Fiche du document numéro 22009

Num
22009
Date
Dimanche 4 avril 1993
Amj
Auteur
Fichier
Taille
5990789
Pages
1
Surtitre
RWANDA : lançant un appel à la conciliation
Titre
La France redoute une reprise des combats
Source
Fonds d'archives
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
En raison du regain de tension au Rwanda, la France a lancé, vendredi 2
avril, un appel aux différentes parties concernées, notamment aux
rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), Paris craignant une
reprise, la semaine prochaine, des combats avec l'armée régulière. Cet
appel, qui s'adresse aussi à l'ONU et, accessoirement, à l'Organisation
de l'unité africaine (OUA), est intervenu après une réunion présidée, à
l'Elysée, par François Mitterrand et rassemblant outre le premier
ministre Edouard Balladur le ministre d'Etat, ministre de la défense,
François Léotard, le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, et
le ministre de la coopération, Michel Roussin. La France maintient au
Rwanda deux compagnies et un détachement d'assistance militaire, soit
quelque quatre cents hommes, principalement basés à Kigali.

" Devant l'urgence de la situation, a indiqué le Quai d'Orsay, la France
entreprend des démarches auprès du secrétaire général de l'ONU et des
pays les plus impliqués dans la recherche d'une solution pacifique pour
attirer leur attention sur les risques de violence au Rwanda. Elle en
appelle aux parties, notamment au FPR, dont la position à Arusha [une
ville de Tanzanie où les deux parties discutent, entre autres sujets, de
la composition de la future armée rwandaise] est intransigeante, pour
qu'elles témoignent de leur volonté d'arriver à une solution négociée de
la crise. "

Selon des analystes français du renseignement, le FPR est toujours
présent dans la zone qu'il aurait dû évacuer alors qu'il avait signé, le
7 mars, les accords de Dar es Salaam lui prescrivant de se retirer sur
les positions qu'il occupait avant l'attaque du 8 février. Il aurait
même tendance à se renforcer, avec l'arrivée sur le terrain de matériels
lourds et de munitions supplémentaires. On noterait, en effet, la
présence, au total, de vingt-deux bataillons du FPR équipés notamment de
bitubes de 37 mm, de lance-roquettes de 107 mm ou de mortiers, et
pouvant recevoir l'appui de cinq bataillons ougandais d'artillerie sur
la frontière entre les deux pays.

La prudence de M. Boutros-Ghali

Au 25 mars, la France avait retiré deux compagnies du Rwanda (trois
cents hommes), pour les prépositionner en Centrafrique, en vertu des
accords de Dar-es-Salaam. Outre le détachement d'assistance présent, en
application de l'accord du 18 juillet 1975, deux autres compagnies
françaises sont au Rwanda, autour de l'aéroport de Kigali, prêtes à
évacuer les ressortissants étrangers.

Une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU invite son secrétaire
général à étudier le déploiement, dans le pays et à la frontière avec
l'Ouganda, d'une force internationale d'observation et d'interposition
(le Monde des 17 et 20 mars). Boutros Boutros-Ghali, sans doute par
prudence, n'a toujours pas pris de décision, tandis que, de son côté, le
FPR avance des exigences que le gouvernement rwandais rejette, en
demandant en particulier que ses troupes puissent entrer à hauteur de 50
%, voire 60 %, dans la nouvelle armée unifiée du pays.
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