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KIGALI, 28 mai, Reuter - Des combats sporadiques ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Kigali où les rebelles du Front patriotique du Rwanda (FPR) semblent gagner du terrain.
Les Nations unies espèrent pouvoir continuer à évacuer dans la journée une partie des civils bloqués dans la capitale par les affrontements.
Abdoul Kabia, directeur des opérations de la Mission des Nations unies d'assistance au Rwanda (Minuar), a précisé à Reuter que les combats de la nuit avaient été un peu moins violents que ceux des jours précédents.
« L'impression est que le FPR vise des objectifs précis et gagne du terrain », a-t-il ajouté.
Selon des officiers de la Minuar, les rebelles ont réussi à couper ces deux derniers jours la route entre Gitarama, où s'est replié le gouvernement intérimaire à 40 km au sud de Kigali, et la ville de Tambwe, accentuant ainsi leur pression autour de la capitale.
« Autant que je sache, le FPR poursuit sa progression vers Gitarama », a précisé Abdoul Kabia.
Le gouvernement intérimaire s'est replié sur Gitarama après la mort le 6 avril du président Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais, dont l'avion a été abattu par une roquette alors qu'il allait atterrir à Kigali.
Depuis lors, les combats et les massacres auraient fait 500.000 morts.
Abdoul Kabia a précisé que la Minuar avait présenté vendredi un projet de cessez-le-feu aux belligérants. Représentants militaires rebelles et gouvernementaux ont été invités à en discuter lundi prochain au quartier général de la mission onusienne.
Vendredi soir, le président kenyan Daniel Arap Moi a annoncé que les présidents de Tanzanie, d'Ouganda, du Kenya et du Zaïre se rencontreraient le 6 juin pour tenter de mettre fin aux massacres au Rwanda.
De source proche du ministère kenyan des Affaires étrangères, on précise que ce sommet régional pourrait se tenir en Tanzanie, à Dar-es-Salaam, la capitale, ou bien à Arusha.
Des milliers de civils continuent à fuir Kigali à pied en direction du sud, craignant la chute de la capitale aux mains des rebelles.
Abdoul Kabia a déclaré qu'un convoi de l'Onu allait tenter d'évacuer des civils réfugiés dans un hôtel du centre de Kigali, ceux-là en majorité Tutsis, pour les conduire en territoire tenu par les rebelles.
Parallèlement, d'autres convois de l'Onu devraient évacuer les civils hutus réfugiés au stade d'Amahoro, dans l'est de la capitale tenu par le FPR, vers les zones aux mains des gouvernementaux au sud de la ville.
Vendredi, 240 réfugiés de l'hôtel des Mille Collines ont été échangés contre 240 civils, en majorité Hutus, du stade d'Amahoro. On estime à 40.000 le nombre de réfugiés encore bloqués à Kigali. /GK
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