Fiche du document numéro 1726

Num
1726
Date
Dimanche 21 août 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
127942
Pages
1
Titre
Les organisations humanitaires se montrent réservées
Sous titre
Le départ des soldats français du Rwanda
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Réservées sur l'entrée des troupes françaises au Rwanda, les
organisations humanitaires le sont autant sur leur départ. Conscientes
de la contradiction, elles ne peuvent demander le maintien du dispositif
« Turquoise » mais soulignent la « déstabilisation » causée par la fin
de l'opération.

Pour Médecins sans frontières, les forces françaises se retirent en
laissant derrière elles « un chaos ». « Si elle a permis un mois et demi
de répit, l'opération française arrive au terme de son mandat sans
qu'aucun progrès n'ait été accompli dans la zone humanitaire, véritable
sanctuaire dans lequel se poursuivent les violences des miliciens et la
propagande des Forces armées rwandaises
 ». MSF estime « scandaleux » que
l'ONU « n'ait pu mettre en place un relais suffisant ». Selon
l'organisation, l'assistance humanitaire est actuellement insuffisante,
en outre, à Bukavu pour faire face à un éventuel exode, alors qu'à Goma,
500 réfugiés continuent de mourir chaque jour.

De son côté, Médecins du Monde déplore que les Français quittent le
Rwanda en laissant des « FAR [Forces armées rwandaises de l'ancien
régime] réarmées et agressives
 ». L'association renvoie l'ONU à ses
responsabilités, estimant que la situation exige « une cohérence par
rapport aux engagements pris en permettant la création de la zone
humanitaire
 ». Dans un appel au secrétaire général, Boutros Boutros
Ghali, elle réclame un mandat élargi pour la MINUAR II afin que les FAR
puissent être mises à l'écart de la zone, qu'une police puisse y être
instaurée et les responsables du génocide arrêtés.

De même, l'AICF (Action internationale contre la faim) constate que la
France « n'a pas apporté de solution à long terme ». L'association
Equilibre est la seule à réclamer un maintien provisoire des troupes
françaises. Dans une lettre ouverte au premier ministre Edouard
Balladur, écrite moins de vingt-quatre heures après leur arrivée en
Afrique, 21 étudiants envoyés par l'association font part de leur
émotion à la vue des réfugiés de Gikongoro marchant « vers un avenir
dramatique
 » : « Si la présence française pose à terme problème,
estiment-ils, elle est aujourd'hui vitale
 ».
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