Fiche du document numéro 18271

Num
18271
Date
Lundi 21 septembre 2009
Amj
Fichier
Taille
111416
Pages
2
Urlorg
Titre
L'ex-Archevêque « tué » par le FPR accusé d'assassinat
Nom cité
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Lieu cité
Source
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Kigali: L’ex-Archevêque de Kigali qui a été tué par des soldats du Front Patriotique Rwandais (FPR) est accusé d’avoir ordonné l’assassinat à Nyamata au Sud d’une volontaire italienne, Antonia Locatelli en 1992, selon un témoin, rapporte ARI.

Selon Janvier Gahizi, 46 ans, survivant du génocide, le jour de son assassinat le 09 mars 1992 vers 14 heures, pendant que 300 Tutsi venaient d’être massacrés par des extrémistes hutu du CDR et des soldats de la Garde présidentielle, Antonia Locatelli a reçu la visite de l’Archevêque de Kigali, Mgr Vincent Nsengiyumva.

Le Prélat était accompagné par les autorités qui ont supervisé les tueries de ces Tutsi, à savoir le Commandant de Gako, le Colonel Munyarugarama ; le sous-préfet Sekagina ; le bourgmestre Fidèle Rwambuka et l’adjudant Sebazungu.

Deux capitaines de l’APR sont en prison pour avoir plaidé coupables de l’assassinat d’un groupe de treize religieux, dont Mgr Nsengiyumva, à Gakurazo, près de Gitarama en juin 1994.

Toujours selon le témoin Gahizi, l’Archevêque a menacé Locatelli, l’accusant de téléphoner en Italie pour informer des atrocités au cours desquelles des Tutsi étaient en train d’être exterminés. Plus de douze mille autres et leurs vaches avaient trouvé refuge autour de la paroisse de Nyamata.

« J’étais économe de l’orphelinat de Nyamata. Locatelli est venue nous voir le soir, alors que pendant la journée, elle avait reçu la visite du prélat et des autorités. Elle a partagé le repas du soir avec nous. Je l’ai raccompagnée quand elle est rentrée, jusque chez elle, à 500 mètres de l’orphelinat », confie-t-il.

Il ajouté : « Avant que je la quitte, elle m’a confié sa peur suite aux menaces qu’elle a eues lors de la visite du jour. Juste à 22 h 40, alors que nous venions de nous séparer, après environ 20 minutes, j’ai entendu des tirs qui l’ont abattue », se souvient encore le rescapé avec force détails.

Pour ce témoin précieux, Locatelli a été tuée par des gendarmes probablement dépêchés de Kigali, et qui avaient commencé à circuler sur le lieu depuis la visite de Mgr Nsengiyumva à Locatelli.

Durant le génocide, le survivant Gahizi est resté caché dans l’orphelinat de Nyamata sous la protection du veilleur Anastase Harindintwari, classé parmi les Justes qui ont sauvé des Tutsi en 1994, et qui ont reçu une distinction de mérite ce 10 septembre 2009 à Kigali.

Ce veilleur considéré « héros » a fait preuve d’une discrétion et d’une bravoure exceptionnelles après le départ du Père italien Joseph Joseph Mingetti et des religieux et religieuses vers le Burundi, juste après d’affreuses tueries des Tutsi dans l’église de Nyamata.

Il a assuré la protection à 112 enfants tutsi et hutu de ce centre pendant que sévissaient sur place des actes de génocide. Ce chiffre s’est accru en ces moments effroyables.

Gahigi est le survivant qui a permis de connaître le rôle de Harindintwari durant le génocide.

« Le Père Mingetti a donné trente millions Frw aux chefs militaires de Nyamata, pour le laisser évacuer vers le Burundi sous leur escorte, les prêtres et les sœurs. En échange aussi de cette importante somme, ces chefs militaires ont affecté deux gendarmes à la sécurité de l’orphelinat », témoigne ce rescapé, qui poursuit :

« Du fonds de ma cachete, j’avais l’habitude se sortir de ma poche le prix de deux caisses de bière que je donnais à Harindintwari pour offrir à boire à nos deux cerbères qui sont partis pour la bataille, juste trois jours avant l’arrivée à Nyamata des combattants de l’APR ».

« Pour ce témoin précieux, Locatelli a été tuée par des gendarmes probablement dépêchés de Kigali, et qui avaient commencé à circuler sur le lieu depuis la visite de Mgr Nsengiyumva à Locatelli.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024