuse. Fin 1992, début 1993, une partie de la
section du 21e RIMa, basé à Fréjus, chargée de garder l’aéroport est
partie en goguette avec un camion de l’armée pour aller jusqu’à une
boîte de nuit appelée Kigali Night. En sortant, les soldats ont fait
1. Jacques Sémelin, Génocide, un discutable rapport rwandais, Le Monde, 19 août 2008.
http://www.genocidetutsi.org/SemelinLeMonde19aout2008.pdf

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monter une Rwandaise. Deux l’ont violée puis lui ont « travaillé »
le sexe à la baïonnette sans que les autres militaires interviennent.
Puis ils l’ont laissée, nue, sur le bord de la route. La jeune fille a
été emmenée à l’hôpital de Kigali. Sur le cahier d’entrée, aurait été
mentionné : « Violée par des militaires français. » Avant même que
l’affaire ne s’ébruite, deux prévôts se sont saisis de l’affaire et prévenu
à la fois le lieutenant-colonel Boré, n° 2 du 21e RIMa et le colonel
Robardey, l’adjoint de l’attaché de défense. À ce niveau les prévôts
ont été encouragés à continuer leur enquête.
Les deux policiers militaires ont effectivement poursuivi leurs investigations. Reçu la plainte de la victime qui a également demandé
un dédommagement (qu’elle a obtenu), et mis en garde à vue les auteurs du crime et leurs complices. Puis, ils ont contacté le procureur
du TGI de Draguignan.
Le substitut de permanence a répondu que c’était un crime qui
n’avait pas été commis pendant les heures de service et ne voyait
donc pas la nécessité de se saisir. Il conseilla à son interlocuteur
de saisir la justice locale. Le prévôt lui fit valoir que les prisons de
Kigali n’étaient pas formidables... Finalement le dossier instruit par
les prévôts a bien été envoyé à Draguignan.
Mais l’affaire a été enterrée... Au moment où mon livre est mis
sous presse, je n’ai pas découvert les détails et les mécanismes de
cet étouffement. Désigné comme ultime responsable de celui-ci par
quelques officiers généraux, François Léotard, qui au moment des
faits était maire de Fréjus, puis ministre de la Défense, a réagi très
vivement après mon exposé des faits : « Je n’ai jamais été informé
de ce crime horrible. Je souhaite que les criminels soient poursuivis
et je vous encourage à continuer votre enquête. Il faut savoir qui a
couvert ce crime. Je suis consterné par ce que vous me dites. Tenezmoi au courant. 2 » Un quart d’heure plus tard, François Léotard
me rappelle après être entré en contact avec François Lépine, qui
était alors son directeur de cabinet. Lequel lui a affirmé n’avoir pas
souvenir de cette affaire. Le général Philippe Mansuy, qui était alors
chef de cabinet de l’amiral Lanxade, chef d’état-major des armées a,
de son côté, bien entendu parler de cette affaire, sans pour autant
l’avoir traitée. « Militairement, elle a eu des suites. Il y a eu une
enquête et des sanctions. En terme d’éthique militaire, ça ne pouvait
pas passer... »
Le capitaine Filipi, l’officier supérieur adjoint du chef de corps
du 21e RIMa, n’était manifestement pas au courant de cette affaire.
Après recherche, il m’a dit que le régiment ne gardait ses archives
que pendant dix ans et était dans l’incapacité de m’aider et de me
dire les sanctions qui avaient été prises. 3 .
2. Entretien avec Pierre Péan, le 3 novembre 2005.
3. P. Péan [4, pp. 207-208]

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La presse rwandaise a fait écho à ce drame. Ainsi on lit dans Le Flambeau
no 5 :
Les soldats français ont pris l’habitude de violer des rwandaises. Ces
derniers jours, deux jeunes filles ont subi séparément l’assaut de dix
vigoureux ‘‘coqs’’ français. L’une d’elle MUKARUSINE a été poignardée
dans les ‘‘quartiers intimes’’.footnote{Freedom Mfuranzima, {it
Réseau-Zéro : folie meurtrière}, Le Flambeau, 18 mars 1993, 10-11.
Pointeur{MensongesReseauZeroFlambeau18mars1993.pdf}.}
Cet épisode se trouve décrit dans le rapport de la commission Mucyo. Les
détails donnés ne sont pas du tout incompatibles avec la version de Péan. La
commission Mucyo précise en plus que la jeune fille était tutsi, que la baïonnette
était un couteau, que la jeune fille est arrivée à l’hôpital dans le coma, que la
somme d’argent lui a été proposée et donnée pour qu’elle se taise et qu’elle est
morte peu après. Voici l’extrait du rapport Mucyo :
5.2 Viols et agressions sexuelles
Divers témoignages permettent de constater la participation récurrente de militaires français à des actes de viols et d’agressions
sexuelles violentes sur des jeunes filles et des femmes rwandaises, et
que souvent, ces violences ciblaient spécifiquement des tutsi. Dans
au moins un cas, ces violences ont causé la mort de la victime. Dans
la nuit du 6 février 1993, une jeune fille tutsi alors âgée de 20 ans,
nommée Jeanne Mukarusine a été sexuellement agressée de façon extrêmement violente par des militaires français de l’opération Noroît
qui gardaient l’aéroport de Kanombe. 4
Les militaires français ont attrapé la jeune fille à sa sortie d’une
boîte de nuit, « Kigali Night », 5 appartenant au fils de l’ex-président
rwandais, et l’ont obligée à partir avec eux. Elle a refusé. Les Français
l’ont jetée de force dans leur véhicule et se sont mis à la frapper et à
déchirer ses habits avec des poignards. Ils ont introduit violemment
des doigts et un couteau dans ses organes génitaux, puis ont pris le
sang qui coulait de la blessure et le lui ont répandu sur le visage. 6
Arrivés au Home de Remera chez Murindahabi où elle résidait,
ces Français l’ont sortie du véhicule après l’avoir dénudée et l’ont
jetée par terre et laissée dans un état critique. Alertés par un veilleur
de nuit du bâtiment voisin, les gendarmes de la brigade de Remera,
conduits par le lieutenant Mugabo, sont venus constater les faits et
ont amené la victime ensanglantée au Centre hospitalier de Kigali où
4. Kanyarwanda no 6 du 30/03/1993 ; Rwanda Rushya no 39.
5. Des documents de la sûreté rwandaise soulignent que cette boîte était un endroit que
les militaires français fréquentaient souvent et précisent que c’était un lieu de rencontre de
jeunes gens de la tendance interahamwe et des trafiquants de drogues : voir Rapport (non
daté), dressé par Iyamuremye Augustin, Chef du service de renseignement des services du
Premier ministre, sur l’attentat à la bombe survenu au “Café Kigali Night” dans la nuit du
24 au 25/12/1992. Destinataire du rapport : Premier ministre.
6. Communiqué du Parti socialiste rwandais (P.S.R), 5 mars 1993.

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elle est restée pendant une semaine. Le diagnostic médical a révélé
une blessure grave subie à l’utérus ainsi que plusieurs autres lésions
corporelles.
Avant sa sortie d’hôpital, le lieutenant Mugabo 7 est venu la voir
avec des responsables militaires français et ont expliqué [sic] à la
jeune fille qu’ils ne souhaitaient pas que l’affaire s’ébruite dans Kigali. Ils lui ont alors proposé une somme de cinq cent mille francs
rwandais, en lui ordonnant de garder le silence sur ce qu’elle avait
vécue, et de quitter Kigali et de retourner dans son village natal à
Mugusa (Butare). Elle ne devait pas porter plainte ni révéler l’incident aux journalistes ou aux associations de défense des droits de
l’homme. Un procès-verbal de l’accord forcé a été dressé par le lieutenant Mugabo, et la somme a été donnée à la jeune fille avec pour
ordre de quitter la capitale immédiatement. La fille est rentrée dans
sa commune d’origine le 14 février 1993.
Des vérifications effectuées par la Commission ont révélé que finalement Jeanne Mukarusine est décédée à Butare des suites de ses
blessures reçues et d’atteintes à ses organes génitaux. Son décès a été
révélé à la Commission par le témoin Daphrose Mukarwego, épouse
de feu Mulindahabi, propriétaire du « Guest House » où était logée
la victime :
« Notre veilleur de nuit m’a raconté, le matin de l’incident, que
Jeanne avait subi une violente agression commise par des militaires
français stationnés à l’aéroport de Kanombe, et qu’elle se trouvait
dans le coma au centre hospitalier de Kigali. Il m’a expliqué que ces
militaires étaient saouls et très violents. J’ai demandé à l’une des
amies de la victime, nommée Daria, d’aller avertir sa famille. Elle
est partie et est revenue avec son frère. La gendarmerie et les Français les ont menacés et leur ont proposé une somme d’argent pour
qu’ils se taisent et qu’ils retournent vivre au village. Ils n’avaient aucun choix, ils ont dû accepter pour avoir la vie sauve. Quelques jours
après son retour, Jeanne est décédée des suites de ses blessures. 8 » 9
Le colonel Robardey semble être l’informateur de Péan. Celui-ci constate
que l’affaire a été étouffée, tant au niveau de la justice pénale que de l’armée.
Le silence de la hiérarchie militaire sur de telles exactions permet au général
Lafourcade de rejeter les accusations de viol contre des militaires français durant l’opération Turquoise. Devant un aréopage d’étudiants il a déclaré : « En
2010 trois nouvelles plaintes pour viol sont déposées contre les soldats de Turquoise. Les témoignages sont contradictoires, mais les plaintes sont requalifiées
7. La Commission a constaté, dans les archives de la gendarmerie nationale, que cet officier
travaillait effectivment à la station de Remera. Voir : Etat-major Gd Nat., Compte rendu de
réunion, 11/12/1992, Archives du Ministère de la Défense.
8. Témoignage recueilli par la Commission à Kigali, le 20 avril 2007. Deux autres témoins
qui travaillaient à “l’Hôtel Chez Lando”, proche du lieu où l’agression s’est déroulée, confirment
ces faits.
9. Rapport Mucyo, [2, pp. 102-103].

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en tant que complicité de génocide et crimes contre l’humanité. Ce n’est pas
dans la culture de l’armée française de violer, alors qu’il s’agit de la méthode
de fonctionnement dans la région des Grands lacs. Ce n’est pas la nôtre. Ces
accusations sont inacceptables. » 10
À travers les deux récits de ce viol du 6 février 1993, nous relevons que la
« méthode de fonctionnement » des militaires français est très voisine de celle
des tueurs pendant le génocide. Ils sont saouls, ils agressent sexuellement une
femme tutsi, ils la mutilent avec une arme blanche.
Durant le génocide il y a eu beaucoup de tortures semblables infligées à
des femmes tutsi avant qu’elles soient mises à mort. Maurice Sakufi, rescapé de
Bisesero, décrit comment son épouse a été suppliciée puis mise à mort :
Ce jour de juin les miliciens sont venus pour fouiller presque
tous les buissons. A ce moment-là, ma femme et mon enfant étaient
toujours en vie, et se cachaient non loin de moi. Un milicien nommé
Sebikoba, qui était de notre commune, a découvert ma femme. Celleci portait notre enfant sur le dos. Ce milicien a machetté ma femme,
puis il a introduit un bambou bien taillé dans son vagin. Il l’a enfoncé
profondément, de façon à ce que ce bambou arrive dans son ventre.
L’enfant est parti en disant ’maman, papa’. Il ne savait pas encore
bien parler. Les miliciens qui ont vu l’enfant l’ont tué en disant : ’Il
ne faut pas laisser vivre un enfant de Sakufi’.
Le soir, quand ces miliciens sont rentrés, je suis allé voir le cadavre de ma femme et mon enfant. Arrivé à l’endroit où elle gisait, je
tremblais. J’ai vu qu’elle respirait encore, j’ai enlevé ce bambou qui
était dans son corps. Après que je l’ai enlevé, le cou de ma femme
s’est brisé, et elle est morte immédiatement.
J’ai cherché une houe, et je les ai enterrés tout de suite. 11
Cette citation n’est pas là pour prétendre que les militaires français ont
commis les mêmes crimes que les tueurs rwandais mais pour montrer qu’ils
avaient en commun la même image des Tutsi. Ils partageaient le même mépris.
Les militaires français de Noroît débarqués au Rwanda recevaient une formation de deux semaines au cours de laquelle on leur disait que les Tutsi sont
les ennemis de la France, comme en témoigne un religieux rwandais :
J’avais une nièce étudiante à l’université. Elle avait un copain
français. Un jour le copain lui a demandé son ethnie. Elle ne lui a
pas révélée. Un jour, après les cours, tandis qu’elle rentrait chez elle,
elle a retrouvé son ami français. Il avait fouillé sa maison, était tombé
sur sa carte d’identité et, fou de colère, s’était mis à tout casser chez
elle. Elle est encore en vie, elle peut te le raconter, mais elle n’est
10. Jean-Claude Lafourcade. « Les opérations militaires à but humanitaire, Rwanda, 1994 »,
Conférence à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, 7 novembre 2011. Cette conférence était
organisée par le Club du Millénaire dans le cadre des Masters Sécurité Défense & Stratégie et
Analyses des Conflits & Construction de la paix. Coordinatrice de rédaction : Sarah Laffon.
http://clubdumillenaire.fr/evenements/les-operations-militaires-a-but-humanitaire-rwanda-1994/
11. African Rights, Résistance au Génocide - Bisesero, avril-juin 1994[1, p. 59].

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pas au Rwanda. Il lui a dit : « Tu m’as caché ton ethnie, alors que tu
étais mon amie ! » Elle a répondu : « Mais quel est le problème ? »
Mais le militaire français a répliqué : « Quand nous sommes arrivés
au Rwanda, nous avons suivi une formation de deux semaines au
cours de laquelle on nous a dit que les Tutsi sont les ennemis de
la France. Tu es tutsi et tu es mon amie ? » Et il a achevé de tout
casser avant de partir. Ce pauvre Français n’avait que vingt-trois
ans. Pour te montrer à quel point l’idéologie est terrible. 12
Ainsi instruits, les militaires français en opération au Rwanda assimilent le
Tutsi à l’ennemi. Et sur l’ennemi, on peut tout se permettre. L’incident du
Kigali Night ne serait donc pas une « bavure », comme l’affirme Péan.
Les écrits de l’amiral Lanxade viennent confirmer qu’une idéologie a été inculquée aux militaires français par leur hiérarchie. Systématiquement, il confond
l’armée du Front patriotique rwandais avec les Tutsi, quels qu’ils soient. Ainsi,
le 11 octobre 1990, il écrit au Président de la République, François Mitterrand :
« Les forces tutsies maintiennent leur pression dans le Nord-Est du pays. [...]
L’aide zaïroise devrait permettre de contenir la poussée tutsie si des renforts
substantiels notamment d’origine ougandaise ne remettent pas en cause l’équilibre actuel. » 13 Le 2 janvier 1991, il continue à parler des « incursions tutsies »
et de « forces tutsies. » 14
Les échanges entre François Mitterrand et l’amiral Lanxade lors des Conseils
restreints en 1994 montrent qu’en dépit du génocide ils restent dans le même
état d’esprit. Au Président de la République qui lui demande le 13 avril si les
massacres vont s’étendre, l’amiral Lanxade répond « ils sont déjà considérables.
Mais maintenant ce sont les Tutsis qui massacreront les Hutus dans Kigali. » 15
Le 22 juin 1994, après que le président Mitterrand ait observé que « ces tutsis
ont un commandement intelligent et ferme », Lanxade déclare : « Nous avons
très peu d’information sur la partie [du Rwanda] prise par le FPR. Le vide a été
fait par les Tutsis. » 16 Le 29 juin, Lanxade rapporte que dans la zone proche
de la frontière zaïroise, contrôlée par l’opération Turquoise, « les affrontements
continuent entre milices hutues et maquis tutsis », assimilant à des combattants
les Tutsi traqués comme des animaux. Puis François Mitterrand lui demande :
« Que se passe-t-il en zone tutsie ? », désignant ainsi la zone occupée par l’armée
du FPR. Lanxade lui répond :« Ils ont fait le vide. Les Hutus ont fui vers la
12. Témoignage du frère Jean-Damascène Ndayambaje. Cf. Yolande Mukagasana, Les blessures du silence [3, p. 92].
13. L’amiral [Lanxade], chef de l’état-major particulier, Note à l’attention de Monsieur le
Président de la République (sous couvert de Monsieur le Secrétaire général), 11 octobre 1990,
Objet : Rwanda - Situation. http://www.genocidetutsi.org/Lanxade19901011.pdf
14. Amiral Lanxade, “Note à l’attention de Monsieur le Président de la République”,
Objet : Rwanda : Point de situation, 2 janvier 1991. http://www.genocidetutsi.org/
Lanxade19910102.pdf
15. Conseil restreint du 13 avril 1994. Secrétariat : Colonel Bentégeat. http://www.
genocidetutsi.org/ConseilRestreint13avril1994.pdf
16. Conseil restreint du 22 juin 1994, Secrétariat : colonel Bentégeat. http://www.
genocidetutsi.org/ConseilRestreint22juin1994.pdf

RÉFÉRENCES

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Tanzanie et l’Ouganda. La zone tutsie devient un Tutsiland. » 17
Pour François Mitterrand, chef des armées, et pour l’amiral Lanxade, chef
d’état-major des armées, le Tutsi défini en tant que groupe ethnique ou racial
était l’ennemi de la France au Rwanda. Il l’est resté pendant toute la durée du
génocide, y compris durant l’opération Turquoise. Cette qualification simple et
brutale a été inculquée aux militaires français. Hormis de rares exceptions, ils
ont considéré les Tutsi avec le plus grand mépris. Que plusieurs d’entre eux se
soient autorisés à faire ce qu’ils voulaient des femmes tutsi n’a rien d’une bavure
mais découle d’un état d’esprit que leur a communiqué leur commandement.

Références
[1] African Rights : Résistance au Génocide - Bisesero - Avril-Juin 1994.
African Rights, avril 1998. Édition française.
[2] Commission Nationale Indépendante chargée de rassembler les
preuves montrant l’implication de l’État Francais dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994 : Rapport. République du Rwanda,
15 novembre 2007.
[3] Yolande Mukagasana : Les blessures du silence, témoignages du génocide
au Rwanda. Actes Sud, 2001.
[4] Pierre Péan : Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda 1990-1994. Enquête.
Mille et une nuits, novembre 2005.

17. Conseil restreint du 29 juin 1994, secrétariat : Vice-amiral de Lussy (État-major particulier).

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