Fiche du document numéro 13902

Num
13902
Date
Vendredi 17 juin 1994
Amj
Fichier
Taille
76173
Pages
2
Urlorg
Sur titre
Rwanda
Titre
Un calme relatif règne à Kigali
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Les armes se sont tues à Kigali, mercredi 15 juin, au cours de l'après-midi, après le cessez-le-feu conclu la veille entre le Front patriotique rwandais (FPR, la rébellion tutsie) et le gouvernement intérimaire (GIR, hutu), en marge du sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), à Tunis (le Monde du 16 juin). Seuls quelques tirs sporadiques ont été entendus dans la nuit de mercredi à jeudi. Le porte-parole de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR), Pierre Mehu, a cependant indiqué que ce silence des armes ne signifiait pas encore avec certitude l'entrée en vigueur d'un véritable cessez-le-feu, qui n'a pas été notifié à la MINUAR par les belligérants.

M. Mehu a confirmé la prise par les rebelles du FPR de l'important carrefour stratégique de Gitarama (au sud-ouest de Kigali) où le gouvernement intérimaire, mis en place après l'assassinat le 6 avril du président Juvénal Habyarimana, s'était replié. La bataille pour le contrôle de Gitarama a duré plus de deux semaines.

La MINUAR, impuissante face aux tueries des milices hutues dans Kigali, a révisé à la hausse son estimation du nombre d'adolescents enlevés mardi, dans la paroisse de la Sainte-Famille, dans le centre-ville, sous contrôle des forces gouvernementales. Ils seraient une soixantaine et non pas trente à quarante, et ont probablement été tués depuis par des miliciens hutus. « Nous croyons savoir où ces gens ont été emmenés, tués puis enterrés », a déclaré le porte-parole militaire de la MINUAR, le major Jean-Guy Plante.

L'accord, intervenu mardi soir sous la houlette du président zaïrois, Mobutu Sese Seko, a été annoncé solennellement mercredi à la clôture du sommet de l'OUA par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

Le représentant spécial de l'ONU, le Camerounais Jacques-Roger Booh-Booh, qui a quitté définitivement Kigali mercredi, a accusé à la fois le FPR et le gouvernement rwandais « d'infliger un génocide à leur peuple ». Le secrétaire général de l'ONU a nommé le diplomate pakistanais Mohamad Sharyar Khan pour succéder à M. Booh-Booh. (AFP.)
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