Fiche du document numéro 193

Num
193
Date
Mercredi 8 juin 1994
Amj
Auteur
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
58267
Pages
2
Titre
Situation au Rwanda
Tres
Quesnot : « Les parlottes continuent pendant les massacres »
Source
Fonds d'archives
FM
Type
Langue
FR
Citation
Récit noté par
Françoise Carle
le 8 juin 1994

Bruno Delaye

Situation au Rwanda

Les parties négocient depuis dix heures, et il n'y a toujours pas de cessez
le feu. Le Secrétaire général de l'ONU a fait le point hier sur les moyens
qu'il a. Pendant ce temps le FPR progresse tranquillement. Les forces du
gouvernement tentent une contre-offensive pour desserrer autour de la
capitale provisoire. Les réfugiés affluent au Burundi et au Zaïre. La
politique de la France continue à être mise en cause.

Le Président a reçu vendredi le président de "Médecins du Monde”. Il lui
a dit : nous avons soutenu le gouvernement légitime contre une agression
venue de l'extérieur. Nous avons obtenu les accords d’Arusha, organisant
un partage du pouvoir. Après l'assassinat du président Habyarimana, le
FPR va arriver au pouvoir : pour les exactions, on va bien voir ce qui se
passera alors !

Nous équipons un contingent sénégalais.

Christian Quesnot

Les parlottes continuent pendant les massacres. Il n'y a plus de politique
africaine, si jamais il y en a eu une. On est dans un consensus frileux.*



D ter au t4 juin 1994
D 15 au 17 juin 1994
D 18 et 19 juin 1994

D 20 au 21 juin 1994
D 22 au 23 juin 1994
D 24 au 30 juin 1994





Bruno Delaye : le 8 juin 1994

Situation à Kigali

Le résidu de la MINUAR est composé de Ghanéens. La résolution 918
n'est pas près d'être appliquée. On a le Ghana, le Sénégal, le Nigéria, le
Zimbabwe. Peut-être le Canada, et peut-être l'Australie. Les équipes
africaines ne sont pas équipées, il faut les transporter. Personne ne veut
y aller tant que l'aéroport est sous les bombes.

Le FPR va entrer dans Kigali, puis il y aura des combats au Sud-Ouest.
Le FPR sans doute aura 90 % du territoire. Il y a deux millions de
réfugiés.

Deux scénarios sont possibles :

Ou bien le FPR tient tout le pays, et sera reconnu. Il faudra 2 ou 3 ans
pour que les camps de réfugiés fassent comme a fait le FPR, s'équipent
et partent à l'attaque.

Ou bien c'est le feu au Burundi, 500 000 morts de plus, ça ne change pas
l'équilibre du monde; ça change peut-être le cours du café...
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