Fiche du document numéro 19106

Num
19106
Date
Jeudi 11 août 1994
Amj
Fichier
Taille
13791
Pages
2
Titre
Réponse du ministère des Affaires étrangères à la question écrite posée par Monsieur le Sénateur Emmanuel Hamel le 26 mai 1994
Nom cité
Source
Fonds d'archives
Type
Question d'actualité au Parlement
Langue
FR
Citation
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Guerre civile au Rwanda
10e législature
Question écrite n° 06426 de M. Emmanuel Hamel (Rhône - RPR)
publiée dans le JO Sénat du 26/05/1994 - page 1258
M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de la coopération les atrocités de la guerre
civile du Rwanda dont les victimes se comptent par centaines de mille. Il lui demande quelle est l'action
de la France pour contribuer, en coopération avec les Etats africains, au retour de la paix civile au Rwanda
et à la survie des populations Hutus et Tutsis non encore massacrées.
Transmise au ministère : Affaires étrangères

Réponse du ministère : Affaires étrangères
publiée dans le JO Sénat du 11/08/1994 - page 1983
Réponse. - Face à la tragédie rwandaise, la France n'est pas restée passive et a cherché dès le début de la
crise à mobiliser la communauté internationale. Sur ce point, le rôle des Etats de la région nous paraît
essentiel. C'est à eux qu'il revient d'agir ensemble pour favoriser la réconciliation au Rwanda et éviter une
extension des conflits dans la zone. Nous encourageons notamment la tenue d'une réunion des chefs d'Etat
; nous nous étions réjouis qu'ils aient pu effectivement se réunir en marge du sommet de l'OUA et qu'ils
aient fait pression sur les parties. Aucun cessez-le-feu n'a cependant été respecté et les massacres se sont
poursuivis. La France s'est efforcée parallèlement d'obtenir un renforcement considérable de la force des
Nations Unies (MINUAR) et une extension de son mandat. Cette décision a été prise par le Conseil de
sécurité le 17 mai 1994. Nous avons encouragé les pays africains amis à participer à cette force. Pour
accélérer sa mise en place, la France a décidé de contribuer à l'équipement du contingent sénégalais et
d'aider à la formation d'un contingent fourni par le Congo, le Niger et la Guinée Bissao. Nous avons
également suggéré le redéploiement au Rwanda d'éléments de la force de l'ONU en Somalie. Ces troupes
sont, par définition, équipées et disponibles. Malgré ces efforts, il est apparu que la force des Nations
Unies ne pourrait se déployer dans les délais que la situation exigeait. Devant la poursuite des massacres,
la France a alors considéré qu'il était de son devoir d'agir. Elle a lancé une initiative pour sauver sans
attendre les populations menacées au Rwanda. Elle a mobilisé la communauté internationale et le Conseil
de sécurité l'a, par sa résolution 929 du 22 juin 1994, autorisée à intervenir avec le Sénégal et d'autres
Etats qui se joindraient à eux dans le cadre d'une opération humanitaire. Les forces françaises ont ainsi
pénétré au Rwanda le 23 juin, en application du mandat qui leur avait été donné ; d'autres pays africains
ont décidé de se joindre à l'action de la France et du Sénégal : la Mauritanie, le Tchad, la Guinée Bissao,
le Congo, le Niger et l'Egypte. Le mandat de l'opération Turquoise expirant le 22 août, nous souhaitons
mettre fin à notre mission dans les délais prévus. Dans cette optique, notre action vise à coordonner la
relève de nos forces avec les Nations Unies, afin que notre départ ne soit pas préjudiciable à la sécurité
des populations civiles de la zone que nous avons délimitée. Il est essentiel que des conditions soient
créées pour favoriser le retour sur leurs terres des réfugiés. Il faut que les populations soient rassurées et

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bénéficient sur le chemin du retour de l'aide humanitaire et alimentaire qui leur permettra de reprendre
leurs activités. La mobilisation de la communauté internationale à cette fin doit encore s'intensifier.

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