Fiche du document numéro 14149

Num
14149
Date
Lundi 4 juillet 1994
Amj
Fichier
Taille
100325
Pages
2
Urlorg
Sur titre
Actualité internationale
Titre
Une zone de sécurité humanitaire
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
La France a proposé la création d'une zone de sécurité humanitaire
dans le sud-ouest du Rwanda face à la poussée des rebelles du FPR vers
cette région et attend une réponse rapide des Nations unies, a-t-on
appris samedi de source gouvernementale française. A défaut, on
souligne de même source que les troupes françaises se replieront vers
le Zaïre, en raison de l'avancée rapide des forces du Front
patriotique rwandais, qui provoque un déplacement massif de réfugiés.

Tout en souhaitant la création de cette zone de sécurité
humanitaire
, Paris veut aussi éviter que celle-ci «« e devienne un
réduit hutu
 », fait-on valoir de même source.

Le FPR s'est déclaré hier soir hostile au projet français en estimant
qu'une telle enclave permettrait de protéger les auteurs des massacres
attribués aux forces et aux milices hutues.

Mais le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a
affirmé sur l'antenne de France 2 qu'un émissaire français devait
rencontrer dimanche soir le repésentant à Bruxelles du FPR pour le
tenir informé des intentions de la France. La partie diplomatique qui
se joue est extrêmement importante et d'une grande urgence.

De son côté, M. Boutros-Ghali a fait savoir à Paris qu'une résolution
du Conseil de sécurité n'était pas nécessaire pour créer une zone
humanitaire protégée
au sud du lac Kivu, le long de la frontière
zaïroise. Boutros-Ghali estime qu'une lettre du président du Conseil
de sécurité suffirait, a déclaré le haut responsable. Si le Conseil
(de sécurité) n'est pas d'accord, nous nous replierons sur la
frontière, a-t-il ajouté.

Les quinze membres du Conseil de sécurité ont été informés samedi soir
de l'initiative française visant à mettre en place une zone
humanitaire sûre
. Une réponse officielle est attendue mardi prochain.

La France a également tenu à rappeler que l'opération Turquoise
n'était destinée qu'à assurer l'intérim avant le déploiement d'une
force de l'ONU. Mais la constitution de la force de l'ONU se heurte à
des difficultés. Paris souhaite au moins pouvoir retirer partiellement
ses soldats fin juillet, a déclaré le haut responsable. Nous voudrions
au moins que 1.000 soldats (d'autres nationalités) remplacent 1.000
soldats français fin juillet. Sinon, c'est le piège, a-t-il dit.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité a donné vendredi soir son feu
vert pour créer une commission d'enquête sur les « actes de génocide »
commis au Rwanda dans la résolution 935 adoptée à l'unanimité
soulignant que tous ceux qui commettent ou autorisent des violations
graves du droit international en portent individuellement la
responsabilité et devront être traduits en justice. Et la Commission
internationale de juristes a demandé samedi que l'ONU étende au Rwanda
le mandat du Tribunal sur les crimes de guerre dans
l'ex-Yougoslavie. (AFP, Reuter.)
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