Fiche du document numéro 13631

Num
13631
Date
Mercredi 25 mai 1994
Amj
Hms
12:59:00
Fichier
Taille
85452
Pages
2
Urlorg
Titre
L'ONU va ouvrir une enquête sur les tueries
Cote
reutfr0020011106dq5p010k0
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
GENEVE, 25 mai, Reuter - La commission des droits de l'homme de l'Onu
devrait condamner dans le courant de la journée les massacres au Rwanda
et décider l'ouverture d'une enquête internationale pour établir les
responsabilités dans ces tueries.

Mais les délégués sont divisés sur l'inclusion du terme génocide dans
le texte du projet de résolution.

Les 53 membres de la Commission doivent voter sur un projet unique de
résolution qui désignera un rapporteur spécial chargé d'enquêter sur
les massacres et les membres d'une équipe chargée de prévenir de
nouvelles tueries.

C'est seulement la troisième fois que la Commission des droits de
l'Homme se réunit pour traiter un sujet spécifique depuis sa création
il y a 48 ans. Les deux précédentes réunions avaient porté sur
l'ex-Yougoslavie.

Cette réunion coïncide avec la visite à Kigali de l'émissaire spécial
de l'Onu au Rwanda, le Pakistanais Iqbal Riza.

Il a quitté mercredi matin le Q.G de l'Onu dans la capitale pour se
rendre à Gitarama dans le sud, où il doit rencontrer des représentants
du gouvernement provisoire.

Un convoi de 20 véhicules de l'Onu, comprenant le véhicule de transport
de troupes transportant Iqbal Riza, est parti pour le siège du
gouvernement près de Gitarama, à 40 km au sud-ouest de Kigali, les
rebelles ayant assuré qu'ils autoriseraient le passage du convoi.

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Demande de droit de parole au FPR
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Iqbal Riza s'efforce d'obtemir l'aval du gouvernement et du Front
patriotique rwandais (FPR) à l'envoi de 5.500 casques bleus.

Plusieurs organisations non gouvernementales et personnalités
indépendantes ont réclamé à Genève un cessez-le-feu et une enquête
approfondie pour déterminer les responsabilités collectives et
individuelles des massacres.

Un représentant d'Amnesty International a déclaré que les tueries du
Rwanda avaient une fois de plus montré à quel point était nécessaire la
mise sur pied d'un tribunal international permanent chargé de juger les
responsables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Le FPR a fait circuler parmi les délégués une déclaration demandant à
la communauté internationale d'isoler le soi-disant gouvernement
rwandais
. Si elle refuse, elle donnera l'impression de soutenir un
gouvernement constitué de criminels
.

Plusieurs délégués et ONG ont réclamé que le droit de parole soit
accordé au FPR, ce qui est contraire aux règlements de la commission
qui est constituée de représentants de gouvernements et qui ne
reconnaît pas les mouvements armés d'opposition.

Le commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, l'Equatorien Jose Ayala
Lasso, devrait tenir une conférence de presse en fin d'après-midi. /CR

(c) Reuters Limited 1994
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