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PARIS, 26 mai, Reuter - Le Premier ministre désigné du Rwanda Faustin
Twagiramungu a comparé jeudi les massacres qui déchirent son pays au
génocide commis par les nazis et a vivement reproché aux Nations unies
de ne pas avoir constitué un tribunal international à ce propos.
Est-ce que ce qui se passe au Rwanda diffère de ce qui s'est passé en
Allemagne?
, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse donnée
à Paris, où il effectuait une visite.
Est-ce qu'en Allemagne, il n'y a pas eu un tribunal institué? Est-ce
qu'on ne veut pas instituer ce tribunal parce qu'il s'agit
d'Africains?
, a-t-il poursuivi à propos de l'attitude de la Commission
des droits de l'homme de l'Onu.
La dimension des crimes qui ont été commis en Bosnie est peut-être
proche de ce qui se passe chez nous, mais au Rwanda, j'imagine que ce
génocide mérite qu'il y ait un tribunal qui puisse juger ces
criminels-là
, a-t-il dit.
L'absence de création d'un tribunal risque de constituer un
encouragement à la poursuite des massacres
, a-t-il déploré.
Hutu et membre de l'opposition rwandaise, Faustin Twagiramungu devait
devenir Premier ministre d'un gouvernement de transition, aux termes
d'un accord de paix signé en août dernier à Arusha, en Tanzanie.
La guerre civile déclencée par l'assassinat du président Juvénal
Habyarimana, le 6 avril, a cependant mis fin à ses espoirs de parvenir
rapidement à la tête du gouvernement.
Le gouvernement provisoire autoproclamé du Rwanda, dirigé par Jean
Kambanda, est d'après lui responsable de l'effusion de sang, qui a
selon certaines estimations A fait plus de 500.000 victimes.
Actuellement exilé à Bruxelles, Faustin Twagiramungu a ajouté avoir
reçu mercredi du ministre français de la Coopération Michel Roussin
l'assurance que Paris ne fournissait plus d'armes au Rwanda. Il a
exprimé l'intention de rencontrer le ministre des Affaires étrangères
Alain Juppé avant son départ de la capitale française. Il pourrait
ensuite se rendre au Danemark et en Allemagne. /SEW
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